À la québécoise: portraits de femmes d'exception | l'Encyclopédie Canadienne

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À la québécoise: portraits de femmes d'exception

L’Encyclopédie canadienne vous propose de découvrir huit Québécoises au parcours exceptionnel. Politiciennes, militantes, travailleuses sociales ou artistes accomplies, ces femmes ont marqué de manière indélébile l’histoire du Québec et du Canada. Cette exposition met en valeur de courtes biographies qui retracent la vie et l’héritage de ces femmes. Un premier volet s’intéresse à celles qui ont consacré leur vie à faire progresser les droits des femmes, mais aussi à améliorer les conditions sociales et économiques de l’ensemble de la population. Un second volet est consacré à celles qui, par leur capacité à faire rire, leur coup de pinceau, leur plume ou leur voix ont bousculé les conventions dans le domaine des arts. Les magnifiques portraits à l’acrylique sont signés par l’artiste-peintre Marie-Josée Hudon, directrice du Musée des grands québécois. Partenaire d’Historica Canada, cet organisme à vocation culturelle et pédagogique a pour objectif de faire rayonner le patrimoine humain notamment par le déploiement d’expositions itinérantes.

Marie-Joséphine Gérin-Lajoie (1890-1971)

Marie-Joséphine Gérin-Lajoie

Elle est la fille de Marie Gérin-Lajoie (née Lacoste), une pionnière de la défense des droits des femmes au Québec. Elle est la première Canadienne française à décrocher un baccalauréat ès arts (1911). Elle se classe même première à l’échelle provinciale devant ses collègues masculins. Toutefois, comme les femmes ne sont toujours pas admises dans les universités francophones, Marie Gérin-Lajoie décide de s’initier elle-même aux sciences sociales par la lecture de nombreux ouvrages. Elle écrit dans La Bonne Parole, le journal de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste et s’engage activement au sein de cet organisme. En 1918, elle s’exile aux États-Unis et s’inscrit à l’Université Columbia de New York en service social.

À son retour au pays, Marie Gérin-Lajoie travaille auprès des familles défavorisées de Montréal et crée un département de service social au sein de l’hôpital Sainte-Justine. Dans la continuité de l’œuvre entreprise par sa mère et ses tantes (Justine et Thaïs Lacoste), Marie souhaite améliorer les conditions de vie des femmes et des familles. En 1923, elle prend le voile et fonde une communauté religieuse, l'Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Axé sur l'action communautaire, le service social et la formation familiale et sociale, cet organisme s’engage à lutter contre les inégalités sociales et économiques. Au fil des années, la communauté met sur pied de nombreux centres sociaux, terrains de jeux et maisons d'hébergement dans les paroisses défavorisées de Montréal.

Afin de former des travailleurs sociaux, Marie Gérin-Lajoie ouvre aussi une école d'action sociale en 1931. En 1939, elle contribue à la création de l'École de service social de l'Université de Montréal, où elle enseigne pendant de nombreuses années.

Lady Lacoste (Marie-Louise Globensky) entourée de ses filles
De gauche à droite: Yvonne, Thaïs, Blanche, Lady Lacoste, Jeanne, Marie, Berthe et Justine, 1907 (Photo par Dupras & Colas, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P783, S2, SS9)
Marie Gérin-Lajoie (née Lacoste) en 1928.
Militante pour le droit de vote des femmes, cofondatrice de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste en 1907 et présidente de 1913 à 1933. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P155,S1,SS2,D34,P11 )
Thaïs Lacoste-Frémont
Thaïs Lacoste, fille d'Alexandre Lacoste et Marie-Louise Globensky (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P115, S1,SS2,D42,P4).
Marie-Joséphine Gérin-Lajoie
Première Canadienne française à décrocher un baccalauréat ès arts (1911), elle est la fondatrice de l’Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P155,S1,SS2,D34,P10).

