Charlie Panigoniak | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Charlie Panigoniak

Charlie Panigoniak, membre de l’Ordre du Nunavut, chanteur, auteur-compositeur, guitariste (né le 7mars1946 à Eskimo Point (T.-N.-O.) [aujourd’hui Arviat (Nunavut)]; décédé le 6mars2019 à Rankin Inlet (Nunavut)). Charlie Panigoniak est l’une des premières personnes à écrire, à enregistrer et à jouer devant public des chansons en inuktitut. Souvent surnommé le «Johnny Cash du Nord», il est considéré par plusieurs comme le père de la musique inuktitute. (Voir aussi La musique autochtone au Canada.) Il est membre de l’Ordre du Nunavut et lauréat du Prix des arts de la scène de la commissaire du Nunavut.


Jeunesse et début de carrière

Charlie Panigoniak est sculpteur et chasseur par vocation. Il réside d’abord à Eskimo Point, aux Territoires du Nord-Ouest (aujourd’hui Arviat, au Nunavut). Après 1985, il s’installe près de Rankin Inlet. Enfant, il joue sur une guitare fabriquée par son père. En 1967, alors qu’il est soigné pour la tuberculose dans un sanatorium de Brandon, au Manitoba, Charlie Panigoniak achète sa première véritable guitare et commence à écrire des chansons. Sa première composition, qui parle du sanatorium, est en anglais. Il écrit par la suite de nombreuses chansons country-folk en inuktitut, qui parlent de la famille, de l’amitié et de son quotidien.

Faits saillants de sa carrière

En 1973, Charlie Panigoniak attire l’attention d’un producteur de la CBC, Doug Ward, qui coordonne une séance d’enregistrement à Toronto au cours de l’été. Les enregistrements de Charlie Panigoniak pour le Service du Nord de la CBC, réalisés au fil des années 1980, comprennent deux mini-albums (11 chansons) ainsi que les albums Inuktitut Christmas & Gospel SongsMy Seasons (commercialisé par l’étiquette Boot) et Just for Kids. Ce dernier album, qu’il enregistre avec Lorna Panigoniak, sa conjointe et fréquente complice musicale après 1977, reflète la préférence de Charlie Panigoniak pour les chansons visant des publics juvéniles. Il enregistre également deux mini-albums diffusés par la CBC.

Très populaire dans le Nord canadien, Charlie Panigoniak se produit à la radio, à la télévision et dans divers festivals aux Territoires du Nord-Ouest (comme le Festival on the Rock de Yellowknife), au Yukon, au Nunavut et au Labrador. Il se rend également en Alaska, en Irlande et au Groenland. En 1990, il joue au festival WOMAD (Harbourfront) à Toronto. Charlie Panigoniak travaille également pendant plusieurs années comme communicateur à la radio de la CBC à Rankin Inlet, avant de prendre sa retraite en 2011.


Fin de vie et héritage

Charlie Panigoniak reçoit un diagnostic de la maladie de Parkinson au début des années 2000, laquelle il combat pendant de nombreuses années. Pendant une grande partie de cette période, il vit dans une résidence pour personnes âgées à Ottawa. En 2016, sa conjointe Lorna et lui se rendent dans leur ville natale d’Arviat pour un spectacle hommage et une collecte de fonds à son intention. Il donne sa dernière prestation en public lors de ce concert, qui lui permet de récolter 3 400 $. Avant son décès, sa fille le ramène à son ancienne maison de Rankin Inlet, où il décède la veille de son 73e anniversaire.

Après son décès, le premier ministre du Nunavut, Joe Savikataaq, déclare : « Charlie lègue au Nunavut un héritage de joie, de bonne humeur et d’inspiration. Au Nunavut, sa musique est non seulement très connue, elle est également aimée et vénérée dans nos communautés. Je suis reconnaissant d’avoir pu côtoyer Charlie pendant plusieurs années […] Je suis et je resterai toujours un grand admirateur de ses chansons, de sa joie de vivre et de ses nombreux talents. Bien que nous pleurions aujourd’hui son départ, sa musique nous reste et continuera de nous inspirer et de nous émouvoir au fil des ans. »

La version originale de cet article a été publiée dans l’Encyclopédie de la musique au Canada.

Récompenses

  • Membre de l’Ordre du Nunavut (2012)
  • Prix des arts de la scène de la commissaire, gouvernement territorial du Nunavut (2016)

Lecture supplémentaire