Savoie, Robert | l'Encyclopédie Canadienne

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Savoie, Robert

Robert Savoie. Baryton, professeur, administrateur (Montréal, 21 avril 1927, Montréal,14 sept. 2007 ), D.Mus. h.c. (Moncton) 1988, LL.D. h.c. (Concordia) 2001.

Savoie, Robert

Robert Savoie. Baryton, professeur, administrateur (Montréal, 21 avril 1927, Montréal,14 sept. 2007 ), D.Mus. h.c. (Moncton) 1988, LL.D. h.c. (Concordia) 2001. Pendant cinq ans, Robert Savoie étudie avec Pauline Donalda qui le fait débuter avec l'Opera Guild dans Samson et Dalila (Second Philistine, 1948). Il chante des rôles secondaires avec cette troupe jusqu'en 1952, alors qu'il se rend à Milan après s'être illustré dans divers concours, notamment « Singing Stars of Tomorrow » et « Nos futures étoiles ». Il y travaille le répertoire avec Antonio Narducci et débute au Teatro Nuovo dans le rôle de Scarpia (Tosca), suivi d'un rôle important dans La Madre de Di Viroli sous le nom de Roberto Savoia.

Représentations au Canada

De retour au pays en 1954, Savoie poursuit sa carrière à la radio, à la télévision et avec l'Opera Guild, chantant notamment Rodrigo (Don Carlo, 1956), sir John Falstaff (1958), Leporello (1964), Sharpless (1965, 1969), Marcello (1966) et Figaro (Le Nozze di Figaro, 1967, et Il Barbiere di Siviglia, 1968). Il participe à de nombreuses productions canadiennes aux Festivals de Montréal, dont Le Nozze di Figaro (1956), Don Giovanni (1957), L'Heure espagnole (1961), Così fan tutte (1962), et à la fondation du Grand Opéra de Montréal (1958) avec lequel il reprend le rôle titre d'Il Barbiere. En 1967, il chante à l'Expo 67 dans Faust (Valentin) et il interprète Lescaut dans Manon avec le Théâtre lyrique du Québec. En 1968, il chante Dandini dans Cenerentola dans le cadre du Festival de Stratford et, en 1977, il se produit à Festival Ottawa. Avec l'Opéra du Québec (1973-1974), il participe aux productions de Don Giovanni, de Manon, de Falstaff et de Madame Butterfly.

Représentations à l'étranger

En 1961, Savoie signe un contrat de cinq ans avec Covent Garden, débutant dans La Bohème (Schaunard) puis dans le rôle titre de Rigoletto. Il chante également avec le Sadler's Wells Opera à Londres et le Scottish Opera à Glasgow (1966). En France, il se signale dans plusieurs théâtres, dont celui de Toulouse où il chante le rôle de Dourakine (1966) dans la création française de l'opéra Le Joueur de Prokofiev. Le critique Claude Rostand fait son éloge en ces termes : « Une composition de premier ordre; une voix fort belle, saine, bien conduite; voilà un artiste de classe » (Figaro littéraire, 31 mars 1966).

À Johannesburg, Savoie chante Falstaff et le War Requiem de Britten. Il est soliste du Te Deum de Matton lors de sa création, en 1969, en France avec l'orchestre et les chœurs de l'Office de la radiodiffusion-télévision française (ORTF). Il tient le rôle de Sancho (Don Quichotte, Massenet) lors d'une tournée dans le Midi de la France, avec Joseph Rouleau dans le rôle titre (1970). Il chante Falstaff à Washington lors de l'inauguration du John F. Kennedy Center le 9 septembre 1971. En 1972, il participe à la représentation de Damnation of Faust au Carnegie Hall et reprend le rôle de Rodrigo (Don Carlos) à la BBC dans la version française originale, aux côtés des Canadiens Édith Tremblay, André Turp, Émile Belcourt et Joseph Rouleau. Le répertoire opératique de Savoie comprend 95 rôles dans six langues. À partir de 1981, il se produit principalement en récital.

Directeur et professeur

En 1973, Savoie est directeur artistique d'une série de mini-opéras présentés à Montréal et à Québec par le Théâtre de la Poudrière. En 1976, il est nommé directeur artistique pour la ville de Lachine. À ce titre, il est responsable des programmes artistiques de la ville et de l'organisation du Festival de musique de Lachine (1985 -); il fonde aussi la Société des concerts Lachine. Vice-président du Mouvement d'action pour l'art lyrique du Québec (1977-1980), il travaille à la mise sur pied de l'Opéra de Montréal et de l'Orchestre métropolitain dont il est le président (1981-1985). Il donne des classes de maître au Canada et aux États-Unis, notamment à la Yale School of Music.

En 1991, Savoie est fait Chevalier de l'Ordre de la Pléiade et, en 2002, il devient Officier de l'Ordre du Canada. Son autobiographie, Figaro-ci, Figaro-là : mémoires d'un baryton voyageur, est publiée en 1998. Savoie est le frère d'André-Sébastien Savoie. Le baryton Gaétan Laperrière est son neveu.

Discographie

La Bonne Chanson présente nos plus belles chansons, vol. 4 : Ch de La Bonne Chanson, Grassi dir; RCA Victor LCP-1035 et RCA Victor PC-1119.

Daunais « Le Vent des forêts », « Les Croix », Duparc, Ireland et autres : A.-S. Savoie p; 1967; CBC Expo-23.

Matton Te Deum : O phil et ch de l'ORTF, Bernier c orch; 1969; RCI 290, Sel SSC-24.188 et 5-ACM 29.

Verdi Don Carlos : BBC Concert O, Matheson c orch, Savoie (Rodrigue); 1973; 4-Voce 23.

Bibliographie

Who's Who in Opera (New York 1976).

Raymonde BERGERON, « C'est ici que nous voulons chanter! », Perspectives, XIX (12 févr. 1977).

Robert SAVOIE, Figaro-ci, Figaro-là : mémoires d'un baryton voyageur, ed Michèle Gaudreau (Montréal 1998).

Lecture supplémentaire