Premier ministre provincial | l'Encyclopédie Canadienne

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Premier ministre provincial

Le ministre qui dirige un gouvernement provincial porte le titre de premier ministre provincial. Sa charge ressemble à celle du Premier Ministre Fédéral, s'inscrivant dans le même cadre de gouvernement par cabinet.

Le ministre qui dirige un gouvernement provincial porte le titre de premier ministre provincial. Sa charge ressemble à celle du Premier Ministre Fédéral, s'inscrivant dans le même cadre de gouvernement par cabinet. Le premier ministre d'une province domine de façon évidente l'orientation politique et la gestion de son gouvernement. Il est à tous égards le chef des ministres provinciaux.

Les Lieutenants-Gouverneurs, représentants de la Couronne dans les provinces, n'exercent ordinairement leur pouvoirs constitutionnels que sur l'avis du premier ministre provincial. En conséquence, les autres ministres provinciaux doivent leur poste au premier ministre provincial et peuvent être démis de leurs fonctions ou mutés à d'autres ministères à la discrétion du premier ministre provincial. Les intérêts du parti ou d'autres facteurs socio-politiques peuvent dicter le choix des collègues du Cabinet, mais c'est le premier ministre provincial qui en décide la composition exacte. Un premier ministre provincial peut détenir un portefeuille de ministère en plus du titre de président du Conseil exécutif. Sa position dominante est partout rehaussée par le nombre accru de conseillers en communications et en politiques d'intérêt public qui font partie de son cabinet personnel. En général, la nomination des directeurs des sociétés publiques et celle des sous-ministres, qui sont les directeurs administratifs des ministères, requiert aussi l'approbation du premier ministre provincial.

Le premier ministre provincial dirige la conduite et les décisions du Cabinet et parle au nom du gouvernement, sans égard aux attributions ministérielles des autres ministres. Des réformes gouvernementales radicales comme celles de l'Alberta, de l'Ontario et de Terre-Neuve-et-Labrador pendant les années 90 et 2000 sont donc à jamais indissociables des premiers ministres Ralph Klein, Mike Harris et Danny Williams. Les élections générales provinciales ne sont pas déclenchées sans qu'il y ait eu des discussions au Cabinet ou conseil des ministres, mais le lieutenant-gouverneur ne dissout l'Assemblée législative que sur l'avis du premier ministre provincial.

En plus de l'autorité qu'il détient en tant que chef du gouvernement, le premier ministre provincial possède d'autres sources de puissance en tant que chef du parti politique au pouvoir. Pour devenir premier ministre provincial, le candidat doit d'abord être nommé chef du parti en remportant l'épreuve de la course à la direction. Il s'assure ainsi, au sein du parti, un bassin d'influence qu'aucun autre membre du parti ne vient près d'égaler. Puisque son image en tant que chef du parti est un facteur déterminant du comportement de l'électorat, son prestige de chef est rehaussé par la victoire électorale qui porte un parti au pouvoir. Des victoires successives renforcent encore ce bassin d'influence.

L'importance accrue des Relations fédérales-provinciales augmente aussi le prestige personnel des premiers ministres provinciaux. Grâce aux rencontres intergouvernementales des premiers ministres provinciaux, qui portent sur toutes sortes de questions d'intérêt public, des premiers ministres comme Peter Loughleed (Alberta), Frank McKenna (Nouveau-Brunswick) et Roy Romanow (Saskatchewan) sont connus par plus de gens d'autres provinces que de leur propre province. La participation aux missions commerciales internationales d'« Équipe Canada » et les initiatives commerciales personnelles mettent aussi en évidence les premiers ministres provinciaux.

Ces sources d'autorité et de prestige ne font que créer des conditions favorables à ce que le premier ministre provincial exerce une direction autoritaire et centralise le pouvoir. Beaucoup de premiers ministres provinciaux ont été qualifiés d'autocrates, mais l'exploitation de ces conditions favorables dépend en grande partie du désir et de la capacité de chaque premier ministre provincial d'accaparer les pouvoirs de sa charge. Le contexte politique peut amener certains premiers ministres provinciaux à vouloir monopoliser davantage le pouvoir.

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