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Tique

Les tiques sont des arachnides hématophages, des parasites externes qui se nourrissent du sang de mammifères terrestres, d’oiseaux, d’amphibiens et de reptiles. Les tiques appartiennent à l’ordre des Ixodida, un groupe de mites parasites du superordre des Parasitiformes. Ce superordre comprend également le varroa, un parasite destructeur de l’abeille domestique. Il existe près de 900 espèces de tiques dans le monde, dont 48 ont été répertoriées au Canada. Bien qu’elles soient plus diversifiées dans les régions tropicales, les tiques demeurent d’importants ravageurs pour les humains et d’autres mammifères aussi loin au nord que la toundra canadienne.

Les tiques sont des arachnides hématophages, des parasites externes qui se nourrissent du sang de mammifères terrestres, d’oiseaux, d’amphibiens et de reptiles.

Description

Les tiques sont assez grosses par rapport aux autres mites; les adultes mesurent généralement 1 à 5 mm de long lorsqu’ils ne sont pas nourris et jusqu’à 20 mm lorsqu’ils sont complètement gorgés de sang. La plupart des tiques sont brunes ou brun-rougeâtre, et certaines portent des motifs blancs sur le dos. Les larves mesurent généralement moins d’un millimètre et possèdent six pattes, tandis que les nymphes et les adultes deviennent de plus en plus grands et possèdent 8 pattes. On trouve deux familles de tiques au Canada : les tiques dures (Ixodidae; 41 espèces) sont dotées d’un bouclier dorsal rigide appelé écusson, contrairement aux tiques molles (Argasidae; 7 espèces). La forme, la taille et la couleur de l’écusson sont souvent utilisées pour différencier les espèces de tiques dures. Les tiques ont des pièces buccales hautement modifiées, dont une structure perforante spécialisée appelée hypostome. L’hypostome est recouvert de rangées de dents dirigées vers l’arrière, ressemblant à une lime ronde ou à une râpe, qui ancrent la tique en place pendant qu’elle se nourrit. Les nymphes et les adultes des tiques dures ont des pièces buccales visibles, projetées vers l’avant, tandis que les pièces buccales des tiques molles se projettent vers le bas et sont donc cachées.

Dans la plupart des cas, les tiques trouvent leurs hôtes en grimpant sur la végétation et en attendant qu’un animal passe à côté d’elles pour s’y agripper avec leurs membres antérieurs tendus.

Répartition et habitat

Les tiques sont présentes dans le monde entier et se nourrissent du sang de divers mammifères, oiseaux, amphibiens et reptiles. Au Canada, on les trouve principalement au-dessous de la limite des arbres dans les régions tempérées et boréales, mais elles peuvent survivre partout où elles trouvent un hôte adéquat.

Reproduction et développement

Le cycle de vie de la tique se compose de quatre stades : œuf, larve, nymphe et adulte. Les œufs sont pondus sur le sol ou dans des endroits abrités, et les larves doivent chercher leurs hôtes après l’éclosion. Dans la plupart des cas, les tiques trouvent leurs hôtes en grimpant sur la végétation et en attendant qu’un animal passe à côté d’elles pour s’y agripper avec leurs membres antérieurs tendus. Ce comportement s’appelle la quête et nécessite un contact physique entre la tique et l’hôte, car les tiques ne sautent pas et ne se laissent pas tomber sur leur hôte. Les larves, les nymphes et les adultes des deux sexes se nourrissent de sang. La plupart des espèces ne prennent qu’un seul repas de sang avant de tomber au sol, de muer et de chercher un nouvel hôte. Par conséquent, la plupart des tiques accomplissent leur cycle de vie sur trois animaux différents. Cependant, quelques espèces accomplissent leur cycle de vie complet sur un seul animal, tandis que d’autres se nourrissent d’un hôte jusqu’au stade de la nymphe, puis recherchent un second hôte à l’âge adulte. Les tiques adultes s’accouplent après leur mue finale, puis les femelles se nourrissent et pondent des œufs. Le cycle de vie de la plupart des tiques molles est différent. Ces dernières se nourrissent de manière intermittente et attaquent de nombreux hôtes au cours de leur vie, en rampant généralement sur leurs hôtes la nuit pendant leur sommeil.

