George McLean | l'Encyclopédie Canadienne

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George McLean

George McLean, D.C.M., cowboy, éleveur, pompier, soldat et héros de guerre okanagan (Salish du continent) (né le 15 avril 1875 à Douglas Lake, Colombie-Britannique; mort le 7 septembre 1934 à Merritt, Colombie-Britannique). George McLean a combattu dans la guerre d’Afrique du Sud (voir Le Canada et la guerre d’Afrique du Sud) et la Première Guerre mondiale. Il a reçu la Médaille de Conduite distinguée (D.C.M.) pour ses actes héroïques au cours de la Bataille de la crête de Vimy en avril 1917.

Jeunesse

George McLean est le fils d’Allan McLean, un dompteur de chevaux d’origine écossaise et d’Angele, la fille de Johnny Chillihatza, le chef de la Première Nation de Douglas Lake. Angele avait d’autres liens de noblesse. Elle était la nièce de Nicola, grand chef du peuple okanagan (voirSalish du continent) et chef des Premières Nations de Nicola Valley. Angele était aussi arrière petite fille paternelle de Louis Clexlixgen, chef héréditaire de la Première Nation de Kamloops (ou Secwepemc, voirSalish du continent). Cependant, le père de George McLean est surtout connu en tant que chef des Wild McLean Boys, une célèbre bande de hors-la-loi (voirMcLean Gang). Ses quatre membres sont pendus à New Westminster, Colombie-Britannique, le 31 janvier 1881, pour le meurtre d’un policier de Kamloops et d’un berger.

Guerre d’Afrique du Sud

George McLean s’enrôle pour la guerre d’Afrique du Sud (guerre des Boers) à Kamloops, Colombie-Britannique, le 24 avril 1902, à l’âge de 25 ans (voirLe Canada et la guerre d’Afrique du Sud). Il se joint au 5th Regiment Canadian Mounted Rifles. Une de ses deux références, un marchand de vêtements local, note : « Il a un bon caractère, et il est l’homme parfait pour ce pays » (l’Afrique du Sud). L’autre référence, un avocat du gouvernement provincial, écrit que George McLean « a un bon caractère et une bonne position dans sa communauté, et est bien pourvu […] pour l’enrôlement […]. » Pour se joindre aux Mounted Rifles, une des exigences est la capacité de tirer en chevauchant. Sur son attestation (formulaire d’enrôlement), George McLean est décrit comme un « très bon » cavalier et un assez bon tireur. Dans la case « métier ou profession », il a inscrit « cowboy ». 

À cette étape de la guerre, les Boers (Sud-Africains, pour la plupart de descendance néerlandaise) sont presque vaincus. Quand George McLean arrive en Afrique du Sud avec son unité, le 22 juin 1902, après un long voyage en mer, ils ont capitulé. La guerre étant finie, George McLean et ses camarades du 5th Regiment doivent attendre dans une zone de concentration, avec les troupes des 3rd, 4th et 6th Regiments. Ces quatre unités, comprenant 2 036 soldats, constituent le quatrième contingent canadien envoyé en Afrique du Sud. George McLean quitte l’Afrique du Sud le 3 juillet. De retour au Canada, il devient éleveur dans la région de Douglas Lake.

George McLean

George McLean pendant la Première Guerre mondiale.

Première Guerre mondiale

Dans la Première Nation de Head of the Lake, tous les hommes célibataires entre 20 et 35 ans se portent volontaires pour combattre au sein du Corps expéditionnaire canadien dans la Première Guerre mondiale Bien qu’il soit maintenant âgé de 41 ans, George McLean se porte aussi volontaire. Le 14 octobre 1916, il se joint au 172nd (Rocky Mountain Rangers) Battalion à Vernon, en Colombie-Britannique. Il s’embarque vers l’Europe à bord du SS Mauritania le 25 octobre. En Angleterre, le 172nd Battalion est intégré à un bataillon de réserve et George McLean est transféré dans le 54th (Kootenay) Battalion, une unité d’infanterie de la 11e Brigade d’infanterie canadienne. Il arrive en France le 7 décembre. 

