Politique en Colombie-Britannique | l'Encyclopédie Canadienne

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Politique en Colombie-Britannique

La Colombie-Britannique a un gouvernement majoritaire néo-démocrate, formé le 24 octobre 2020. Le premier ministre de la province est David Eby et la lieutenante-gouverneure est Janet Austin. Son premier ministre, John Foster McCreight, a été élu en 1871, après que la province se soit jointe à la Confédération. Avant la Confédération, la Colombie-Britannique était une colonie britannique administrée par un gouverneur et une assemblée législative.

Assemblée législative de la Colombie-Britannique

Structure du gouvernement provincial

L’Assemblée législative provinciale de la Colombie-Britannique compte87sièges. Chaque siège est occupé par un député à la Chambre d’assemblée. Les députés sont élus par les électeurs admissibles de leur circonscription. Les élections provinciales ont généralement lieu tous les quatre ans, le deuxième mardi d’octobre. Cependant, des élections peuvent être déclenchées avant cette date. Une telle situation se produit parfois lorsque le parti au pouvoir pense qu’une telle stratégie pourrait contribuer à sa réélection. Des élections peuvent également avoir lieu avant l’échéance de quatre ans dans les cas où le gouvernement n’a plus la confiance de la Chambre d’assemblée (voir Gouvernement minoritaire au Canada).

Comme dans les autres provinces et les autres territoires du Canada, la Colombie-Britannique utilise un système électoral majoritaire uninominal à un tour, c’est‑à‑dire que, dans chaque circonscription, le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix remporte le siège correspondant. Habituellement, le parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges forme le gouvernement, et le chef de ce parti devient premier ministre. Toutefois, un parti ayant obtenu moins de sièges peut également former une coalition avec les membres d’un autre parti ou de plusieurs autres partis pour former le gouvernement. Techniquement, en tant que représentant de la reine, le lieutenant‑gouverneur occupe la plus haute fonction provinciale; toutefois, ce rôle est, en réalité, essentiellement symbolique. (Voir également Premiers ministres de la Colombie-Britannique; Lieutenants-gouverneurs de la C-B).

Le premier ministre nomme généralement les membres de son Cabinet parmi les députés du parti au pouvoir. Les membres du Cabinet sont appelés ministres et supervisent des portefeuilles particuliers. D’une manière générale, ces portefeuilles portent, notamment, sur les finances, la santé et l’éducation.

Gouvernements coloniaux

La colonie de l’île de Vancouver est établie par la Grande-Bretagne en 1849. L’île passe d’un gouvernement colonial à un gouvernement représentatif en 1856. Dans un gouvernement représentatif, les membres d’une assemblée législative sont élus par certains habitants de l’île tandis que le gouverneur et son conseil sont nommés par la Grande-Bretagne. Cependant, pour voter, les résidents doivent posséder un terrain d’au moins 20acres. En 1856, cela signifie que seuls 43hommes européens peuvent voter lors de la première élection de la colonie.

En 1858, à la suite de la ruée vers l’or du fleuve Fraser, la Grande-Bretagne établit une colonie continentale appelée Colombie-Britannique. Les deux colonies ont le même gouverneur; cependant, la colonie continentale est administrée uniquement par le gouverneur, tandis que l’île conserve son gouvernement représentatif.

En 1866, l’île de Vancouver et la Colombie-Britannique sont annexées pour former une seule colonie et l’Assemblée législative est établie à Victoria, où elle siège encore aujourd’hui.

Confédération et premiers gouvernements (1871 à 1903)

La Colombie-Britannique se joint à la Confédération en 1871. Le Canada insiste pour que la Colombie-Britannique mette en place un gouvernement responsable. Dans un gouvernement responsable, le premier ministre et le pouvoir exécutif sont choisis au sein du parti ayant le plus grand nombre de députés élus à l’Assemblée législative. De plus, le pouvoir exécutif a besoin de l’appui de la majorité des membres de l’Assemblée pour gouverner.


Entre 1871 et 1903, les partis politiques que l’on connaît aujourd’hui (libéraux, conservateurs, néo-démocrates, etc.) n’existent pas en Colombie-Britannique. Les candidats s’identifient plutôt comme étant en faveur du premier ministre, comme faisant partie de l’opposition ou comme députés indépendants. Dans les 32années qui s’écoulent entre la Confédération et l’introduction des lignes de parti, la Colombie-Britannique a 15premiers ministres. Le premier premier ministre de la province est JohnFosterMcCreight.

