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Tabagisme

Le tabagisme est reconnu mondialement comme un danger pour la santé. Le TABAC, sous toutes ses formes, constitue un risque potentiel. Au Canada, le tabagisme a diminué depuis le monitorage du tabagisme en 1965; on estime alors que 50 p. 100 des adultes fument.

Tabagisme

Le tabagisme est reconnu mondialement comme un danger pour la santé. Le TABAC, sous toutes ses formes, constitue un risque potentiel. Au Canada, le tabagisme a diminué depuis le monitorage du tabagisme en 1965; on estime alors que 50 p. 100 des adultes fument. En 1981, la prévalence du tabagisme est de moins de 40 p. 100 et, en 1994, de moins de 30 p. 100. En 2004, ce chiffre est passé à 24 p. 100 et, aujourd'hui, un peu plus de 20 p. 100 de la population âgée de 15 ans et plus fume.

Selon les statistiques de 1965, ceux qui fument quotidiennement consomment en moyenne 20,6 cigarettes par jour. En 2004, on parle plutôt de 15,2 cigarettes par jour. Depuis, l'Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada (ESUTC) rapporte des baisses plus faibles du tabagisme, ce qui pourrait signifier que les fumeurs canadiens sont devenus quelque peu indifférents aux efforts déployés pour les décourager de fumer.

Le taux de consommation chez les fumeurs quotidiens sont à la baisse, tant chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, on note un déclin plus important chez les hommes. Historiquement, les hommes ont toujours fumé davantage de cigarettes par jour, et ils continuent de fumer plus que les femmes; les hommes fument en moyenne 16,4 cigarettes par jour tandis que les femmes en fument en moyenne 13,8 par jour. Ces statistiques ne disent pas tout. Alors que le nombre d'hommes qui s'adonnent au tabagisme diminue, le nombre de femmes qui commencent à fumer augmente depuis 1978. Cependant, il est à remarquer que les fumeurs sous-estiment généralement leur consommation de tabac, et les statistiques ne reflètent donc peut-être pas exactement les tendances de la population canadienne. En tout cas, ces chiffres sont en général inférieurs aux ventes de cigarettes pour la même période.

Les taux provinciaux de prévalence du tabagisme diffèrent de 4 ou 5 p. 100 de ceux de la moyenne nationale, où on note le taux le plus élevé (24 p. 100) au Québec et le taux le plus bas (15 p. 100) en Colombie-Britannique. Le taux de prévalence est supérieur dans les territoires (41 p. 100 dans les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut). Le taux de tabagisme au sein des populations autochtones semble être plus élevé que celui des autres populations; dans certains cas, la différence est de plus de 50 p. 100. La fumée de cigarette contient plus de 3 000 substances, dont un grand nombre ont un effet nocif sur les systèmes biologiques. Parmi les conséquences indésirables immédiates de l'inhalation de la fumée, notons la contraction des voies aériennes des poumons, une augmentation de la fréquence cardiaque, une constriction généralisée des vaisseaux sanguins et une élévation de la tension artérielle. Le monoxyde de carbone présent dans le sang des fumeurs prive les tissus d'oxygène, ce qui peut avoir un impact important sur les personnes souffrant de CARDIOPATHIE grave. L'augmentation chronique du monoxyde de carbone dans le sang contribue au rétrécissement graduel des artères (artériosclérose). L'inhalation de fumée de cigarette par des femmes enceintes soumet la circulation du fœtus au même stress que celui d'un fumeur, ce qui entraîne un taux plus élevé de complications obstétricales, de mortalité périnatale et de naissances de nouveau-nés de petit poids ou prématurés.

En plus des maladies vasculaires, le tabagisme a deux autres effets graves à long terme. Le premier est l'emphysème (fréquent chez les fumeurs plus âgés), une maladie entraînant la rupture des parois des alvéoles pulmonaires. Cette maladie associée à une bronchite chronique explique les symptômes de toux, d'expectoration et de difficultés respiratoires chez la plupart des fumeurs de longue durée.

La seconde complication est le CANCER des poumons, la principale cause de décès provoqué par le tabagisme tant chez les hommes que chez les femmes. La fumée du tabac est la première cause du cancer des poumons. En effet, elle est responsable d'environ 80 p. 100 de tous les nouveaux cas de ce type de cancer chez les femmes et de 90 p. 100 chez les hommes. Le dépistage du cancer des poumons est difficile au stade initial et seule une minorité de cas peuvent être guéris. L'incidence annuelle du cancer des poumons au Canada, après correction selon l'âge, a atteint environ 56 cas sur 100 000, ce qui correspond à environ 64 cas sur 100 000 chez les hommes et 49 cas sur 100 000 chez les femmes, selon la SOCIÉTÉ CANADIENNE DU CANCER. L'augmentation est plus importante chez les femmes, car la proportion de fumeuses s'accroît. Les cancers de la langue, du pharynx, du larynx, de l'œsophage et même d'organes plus éloignés, comme la vessie, sont tous plus fréquents chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Les dangers de l'exposition à des substances cancérogènes comme l'amiante, l'uranium et certains produits industriels sont énormément amplifiés chez les fumeurs. La plupart des fumeurs sont accoutumés ou dépendants, et les gros fumeurs ont moins de chance de pouvoir arrêter de fumer. Les fumeurs qui le souhaitent peuvent obtenir de l'aide grâce à une panoplie de techniques pédagogiques, psychologiques et pharmacologiques.