Thérèse Casgrain (1896-1981)

Thérèse Casgrain

Membre fondatrice du comité provincial pour l'émancipation des femmes en 1921, elle milite sans relâche pour les droits des femmes au Québec. Elle dirige pendant 14 ans, de 1928 à 1942, la Ligue des droits de la femme qui réclame, non seulement, le droit de vote pour les femmes au niveau provincial, mais aussi d’importantes réformes sociales et juridiques. Le droit de vote leur fut accordé en 1940 par le gouvernement libéral d’Adélard Godbout.


Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, elle est l'une des deux présidentes du Comité féminin de surveillance de la Commission des prix et du commerce en temps de guerre. À l'élection partielle fédérale de 1942, Thérèse Casgrain est candidate libérale indépendante dans la circonscription de Charlevoix–Saguenay, le siège détenu antérieurement par son père, puis par son mari. Elle termine en deuxième place.

En 1946, elle rompt avec le Parti libéral et se joint à la Co-operative Commonwealth Federation (CCF), aujourd’hui le Nouveau Parti démocratique. En 1948, elle accède à l'un des postes de vice-président du CCF; elle est alors la seule femme à siéger au comité exécutif. Elle en est la dirigeante provinciale de 1951 à 1957 (à partir de 1955, ce parti prend le nom de Parti social démocratique du Québec) et devient ainsi la première femme de toute l'histoire canadienne à diriger un parti politique.

Au Québec, elle prend part à la mobilisation contre le premier ministre Maurice Duplessis aux côtés d'intellectuels et de syndicalistes. En 1961, elle fonde la section québécoise de La Voix des femmes (voir aussi Ligue internationale des femmes pour la paix et liberté) afin de protester contre la menace nucléaire. Elle participe à la fondation de la Ligue des droits de l'homme en 1960 et à celle de la Fédération des femmes du Québec en 1966. En 1970, alors âgée de 74 ans, elle est nommée sénatrice et siège comme indépendante. Toutefois, elle n’occupe ce poste que neuf mois, étant donné que l’âge de la retraite au Sénat est de 75 ans.

Simonne Monet-Chartrand (1919-1993)

Femme de passion et de conviction, Simonne Monet-Chartrand a activement soutenu de nombreuses causes, notamment les droits des travailleurs et des syndicats, le féminisme, les droits de la personne et le pacifisme. Elle est cofondatrice de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et de l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia.

Elle s’engage, dès ses études secondaires, dans la Jeunesse étudiante catholique (JEC) et en 1937, elle devient présidente de la branche féminine de cette organisation. C’est là qu’elle rencontre Michel Chartrand, le syndicaliste et activiste qu’elle épousera en 1942. De 1939 à 1942, Monet est inscrite à l’Université de Montréal où elle étudie la littérature canadienne française et l’histoire du Canada et suit des cours dispensés par des personnalités renommées telles que Lionel Groulx et Guy Frégault.

En 1942, durant la crise de la conscription, elle rejoint le Bloc populaire canadien. En 1949, on la retrouve siégeant au côté de son mari dans des comités de soutien aux grévistes de l’amiante et, plus tard, comme membre du comité sociopolitique de la Centrale des enseignants du Québec. En 1961, elle se joint au mouvement pacifiste la Voix des femmes et en 1962, elle aide à organiser le Train de la paix, une délégation du mouvement chargée de présenter des requêtes au gouvernement fédéral. En 1968, elle coécrit un rapport présenté à la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme au Canada. Elle rejoint à la Ligue des droits de l’homme en 1963 et en sera la directrice adjointe de 1975 à 1978. En 1977, elle devient directrice adjointe de la Ligue des droits et libertés.

Dans les années 1950, Monet-Chartrand devient une personnalité médiatique en tant que consultante et intervenante pour plusieurs émissions de Radio-Canada. Dans les années 1960 et 1970, elle est rédactrice et recherchiste pour des programmes religieux et sur les femmes à Radio-Canada (Femina, Femmes d'aujourd'hui, 5D). En plus de ses nombreux écrits destinés à des conférences et aux publications telles que La Vie en Rose, Les Têtes de pioche et Châtelaine, Monet-Chartrand a publié plusieurs ouvrages dont son autobiographie en quatre volumes, Ma vie comme rivière (1981–1992).