Le saviez-vous?
En 1917, les femmes obtiennent le droit de vote aux élections de la Colombie-Britannique. Cependant, un certain nombre de personnes, hommes et femmes, ne peuvent toujours pas voter aux élections de la province pendant un certain temps: les Chinois et les Sud-Asiatiques obtiennent le droit de vote en 1947, et les Japonais et les Indiens inscrits, en 1949. Aujourd’hui, tout citoyen canadien d’au moins 18ans et ayant vécu en Colombie-Britannique pendant au moins 6mois peut voter à une élection en Colombie-Britannique


Richard McBride, William John Bowser, Harlan Carey Brewster, John Oliver et John Duncan MacLean (1903 à 1928)

Richard McBride

En 1903, le conservateur RichardMcBride est élu premier ministre, le premier à remporter une élection organisée selon les lignes de parti. Il est premier ministre pendant 12ans. Lorsqu’il démissionne en 1915, WilliamJohnBowser occupe brièvement le poste de premier ministre. Il est défait en 1916 et le Parti libéral forme son premier gouvernement, dirigé par HarlanCareyBrewster. Deux autres gouvernements libéraux sont élus par la suite: JohnOliver est premier ministre pendant neuf ans, de 1918 à 1927, et JohnDuncanMacLean, de 1927 à 1928. Les conservateurs reprennent le pouvoir en 1928 sous SimonTolmie.

Simon Fraser Tolmie, Thomas Dufferin Pattullo, John Hart et Byron I. Johnson (1928 à 1952)

Simon Fraser Tolmie

De nombreux dirigeants syndicaux arrivent de Grande-Bretagne au début du 20esiècle et apportent avec eux leur expérience en tant qu’organisateurs syndicaux. Ils gagnent rapidement en popularité en Colombie-Britannique lorsqu’une loi visant à améliorer les conditions de travail et les services sociaux est adoptée. Des membres du Parti travailliste sont élus en 1920, en 1924, en 1928 et en 1933.

Les partis progressistes et socialistes voient le jour avec les graves difficultés économiques de la Crise des années1930. SimonFraserTolmie et son Parti conservateur subissent un balayage quasi complet en 1933, finissant derrière la Co-operative Commonwealth Federation (CCF), qui obtient 7sièges et 31% des voix, et les libéraux sous le premier ministre ThomasDufferinPattullo. Il est premier ministre pendant huit ans. Au cours des années suivantes, les premiers ministres JohnHart (1941 à 1947) et ByronI.Johnson (1947 à 1952), tous deux libéraux, sont appelés à diriger des gouvernements de coalition avec le Parti conservateur.

W. A. C. Bennett et David Barrett (1952 à 1972)

W. A. C. Bennett

En 1952, le Parti conservateur se scinde et un nouveau parti dirigé par William Andrew Cecil Bennett voit le jour. Son nom, le Crédit social, est tiré d’un parti semblable en Alberta. Le Crédit social forme un gouvernement minoritaire en 1952 et gouverne ensuite la province, sous la direction de W. A. C. Bennett, pendant les 20années suivantes. Le règne du Crédit social est marqué par une longue période de développement et de croissance importants des ressources en Colombie-Britannique. Cela est particulièrement visible à l’intérieur de la province, une région mieux reliée à la côte sud-ouest par des programmes de construction de routes et le prolongement au nord du chemin de fer de la Colombie-Britannique jusqu’à la région de rivière de la Paix.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD), anciennement la CCF, devient l’opposition officielle dans les années 1960 avec la quasi-disparition des partis libéral et conservateur provinciaux. En 1972, W. A. C. Bennett et le Crédit social sont défaits. Le NPD forme pour la première fois un gouvernement dirigé par David Barrett. Pendant cette période, l’électorat a tendance à se polariser en deux camps égaux. Le Crédit social prône la libre entreprise et la retenue gouvernementale, tandis que le NPD préconise un socialisme modéré et la participation économique et sociale du gouvernement.

W. R. Bennett, William Vander Zalm, Rita Johnston et Michael Harcourt (1975 à 1991)

Rita Johnston

Le Crédit social reprend le pouvoir en 1975, sous la direction de WilliamRichardsBennett, fils de W. A. C. Bennett. Il est réélu, ainsi que son gouvernement, en 1979 et 1983. Le Crédit social est réélu en 1986, mais cette fois sous un nouveau chef, William Vander Zalm. Celui-ci démissionne en 1991 lorsqu’éclate un scandale de conflit d’intérêts. Il donne à l’acheteur de son parc d’attractions, FantasyGardens, un accès spécial aux ressources et aux services gouvernementaux, ce qui est une source de préoccupation majeure. Lorsque Rita Johnston lui succède à la tête du parti, elle devient la première femme première ministre au Canada.

Rita Johnston et son parti sont défaits aux urnes plus tard cette année-là par le Nouveau Parti démocratique, dirigé par l’ancien maire de Vancouver, Michael Harcourt. Cette élection marque la fin du pouvoir du Crédit social, le parti ayant gouverné la province pendant 36 des 39années précédentes. Les libéraux reviennent en force en politique provinciale de la Colombie-Britannique, formant l’opposition officielle pour la première fois en 40ans.

