Nouvelle gauche | l'Encyclopédie Canadienne

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Nouvelle gauche

Le mouvement d'opposition aux armes atomiques de la fin des années 50 donne naissance, durant les années 60, au mouvement politique international de la nouvelle gauche, composé surtout de jeunes et d'étudiants. Ce mouvement s'élargit pour s'intéresser à des questions comme la GUERRE DU VIÊT-NAM, les luttes de libération dans le tiers monde, la libération de la femme, l'éducation, l'écologie et la culture populaire. Blâmant l'ancienne gauche, soit la SOCIAL-DÉMOCRATIE et le marxisme-léninisme (voir MARXISME), et ses structures hiérarchiques, centralisées et bureaucratiques aliénantes, la nouvelle gauche propose le contrôle local du processus politique, l'accessibilité des institutions politiques et sociales et la démocratie de participation.

Fustigeant également le capitalisme moderne, la nouvelle gauche encourage les intellectuels et les travailleurs dissidents, les pauvres, les Canadiens noirs, les peuples autochtones et les minorités racisée à affronter le système. Ce courant regroupe des tenants de la désobéissance civile non violente aussi bien que du socialisme libertaire et de toutes les doctrines intermédiaires.

Au Canada, les idées de la nouvelle gauche sont discutées et adoptées par l'Union des étudiants pour la paix, l'Union canadienne des étudiants, les Students for a Democratic University et l'Union générale des étudiants du Québec. Ces organisations très décentralisées agissent au palier régional et même local. Les revues Our Generation et Canadian Dimension participent également aux débats. Les questions soulevées par la nouvelle gauche canadienne sont notamment le désarmement nucléaire, l'organisation communautaire, la « multiversité », la mainmise des États-Unis sur l'économie, la composition de la classe ouvrière, le séparatisme québécois et l'inégalité des sexes.

Après la CRISE D'OCTOBRE en 1970, la nouvelle gauche est désorganisée, mais elle est également affaiblie par l'apparition d'organismes parrainés par le gouvernement (comme la Compagnie des jeunes Canadiens, formée pour appuyer et encourager les réformes sociale et économique et élaborer des programmes en ce sens), par l'incapacité de créer des liens avec les organisations ouvrières et par l'absence d'une stratégie et d'un programme solides de changement social. Au cours des années 70, beaucoup d'adeptes adhèrent au mouvement de libération de la femme, au PARTI QUÉBÉCOIS et à divers groupes marxistes-léninistes. Les idées de la nouvelle gauche sont ensuite reprises par le mouvement antinucléaire.