La Compagnie de la Baie d’Hudson revendique la propriété d’un lot sur le coin nord-est des rues Georgia et Granville en 1893. L’édifice est resté là depuis, s’adaptant à l’évolution des modes, des technologies et des politiques tout en bénéficiant de quelques améliorations architecturales.
La Compagnie de la Baie d’Hudson est déjà une institution respectée lorsqu’elle investit un petit magasin sur la rue Cordova, dans les années 1880. La société, créée en 1670, a dépassé depuis longtemps ses origines – la traite des fourrures – et vise maintenant à répondre aux besoins d’une clientèle urbaine. À l’époque, à Vancouver, de tels besoins restent néanmoins ceux d’un avant-poste de la conquête de l’Ouest. Le magasin d’origine vend des scies, des haches, des lanternes, des provisions et même de l’alcool, profitant d’une réglementation très laxiste à cet égard à l’époque.
Le magasin monte d’un cran et offre une plus grande diversité de produits lorsqu’il déménage le 6 octobre 1893 au coin des rues Georgia et Granville. Le nouveau centre contribue à établir ce qui va devenir, dans les décennies suivantes, le centre-ville de Vancouver.
Le bâtiment bénéficie en 1913 d’une extension vers l’est du pâté de maisons. Cette annexe de style Beaux-Arts, riche d’une façade en briques de terre cuite et de colonnes corinthiennes, contraste vivement avec l’édifice néo-roman plus modeste qui occupe le coin. L’édifice, construit en 1898, sera finalement démoli en 1925 et une nouvelle annexe sera harmonieusement ajoutée à la construction de 1913 pour créer une impressionnante grande surface bien connue des Vancouvérois. Il faut avoir l’œil d’un architecte pour détecter la liaison entre les deux constructions.