Madeleine Parent (1918-2012)

Madeleine Parent

Inscrite à l'Université McGill en 1936, elle y obtient un baccalauréat en sociologie. Dès la fin de ses études universitaires, lors d'une assemblée de la Ligue des droits civils, elle fait la connaissance de Léa Roback, organisatrice syndicale, qui la convainc de rejoindre le mouvement syndical.

En 1942, âgée d'à peine 24 ans, elle dirige le mouvement de syndicalisation des usines de Valleyfield et Montréal de la puissante Dominion Textile sous la bannière des Ouvriers unis du textiles d'Amérique (OUTA). Cette même année, elle fait la connaissance de Kent Rowley qui deviendra non seulement son époux mais aussi son compagnon de luttes. En juin 1946, comme la Dominion Textile refuse toujours de reconnaître le syndicat, une grève qui durera 100 jours est déclenchée. Maurice Duplessis, premier ministre du Québec, déclare cette grève « illégale ». Rowley et Parent sont arrêtés le 13 août tout comme les autres leaders syndicaux, mais les 6 000 ouvriers obtiennent gain de cause et se syndicalisent.

En 1952, la direction des Ouvriers unis du textile d'Amérique conclut un accord avec la Dominion Textile, selon les exigences imposées par Maurice Duplessis, toujours premier ministre. Sous la pression de ces mêmes syndicats qui les accusent d'être communistes, Parent et Rowley sont expulsés de l'OUTA et quittent pour l'Ontario. Ils mettent sur pied la Confédération des syndicats canadiens. Cet organisme veillera à rapatrier au Canada des syndicats d'allégeance américaine.

Madeleine Parent a été de tous les combats, particulièrement ceux des femmes; elle est membre fondatrice du Comité d'action pour le statut de la femme (NAC) à Ottawa; elle représentera le Québec entre 1972 et 1983. Pendant cette période, elle défendra les droits des femmes autochtones et se battra pour l'égalité salariale. Elle s'est aussi investie dans la Fédération des femmes du Québec et a participé à la Marche mondiale des Femmes à deux reprises soit en 1995 et en 2000.

Dans la nuit du 11 au 12 mars 2012, Madeleine Parent, s'est éteinte, nous laissant le souvenir d'une « battante » qui a su faire comprendre l'importance du syndicalisme. Dévouant sa vie à la lutte pour une justice sociale, elle sut braver les forces du pouvoir, assumant la tête haute, les conséquences de ses actions.

Marcelle Ferron, citation à propos de Madeleine Parent

Usine de textile, ouvriers dans une (1908)
« La plus grande figure de l'époque, celle qui a le plus fait pour changer le Québec, n’est pas parmi les signataires du Refus global, c’est la syndicaliste Madeleine Parent qui menait à l’époque les grèves dans le textile. » ‒ Témoignage de l'artiste Marcelle Ferron dans le film de Sophie Bissonnette, Madeleine Parent, Tisserande de solidarités (2002).

Marcelle Ferron (1924-2001)

Marcelle Ferron

Après des études à l’École du Meuble de Montréal et l’École des beaux-arts de Québec , Ferron devient membre des Automatistes, et signe le manifeste Refus Global en 1948. Elle est la seule femme artiste à signer le célèbre document. Ses peintures abstraites sont présentées dans toutes les grandes expositions des automatistes. Elle vit à Paris de 1953 à 1966 et continue à participer à des expositions d’avant-garde, notamment à la Biennale de Sao Paulo au Brésil en 1961, où elle remporte la médaille d’argent.

Les peintures de cette artiste dynamique deviennent de plus en plus percutantes. Des couleurs éclatantes, des formes plus fluides et plus grandes s’imposent sur la toile. Comme ses compagnons automatistes Borduas et Jean-Paul Riopelle, Ferron applique la peinture sur la toile en couche épaisse, directement au tube et avec une grande intensité, en utilisant souvent un couteau à peindre plutôt qu’un pinceau. Dans « Lascive » (1959), par exemple, d’éclatantes barres de peinture blanche remontent verticalement sur la toile en premier plan, panachant les pavés horizontaux pourpres et bleus et se fondant avec eux. D’un autre côté, « Les barrens » (1961) sont constellés de conflagrations de rouge, de bleu, de violet et de noir, enchevêtrées et irrégulières, sur un fond blanc vaste et dégagé.

