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Violoncelle

Violoncelle. Basse de la famille du violon (« basso di violino »), il apparut au début des années 1600 mais ce ne fut pas avant le XVIIIe siècle qu'il fut reconnu comme instrument soliste potentiel, comme basse idéale du quatuor à cordes et instrument d'orchestre.

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Violoncelle. Basse de la famille du violon (« basso di violino »), il apparut au début des années 1600 mais ce ne fut pas avant le XVIIIe siècle qu'il fut reconnu comme instrument soliste potentiel, comme basse idéale du quatuor à cordes et instrument d'orchestre. À la fin du XVIIIe siècle, la popularité grandissante des quatuors et des quintettes à cordes de compositeurs tels que Boccherini, Haydn, Mozart et Pleyel créa une demande pour les violoncellistes.

Au Canada, George Gibsone, Narcisse Hamel, J. Harvicker et Adam Schott furent de bons violoncellistes, actifs de la fin du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle. Deux violoncellistes professionnels arrivèrent de France au Canada au milieu du XIXe siècle : Antoine Dessane à Québec en 1848 et Paul Letondal à Montréal en 1852. Lors d'un récital en 1854, Letondal interpréta des oeuvres du violoncelliste virtuose français Auguste Franchomme ainsi qu'une fantaisie de sa propre composition.

D'autres violoncellistes français visitèrent le Canada au cours du XIXe siècle : Henri Billet (en 1842, annoncé comme « premier violoncelle de la musique privée de l'Empereur de Russie ») et Léon Jacquard, qui vécut quelques années à Montréal au début des années 1870. Jean-Baptiste Dubois arriva de Belgique en 1891, se fixa à Montréal et implanta les traditions de l'école franco-belge. Il eut notamment comme élèves Rosario Bourdon, Suzette Forgues, Gustave Labelle, Roland Leduc, Brahm Sand et son propre fils Jules. Montréalais de naissance, Louis Charbonneau fut aussi un pionnier de l'instrument. Il fut l'élève d'Alwin Schroeder à Boston et enseigna à Rodolphe Plamondon et à son propre fils Maurice. Le fils de Plamondon, Lucien, fut également un violoncelliste réputé. Labelle forma notamment Gabriel Cusson, Raoul Duquette et Yvette Lamontagne. Le violoncelliste allemand Ernst Doering enseigna à Halifax dans les années 1890 et fut membre du Trio de Leipzig avec Charles Porter et Heinrich Klingenfeld.

À Toronto, John Ellis (vers les années 1840), amateur averti, et Giuseppe Dinelli, professeur né à Londres (fl. 1897), furent actifs au cours du XIXe siècle. La première partie du XXe siècle marqua l'arrivée de plusieurs violoncellistes qui allaient se signaler comme professeurs et interprètes. Le violoncelliste hongrois Dezsö Mahalek, un élève de David Popper et de Julius Klengel, se fixa à Winnipeg vers 1912 puis à Vancouver en 1936. Parmi ses élèves canadiens figurent Isaac Mamott, Lorne Munroe, Zara Nelsova et Malcolm Tait. George Bruce, Paul Hahn, Boris Hambourg (élève de Hugo Becker) et Leo Smith (élève de Carl Fuchs) vécurent tous à Toronto au début des années 1920, et le violoncelliste anglais Lionel Bilton (élève de Popper) se produisit avec l'orchestre de Jack Arthur. Bruno Schmitt et Janet Palmer enseignèrent le violoncelle à Saskatoon dans les années 1920. En 1926, le violoncelliste français Jean Belland (élève de Louis R. Feuillard) vint à Montréal où il poursuivit une carrière active de soliste et de professeur. Cornelius Ysselstyn (La Haye, 9 décembre 1904 - Toronto, 3 avril 1979) arriva à Toronto en 1936. Membre du Quatuor à cordes Dembeck et du Quatuor à cordes Parlow et, durant quelques années, du TSO et de l'Orchestre symphonique de la SRC, il enseigna au RCMT où il eut comme élèves Donald Whitton et Michael Kilburn.

Herbert Coulson, un Anglais qui fut aussi l'un des premiers cultivateurs de la région de Dauphin, Man., au début du XXe siècle, joua dans des quatuors à cordes et possédait une bibliothèque substantielle. Néanmoins, de façon générale, le violoncelle s'est révélé un instrument « urbain » qui a évolué avec le développement des orchestres symphoniques et des ensembles de chambre, et l'enseignement des conservatoires. Avec les progrès du XXe siècle, interprètes et professeurs talentueux se retrouvent dans nombre de villes. Parmi ceux nés à l'étranger on retrouve, Marcus Adeney, Isaac Mamott, Vladimir Orloff et Philip Spivak à Toronto; James Hunter à Victoria; Walter Joachim à Montréal; Claude Kenneson à Winnipeg et Edmonton, Peggie Sampson à Winnipeg, Ernst Friedlander à Vancouver, et Tsuyoshi Tsutsumi (élève de Starker) à London, Ont., et Banff, Alb.

