Dépenses publiques | l'Encyclopédie Canadienne

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Dépenses publiques

Cependant, à de nombreuses fins d'ordre économique, le total de ces dépenses importe moins que leurs composantes.
Réductions budgétaires
Ottawa ajoute de nouvelles compressions budgétaires chaque année alors que les économies cumulatives augmentent en terme de milliards (avec la permission de Maclean's).

Dépenses publiques

 Les dépenses publiques représentent les dépenses de l'État. L'ensemble des dépenses publiques, qui s'élèvent en moyenne à 20 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) entre 1947 et 1951, grimpent à un sommet de 49 p. 100 en 1992, avant de reculer légèrement à 45 p. 100 en 1995. Dans l'intervalle de 1947 à 1995, les dépenses de l'État, évaluées dans les comptes nationaux (une série complète de statistiques) augmentent à un rythme qui dépasse de 114 p. 100 celui du PIB.

Cependant, à de nombreuses fins d'ordre économique, le total de ces dépenses importe moins que leurs composantes. Il est particulièrement important de faire la distinction entre les paiements de transfert, qui déplacent des revenus privés entre individus, et les dépenses exhaustives pour l'utilisation de biens et de services dans le cadre des activités de l'État lui-même. Depuis 1970, 36 p. 100 de la hausse des dépenses publiques sont attribuables aux paiements de transfert contre seulement 41 p. 100 pour l'achat de biens et de services. (Le reliquat représente les intérêts de laDETTE PUBLIQUE). En 1995, les dépenses de transfert combinées aux intérêts comptaient pour plus de 57 p. 100 de l'ensemble des dépenses de l'État.

Il faut aussi tenir compte des prix relatifs des biens et des services achetés par l'État. En termes réels, l'accroissement relatif des dépenses publiques, en proportion du PIB, est de 44 p. 100 plutôt que de 114 p. 100, de 1947 à 1995. Depuis 1970, la part des biens et services réels produits par l'économie et achetés par l'État pour son fonctionnement diminue en fait d'environ 17 p. 100. Voilà qui contraste avec le doublement approximatif de la tranche du PIB, calculée en termes réels, qui va aux paiements de transfert. L'explication se trouve pour une bonne part dans la libéralisation significative des prestations versées aux enfants et aux chômeurs.

Plus de la moitié de l'augmentation des dépenses publiques au cours de l'après-guerre concerne la santé, l'éducation et le bien-être. Le pourcentage du PIB consacré à l'éducation est cependant en baisse depuis 1970. Dans les années 60, les dépenses de santé publique grimpent nettement et remplacent en bonne partie les dépenses privées de santé. Elles ne varient cependant guère en pourcentage du PIB. Depuis 1970, seules les dépenses de sécurité sociale continuent d'augmenter d'une manière importante, surtout sous la forme de vastes programmes de transferts de fonds.

Les dépenses de santé et d'éducation incombent presque entièrement aux autorités provinciales et municipales. Pendant toute la période de l'après-guerre, l'accroissement des dépenses du gouvernement fédéral à ces chapitres ne représente que 5 p. 100 de l'augmentation totale de sa part dans le PIB réel, tandis que 89 p. 100 de ces dépenses sont imputables aux paiements de transfert aux provinces et aux municipalités (hôpitaux inclus). Le solde de 6 p. 100 va auRÉGIME DE PENSIONS DU CANADAet auRÉGIME DES RENTES DU QUÉBECqui, bien que distinct, lui est étroitement associé. En 1995, le gouvernement fédéral n'est responsable que de 38 p. 100 de l'ensemble des dépenses publiques (à l'exclusion des transferts entre gouvernements), proportion qui n'a guère changé depuis le milieu des années 60.

La chute des dépenses fédérales au chapitre de la défense libère des ressources qui permettent de financer l'expansion des secteurs provinciaux et municipaux de la santé et de l'éducation. Parallèlement, c'est l'augmentation considérable des impôts qui finance des programmes tels que lesPENSIONS DE VIEILLESSE, lesALLOCATIONS FAMILIALES et l' ASSURANCE-CHÔMAGE(devenue l'assurance-emploi). Ces programmes ne redistribuent les revenus entre Canadiens que dans une faible mesure, car leurs bénéficiaires appartiennent aux mêmes grands groupes sociaux qui paient une bonne partie des impôts et taxes.

Voir aussi FINANCES PUBLIQUES.