Après 1964, son intérêt pour la lumière est magnifiquement servi par son nouveau véhicule de création – le vitrail – dont on peut voir différents exemples dans les stations de métro Champ-de-Mars et Vendôme à Montréal. Commandité par la ville de Montréal en 1966, alors que Jean Drapeau en est le maire, et mis en place en 1968 avec le concours du maitre verrier Aurèle Johnson, le vitrail de la station Champ-de-Mars est considéré par beaucoup comme le chef-d’œuvre de Ferron.

Ses œuvres sont représentées dans de nombreuses collections canadiennes et étrangères, notamment au Musée des Beaux-Arts de Montréal, au Musée d’art moderne de Sao Paulo, au musée Stedelijk d’Amsterdam et au musée Hirshhorn à Washington, DC.

Rose Ouellette (1903-1996)

Rose Ouellette

À 19 ans, après s’être produite à l’Ouimetoscope et à la Lune rousse à Montréal, Ouellette est remarquée par le comédien et chanteur Paul Hébert qui l’engage pour jouer au King-Edward Palace. C’est là qu’elle fait la rencontre d’Olivier Guimond (père) avec qui elle forme un duo qui devient rapidement populaire à l’échelle du Québec. Elle débute ainsi une carrière prolifique dans le burlesque, un genre qui fait sa renommée et qu’elle continue à jouer jusqu’à ses 90 ans.

En 1936, La Poune devient directrice du Théâtre National. Sous sa direction, ce théâtre connaît un véritable âge d’or et fait salle comble 7 jours par semaine, tant en matinée qu’en soirée, et ce, durant 17 ans. L’arrivée de la télévision (1952) et le développement des cabarets sonnent le glas de la pratique scénique du burlesque (voir Théâtre d’expression française). En 1953, elle quitte la direction du Théâtre National pour se joindre à la troupe de Jean Grimaldi, puis se tourne vers le cabaret où elle joue en compagnie de Juliette Pétrie, Gerry Morelle, Simone Mercier, Gaston Boileau et Louis Armel.

En 1960, elle fait ses débuts à la télévision de Radio-Canada dans une pièce d’André Laurendeau, Les Deux Valses. Elle obtient ensuite de petits rôles dans les téléromans Rue des Pignons, Chère Isabelle, Les Brillant et Les Moineau et les Pinson. Au théâtre, Rose Ouellette démontre qu’elle est en mesure de défendre des rôles plus sérieux, notamment dans Un jour, ce sera ton tour de Serge Sirois (présenté au Théâtre du Nouveau Monde en 1974). Elle n’abandonne pas pour autant la comédie et de 1967 à 1993, elle joue au Théâtre des Variétés dirigé par Gilles Latulippe.

Au début des années 90, alors qu’elle est âgée de près 90 ans, elle entreprend une tournée à travers le Québec en compagnie du chanteur Roger Sylvain. Elle s’éteint à Montréal à l’âge de 93 ans. Véritable pionnière du théâtre burlesque et de la comédie au Québec, Rose Ouellette a influencé plusieurs générations d’artistes et d’humoristes francophones.

Pauline Julien (1928-1998)

Pauline Julien

Surnommée la passionaria du Québec, la chanteuse Pauline Julien est réputée pour sa puissance d’expression et sa sensibilité — des qualités qu’elle puise à la fois dans son expérience du théâtre et de la musique. Julien est populaire au Québec comme en Europe et rencontre également un grand succès dans le Canada anglophone. Elle fait découvrir les chansons de Weill et Brecht au Québec, rend populaires celles de Raymond Lévesque et Gilles Vigneault et enregistre 23 albums solos au cours de sa carrière.