Glen Clark, Dan Miller, Ujjal Dosanjh, Gordon Campbell et Christy Clark (1996 à 2013)

Christy Clark

En 1996, le NPD remporte son deuxième mandat consécutif sous la direction de Glen Clark. En août1999, le public apprend qu’il fait l’objet d’une enquête pour avoir accepté des rénovations résidentielles gratuites de la part de l’homme d’affaires DimitriosPilarinos, en échange d’une aide éventuelle pour faire approuver une soumission pour la construction de son casino. Bien que la Cour suprême acquitte Glen Clark en 2002, les allégations sont suffisamment importantes pour justifier sa démission en 1999. Deux hommes occupent le poste de chef par intérim avant les prochaines élections générales: Dan Miller, de 1999 à 2000, et UjjalDosanjh, de 2000 à 2001.

En 2001, le chef libéral Gordon Campbell entre au pouvoir et est réélu à la majorité en 2005 et 2009. Il démissionne en 2010, en raison de sa faible popularité liée principalement à l’imposition de la taxe de vente harmonisée (TVH). Il est remplacé par l’ancienne vice-première ministre Christy Clark, qui mène les libéraux à une majorité surprise en 2013. Bien qu’elle ne remporte pas son siège aux élections de mai, elle remporte une élection partielle dans Westside-Kelowna en juillet 2013.

John Horgan et David Eby (de 2017 jusqu’à aujourd’hui)

John Horgan

Aux élections de mai 2017, Christy Clark s’accroche de justesse au pouvoir, formant un gouvernement minoritaire avec 43 sièges (à un siège près de la majorité). Le NPD remporte 41sièges et le Parti vert, trois. La petite circonscription de Courtenay-Comox, située sur la rive est de l’île de Vancouver, joue un rôle important dans l’issue des élections. Le candidat néo-démocrate ne remporte que neuf voix dans cette circonscription. On procède alors à un nouveau dépouillement du scrutin, ce qui fait en sorte que les résultats de l’élection du 9 mai ne sont officiels que le 24 mai. Bien que les résultats globaux demeurent les mêmes que ceux de la soirée d’élection, les libéraux obtiennent plus de suffrages exprimés que le NPD par seulement 1566 bulletins de vote – le résultat le plus serré dans l’histoire de la Colombie-Britannique.

Le 29 mai, les choses prennent une autre tournure lorsque le chef du Parti vert, Andrew Weaver, et le chef du NPD, John Horgan, annoncent conjointement que les Verts appuieraient le NPD dans un vote de confiance. Le total combiné des sièges de chaque parti, soit 44, créerait une majorité à l’Assemblée législative. Le 29 juin, les libéraux perdent un vote de confiance mis de l’avant par le NPD, et la lieutenante-gouverneure Judith Guichon demande au NPD de former un gouvernement dirigé par John Horgan.

Le 21 septembre 2020, environ sept mois après le début de la pandémie de COVID-19, John Horgan met brusquement fin à sa coalition avec le Parti vert et convoque des élections. L’annonce est faite un an avant la date fixe des élections dans la province. La raison pour laquelle John Horgan décide d’organiser des élections anticipées est la possibilité d’un gouvernement majoritaire. Selon lui, un gouvernement majoritaire permettrait à la province d’être plus stable pendant la pandémie. Un mois avant le déclenchement des élections, John Horgan a obtenu la meilleure cote d’approbation personnelle de tous les premiers ministres du Canada.

Le 24 octobre 2020, la Colombie-Britannique organise les deuxièmes élections générales au Canada depuis le début de la pandémie de COVID-19 (le Nouveau-Brunswick a lancé une élection dans des circonstances similaires un mois plus tôt). Les électeurs élisent un gouvernement NPD majoritaire. John Horgan devient ainsi le premier premier ministre néo-démocrate de l’histoire de la Colombie-Britannique à remporter deux mandats. Son parti remporte 57 sièges, les libéraux, 28 et le Parti vert, 2.

Environ deux ans plus tard, le 28 juin 2022, John Horgan décide de prendre sa retraite. Il fait l’annonce après des mois passés en radiothérapie pour un cancer de la gorge. Il s’agit de la deuxième bataille de John Horgan contre cette maladie, après avoir vaincu avec succès un cancer de la vessie plus tôt dans sa vie. David Eby, ancien procureur général et ministre du Logement de la province, et Anjali Appadurai, une activiste environnementale, sont les deux seules personnes en lice pour remplacer le premier ministre. Toutefois, en octobre, l’équipe exécutive du NPD disqualifie Anjali Appadurai à la suite d’un rapport publié par le directeur général des élections de la Colombie-Britannique. En effet, ce rapport indique que la campagne d’Anjali Appadurai a enfreint la loi électorale de la province en utilisant les ressources d’un tiers parti pour recruter de nouveaux membres du NPD. À la suite de la disqualification d’Anjali Appadurai, David Eby remporte la course.