Grèves des postes (SPC) | l'Encyclopédie Canadienne

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Grèves des postes (SPC)

Depuis 1965, le Syndicat des postiers du Canada (SPC) - anciennement l'Association des employés des postes du Canada - a connu quelque 19 conflits de travail importants axés sur des enjeux complexes.

Grèves des postes (SPC)

Depuis 1965, le Syndicat des postiers du Canada (SPC) - anciennement l'Association des employés des postes du Canada - a connu quelque 19 conflits de travail importants axés sur des enjeux complexes. La « grande grève » de juillet 1965, l'une des « grèves sauvages » les plus marquantes au Canada, est la plus importante à toucher les employés du secteur public. Cette grève contribue largement à l'obtention du droit de négociation par les fonctionnaires. La grève de 1968 et les grèves tournantes de 24 heures qui ont lieu en 1970 portent sur les salaires. Les manifestations de 1970 aboutissent d'ailleurs à une hausse par rapport aux lignes directrices du gouvernement de Trudeau. Dans les années 70, les grèves visent essentiellement les salaires et la menace que constitue l'automatisation. Au nombre des revendications, on compte des garanties juridiques de sécurité d'emploi et de maintien de la classification existante, ainsi qu'un contrôle sévère de l'emploi de travailleurs occasionnels et à temps partiel.

En 1974 et en 1975, le SPC, dirigé par Joe DAVIDSON, entreprend des grèves longues et coûteuses, grâce auxquelles il obtient des mesures de protection majeures concernant le virage technologique. En 1976 et en 1977, le service postal est perturbé par une série de grèves tournantes illégales : le syndicat affirme que la direction des postes effectue des changements sans la consultation promise. Puis, en 1978, une loi spéciale met fin à une grève nationale. Le président du syndicat, Jean-Claude PARROT, est emprisonné pour refus de s'y soumettre et les relations s'enveniment entre le syndicat et le CONGRÈS DU TRAVAIL DU CANADA. En 1980, sans avoir recours à la grève, on obtient un règlement qui prévoit la réduction de la semaine de travail en compensation des effets négatifs de l'automatisation (voirBUREAUTIQUE). En juin 1981, les postiers déclenchent la grève : ils réclament, entre autres, le congé de maternité rémunéré de 17 semaines. Le SPC devient alors le premier syndicat de la fonction publique fédérale à obtenir cette concession.

Le 16 octobre 1981, les postes deviennent une SOCIÉTÉ DE LA COURONNE. Le SPC réclamait ce changement depuis longtemps dans l'espoir de voir les négociations facilitées puisque le syndicat serait alors régi par le Code canadien du travail. La nouvelle société des postes hérite d'une tradition de méfiance, et bien que de nombreux problèmes soient encore en suspens, les négociations aboutissent, en 1985, à une nouvelle convention collective sans qu'il y ait grève. En 1987 et en 1991, le syndicat ordonne des grèves tournantes pour protester contre le projet de privatisation des comptoirs postaux. Dans les deux cas, une loi spéciale doit mettre fin au conflit. En 1995, le syndicat négocie un règlement, sans recours à la grève, exigeant de Postes Canada le maintien des comptoirs postaux.