Médaille de Conduite distinguée

Pendant la Bataille de la crête de Vimy, en avril 1917, la bravoure de George McLean lui vaut un rare honneur : l’attribution de la Médaille de Conduite distinguée (D.C.M.). Pendant la Première Guerre mondiale, la D.C.M. est la deuxième plus prestigieuse médaille qu’un soldat de l’Empire britannique puisse recevoir, surpassée uniquement par la Croix de Victoria (voirMédaille). Sur les 600 000 hommes ayant servi dans le Corps expéditionnaire canadien au cours de la guerre, moins de 2 000 ont reçu cette récompense.

Le 11 avril, le troisième jour de la Bataille de la crête de Vimy, un des officiers de George McLean est blessé. McLean le porte en sûreté avant de retourner au combat. Après son retour, lui et un autre soldat découvrent une tranchée allemande abritant plusieurs combattants allemands. Tous deux ont en possession une douzaine de Mills bombs (une des premières grenades à main). George McLean se prépare à lancer sa première grenade, quand son camarade est tué.

Galvanisé, McLean commence à lancer des grenades vers la position allemande. Devant cette offensive, le sergent-major allemand chargé de la tranchée lève les mains et crie « Ne lancez pas les bombes ! » McLean hésite, et l’Allemand lui demande combien d’hommes il a avec lui. George McLean répond qu’il a 150 hommes. L’Allemand lui remet son arme automatique et ordonne à ses soldats de sortir les mains en l’air.

Tenant 19 prisonniers en joue avec l’arme allemande, George McLean les conduit vers ses propres lignes. Sur le retour, il est blessé à deux reprises au bras gauche par un tireur allemand. Peu après, cinq des prisonniers allemands tentent de le désarmer, mais il parvient à les maîtriser malgré ses blessures.

Les blessures de George McLean exigent son évacuation du front, et le 16 avril 1917, il se trouve dans un hôpital militaire à Londres. Après être passé par plusieurs hôpitaux militaires, il aboutit dans un hôpital militaire canadien de Liverpool. Il obtient son congé de l’hôpital le 14 septembre et s’embarque pour le Canada le même jour. De retour au pays, il est soigné dans un hôpital pour convalescents à Esquimalt, en Colombie-Britannique. Il obtient sa libération honorable du Corps expéditionnaire canadien le 17 juin 1918, moins de cinq mois avant la fin de la guerre.  

Après-guerre

Après son retour au Canada, George McLean devient pompier dans la région de Vancouver. À son décès, en 1934, de cause inconnue, la Légion royale canadienne offre à sa famille une sépulture de héros de guerre. Sa famille et ses amis préfèrent cependant qu’il soit enterré dans la réserve d’Upper Nicola, près du Ranch de Douglas Lake. Sa tombe est indiquée par une simple croix de bois. Après plusieurs années, l’emplacement exact de sa sépulture est oublié, mais il est finalement retrouvé, et le Fonds du souvenir y fait ériger une pierre tombale militaire.

Postérité

George McLean est un des soldats autochtones qui ont reçu les plus prestigieuses médailles au cours de la Première Guerre mondiale. Il a reçu la Médaille de Conduite distinguée (D.C.M.) pour ses actes courageux sur la crête de Vimy en 1917. En avril 2017, lors du centième anniversaire de la Bataille de la crête de Vimy, le Nicola Valley Museum and Archives, en Colombie-Britannique, monte deux expositions en son honneur. La première est une exposition permanente rappelant sa vie et ses exploits. La deuxième, présentant les mêmes contenus, est une exposition itinérante temporaire qui circule dans la province. En juillet 2017, George MacLean est honoré en Écosse dans un rassemblement du clan McLean. Son nom est également gravé sur le monument de guerre près des bureaux de la bande indienne d’Okanagan, près de Vernon, en Colombie-Britannique (voirSalish du continent).

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