La plupart des tiques sont brunes ou brun-rougeâtre, et certaines portent des motifs blancs sur le dos.

Écologie

Les tiques se nourrissent du sang de vertébrés, en particulier de mammifères et d’oiseaux, et peuvent considérablement nuire aux populations d’espèces sauvages en raison de la perte de sang et de la transmission de maladies. Par exemple, la tique d’hiver (Dermacentor albipictus) constitue une grave menace pour les orignaux du nord-est des États‑Unis, où elle peut être présente par milliers sur un seul orignal. Leur nombre excessif provoque souvent la mort par perte de sang et par inanition. Comme la tique d’hiver accomplit son cycle de vie sur un seul animal hôte, elle peut rester active tout au long de l’hiver grâce à la chaleur de celui-ci.

Presque toutes les autres tiques passent l’hiver dans un état inactif, attendant des températures plus chaudes pour se déplacer et trouver de nouveaux hôtes. Par conséquent, les hivers froids limitent naturellement les populations de tiques à des niveaux gérables. Toutefois, en raison des effets du réchauffement climatique, les tiques sont de plus en plus actives tout au long de l’année et leur aire de répartition s’étend progressivement vers le nord. Elles constituent donc une menace pour un nombre croissant de Canadiens.

Les prédateurs des tiques comprennent les fourmis, les guêpes parasites, les araignées et les oiseaux. Bien que les opossums soient souvent présentés comme des prédateurs voraces des tiques, il n’existe que peu ou pas de preuves concrètes à l’appui de cette affirmation.

Les tiques se nourrissent du sang de vertébrés, en particulier de mammifères et d’oiseaux, et peuvent considérablement nuire aux populations d’espèces sauvages en raison de la perte de sang et de la transmission de maladies.

Maladies transmissibles par les tiques

Au Canada, les tiques peuvent constituer un problème de santé pour les humains, le bétail et le gibier. Les tiques peuvent héberger et transmettre à leurs hôtes, par leur salive, divers agents pathogènes. Il s’agit notamment de maladies bactériennes comme la maladie de Lyme, la fièvre pourpre des montagnes Rocheuses et la tularémie, ainsi que de maladies causées par des protozoaires (p. ex., la babésiose) et des virus (p. ex., la fièvre du Colorado, l’encéphalite de Powassan). La maladie de Lyme, en particulier, fait l’objet d’une attention croissante en raison de l’augmentation des populations de tiques qui la propagent : la tique occidentale à pattes noires (Ixodes scapularis) dans l’est et la tique occidentale à pattes noires (Ixodes pacificus) dans l’ouest. La maladie de Lyme est causée par la bactérie Borrelia burgdorferi, qui se transmet aux humains et aux autres animaux par les tiques infectées lorsqu’elles se nourrissent. Plus de 15 % des tiques à pattes noires dans les populations établies sont généralement porteuses de la bactérie. Dans la plupart des cas, les tiques infectées doivent rester attachées à leur hôte pendant au moins 24 heures pour transmettre la bactérie. Au Canada, plus de 17 000 cas de maladie de Lyme sont déclarés entre 2009 et 2022, dont plus de la moitié entre 2019 et 2022.

En plus de transmettre des maladies, certaines espèces de tiques peuvent provoquer un état appelé paralysie à tiques, causée par des composants toxiques de leur salive. La paralysie à tiques ne se produit normalement qu’après qu’une tique a été attachée à son hôte pendant plusieurs jours. Au Canada, la plupart des cas surviennent dans des zones restreintes du centre-sud de la Colombie-Britannique et du Manitoba, et touchent principalement le bétail.

La maladie de Lyme est causée par la bactérie <em>Borrelia burgdorferi</em>, qui se transmet aux humains et aux autres animaux par les tiques infectées lorsqu’elles se nourrissent.

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