Dans certaines villes, la méthode Suzuki (introduite au Canada à Edmonton en 1966) a permis de commencer très jeune l'étude du violoncelle, mais de telles méthodes n'ont pas été adoptées par un grand nombre de professeurs de violoncelle qui demeurent, dans l'ensemble, des traditionalistes empiriques. Le livre de Marcus Adeney Tomorrow's Cellist est un traité sur l'histoire des méthodes de violoncelle et les philosophies qui les ont inspirées. Le Vancouver Cello Club a contribué à susciter l'intérêt sur tout ce qui se rapporte au violoncelle, son répertoire et sa pratique. La Canadian String Teachers Association a publié dans son bulletin de nouvelles Notes des articles et des renseignements destinés aux professeurs.

Des violoncellistes canadiens ont poursuivi de grandes carrières : Rosario Bourdon, Lorne Munroe, Zara Nelsova et Daniel Saidenberg. D'autres violoncellistes et professeurs actifs au XXe siècle comprennent : Dorothy Bégin (CMM et OSM), Klara Benjamin Belkin (ex-violoncelle solo de l'Orchestre symphonique de Winnipeg), Edward Bisha, Lotte et Denis Brott, Marthe Delcellier, Gisela Depkat, Daniel Domb (violoncelle solo du TS), Anthony Elliott (ex-violoncelle solo de l'Orchestre symphonique de Vancouver), Mary Evens, Guy Fouquet (violoncelle solo de l'OSM), Hélène Gagné, Ian Hampton, Talmon Hertz (Trio Hertz, Calgary), Ronald Laurie (TS), Pierre et Huguette Morin, Rowland Pack, Audrey Piggott, Marcel Saint-Cyr, Joyce Sands, Peter Schenkman (New York 6 déc. 1937 - Toronto 22 fév. 2006, violoncelle solo du TS 1967-74), Malcom Tait, Kurt Trachsel (ex-violoncelle solo des orchestres de Calgary et d'Edmonton), Yuli Turovsky, Donald Whitton (ex-violoncelle solo de l'OCNA), Ifan Williams et Eric Wilson.

Au cours des années 1980, de nombreux jeunes canadiens sont devenus d'éminents violoncellistes. Quatre d'entres eux ont connus des carrières remarquables : Ofra Harnoy, Desmond Hoebig, Sophie Rolland et Shauna Rolston. Parmi les autres figurent Richard Armin, Linda Bardutz, Charles Bernard, Sarah Bielish, Roman Borys (Trio Lyrica), Elizabeth Dolin (fille de Samuel Dolin), Mark Eeles, Joseph Elworthy, William Findlay, Amanda Forsyth (fille de Malcolm Forsyth), John Friesen, Marie Gélinas, Rolf Gilstein, David Heatherington, John Helmers, Marina Hoover, Janet Horvath, Roberta Janzen, Claude Lamothe, Alastair Money, Shaun Pomer, Paul Pulford, Gary Russell Colin Ryan, Mihai Tetel, William Valleau et Andras Weber.

Des compositions de tous genres ont été écrites pour le violoncelle par des compositeurs canadiens, notamment par Allik, Archer, Arseneault, Baker, Barnes, Bell, Betts, Bourdon, Brady, Brott, Buczynski, Cardy, Cherney, Contant, Coulthard, Richard Deegan, Dolin, Duke, Dusatko, Eckhardt-Grammaté, Eggleston, Fiala, Fisher, Fodi, Garant, Gellman, Glick, Grant, Hétu, Hiscott, Holt, Jaeger, Jarvlepp, Otto Joachim, Kennins, Klein, Kulesha, Lavallée, Mather, R. Mathieu, L. Melnyk, Miro, Morawetz, O'Brien, Pentland, Piché, Prévost, Rosen, Saint-Marcoux, Steven, Surdin, Keith Tedman, Ronald Tremain, Truax, Vivier, Walter, Ware, Sasha Weinstangel, Weinzweig, Weisgarber et Zuckert.

Voir aussi Instruments - Moyen Âge, Renaissance et Baroque 2 : Pratique.