Des études ont montré que changer pour des cigarettes faibles en goudron ou réduire sa consommation est inefficace, car les fumeurs ont tendance à compenser inconsciemment la réduction en modifiant leur façon de fumer.

L'utilisation de la pipe et la substitution pour du tabac sans fumée, comme le tabac à chiquer et à priser, diminuent au Canada depuis 1998, contrairement à la consommation des cigares, qui augmente considérablement depuis 2004. Ces produits constituent également un risque important de cancers et d'autres pathologies au niveau de la bouche, et peuvent aussi provoquer une dépendance et une accoutumance à la nicotine.

Une prise de conscience générale des conséquences de l'inhalation involontaire de fumée ou du tabagisme passif conduit à la formation de puissants groupes antitabac au sein de la population. Les questions soulevées par ces groupes et par la communauté scientifique aboutissent à une législation qui restreint le droit de fumer dans les endroits publics, les lieux de travail et les transports en commun, notamment à bord des avions. De plus, des initiatives fédérales, provinciales et municipales mènent à des restrictions publicitaires en ce qui concerne les produits du tabac et à des lois visant à décourager la vente de cigarettes aux mineurs. On s'assure également que les compagnies manufacturières sont responsables de leurs produits, on impose la présence d'une mise en garde à l'intérieur et à l'extérieur des paquets de cigarettes, et on vote des lois exigeant le retrait des étalages muraux de cigarettes à grande visibilité dans les commerces.

La première municipalité à interdire le tabagisme dans les endroits publics est Toronto, en 1999. En 2000, Vancouver met en application la première interdiction du tabagisme dans tous les endroits publics, tout en autorisant des fumoirs désignés. Plusieurs provinces et certaines municipalités interdisent à leurs citoyens de fumer dans leurs véhicules lorsque des enfants s'y trouvent. Les provinces et les territoires mettent en place des règlements municipaux sur l'usage du tabac, à l'exception du Yukon, où les seules interdictions de fumer concernent Whitehorse (en 2008).

Ces lois diffèrent d'une province à l'autre sur le plan de leur application. La première interdiction provinciale est imposée en Colombie-Britannique en mai 2002, puis à l'Île-du-Prince-Édouard en décembre de la même année. Le Nouveau-Brunswick et le Manitoba introduisent l'interdiction de fumer dans des endroits publics en 2004.

L'interdiction de fumer à l'Île-du-Prince-Édouard s'applique à tous les endroits publics, les endroits comme les bars ayant le droit de prévoir des salles à ventilation séparée pour les fumeurs. La loi de Terre-Neuve-et-Labrador est mise en place en 2005 et s'applique à l'intérieur comme à l'extérieur des restaurants et des bars, mais permet aux employés de fumer dans des salles à ventilation séparée.

La Nouvelle-Écosse interdit le tabagisme en 2002 dans la majorité des endroits publics, mais l'interdiction ne s'applique pas aux restaurants et aux bars après 21 h. En 2006, ces lois sont renforcées pour interdire l'usage du tabac dans les bars, les restaurants et les terrasses où l'on sert de la nourriture.

Au Québec, la consommation du tabac dans les endroits intérieurs, incluant les bars et les restaurants, est interdite en 2006, bien que les salles à ventilation séparée soient autorisées pour les employés. L'Ontario édicte des lois sur le tabagisme en 2005 dans le but de l'interdire dans tous les lieux de travail. La loi est renforcée en 2006 pour l'interdire dans tous les restaurants et les bars intérieurs et couverts.

Des lois apparaissent en Saskatchewan en 2005 en vue d'interdire l'usage du tabac dans les endroits publics, y compris les bars, les restaurants et les casinos, à l'exception des fumoirs pour les employés.

La loi provinciale de l'Alberta sur le tabac entre en vigueur en 2008, plusieurs années après que la majorité des municipalités aient interdit l'usage du tabac dans les endroits publics. Okotoks est la première municipalité à en interdire l'usage dans les véhicules transportant des enfants (2008).

En 2000, la loi de la Colombie-Britannique exige des lieux de travail sans fumée. Les règlements sont adoucis en 2001 pour permettre aux restaurants de construire des fumoirs séparés, dans lesquels seuls les serveurs qui le veulent bien y travaillent.

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