Les deux premiers albums de Julien, Enfin... Pauline Julien (1962) et Pauline Julien (1963), ses spectacles avec Claude Gauthier et Claude Léveillée, ainsi que ses apparitions dans des émissions télévisées en 1963 la rendent à la fois populaire et touchante. Vers la fin des années 60 et au début des années 70, le répertoire de Julien se compose exclusivement de chansons écrites par des auteurs québécois. En 1968, elle commence à écrire ses propres textes. De 1977 à 1978, la tournée qu’elle entreprend au Québec et en Europe remporte un vif succès, ainsi que son album Femmes de paroles (1977).

Son album Charade (1982) contient deux de ses plus grands succès : L'âme à la tendresse et Mommy. En 1986, elle annonce qu’elle renonce aux récitals en solo, mais elle continue à participer à des spectacles en collaboration avec d’autres, tels que ceux avec son second mari le poète Gérald Godin. Au cours des années 80 et au début des années 90, on retrouve Julien essentiellement au théâtre, entre autres dans Grandeur et décadence de la ville de Mahogonny de Brecht-Weill (1984), Rivages à l'abandon de Heiner Müller (1990), La Maison cassée de Victor Lévy Beaulieu (1991) et Les Muses au musée au Musée d'art contemporain de Montréal (1992).

Militante politique fervente, Julien défend la cause de l’indépendance politique du Québec. Elle est emprisonnée alors qu’elle proteste contre la Loi sur les mesures de guerre pendant la Crise d’octobre de 1970. Elle embrasse également la cause féministe à partir du milieu des années 70. En 1975, elle présente la chanson La moitié du monde est une femme. Julien apparait dans différents rassemblements politiques et effectue des missions humanitaires dont au Burkina Faso (1993) et au Rwanda (1994). À Montréal, deux lieux consacrés aux arts francophones sont nommés en son honneur : le Centre des arts de la scène Pauline Julien et la Salle Pauline-Julien.

Hélène Pedneault (1952-2008)

Hélène Pedneault

Passionnée par toutes les formes d’écriture, Pedneault commence sa carrière de journaliste dans le Saguenay après avoir étudié la littérature au CÉGEP de Jonquière. Elle se fait connaître grâce à ses Chroniques délinquantes, qui paraissent dans le magazine féministe La Vie en Rose et qui seront publiées dans un recueil en 1988 (puis republiées en 2002).

Durant toute sa carrière, Pedneault rédige de nombreux éditoriaux et commentaires pour des émissions de Radio-Canada telles que Christiane Charrette, Indicatif Présent et Pensée libre. Pedneault a écrit les paroles de nombreuses chansons interprétées par Marie-Claire Séguin, Richard Séguin et Sylvie Tremblay ainsi que celle de la chanson Du pain et des roses, qui servit de thème à la Marche des femmes au Québec en 1995. Elle écrit également pour le théâtre. Sa pièce de théâtre, La Déposition (qui sera adaptée en anglais sous le titre Evidence to the Contrary) est jouée pour la première fois à Montréal en 1988. Elle a depuis été traduite en cinq langues et a été jouée en France, en Italie, en Belgique, en Suisse, en Allemagne, en Hollande et aux États-Unis.

Pedneault fut cofondatrice d’Eau-Secours, une coalition visant à protéger l’environnement aquatique du Québec. Elle a également cofondé le Conseil de la souveraineté du Québec et a siégé comme vice-présidente de son conseil d’administration en 2003. En 2005, elle est l’une des signataires du Manifeste pour un Québec solidaire qui motiva la création du parti Québec solidaire en 2006.

Durant toute sa carrière, Pedneault lutta pour la cause des femmes, se faisant l’avocate de valeurs telles que l’égalité, la liberté et l’indépendance. Elle meurt d’un cancer à l’âge 56 ans et lègue plus de 100 livres sur la dramaturgie, le théâtre et l’art à la bibliothèque Famille Bleviss de l’École nationale de théâtre du Canada. Le livre Qui est Hélène Pedneault? Fragments d'une femme entière, publié en 2013, rassemble les réflexions de soixante-huit Québécois réputés, notamment Lise Payette, Suzanne Jacob et André Brochu , sur la vie et l’œuvre de Pedneault.