Musée d'anthropologie | l'Encyclopédie Canadienne

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Musée d'anthropologie

 Le projet est remarquable par sa façon d'harmoniser les formes architecturales contemporaines tout en mettant en valeur le site et les artefacts qui y sont exposés.
Musée d
(avec la permission du Musée d'anthropologie)
Arthur Erikson
Erickson s'est acquis une grande renommée grâce à sa capacité de créer des endroits grandioses avec des moyens simples en apparence (photo de V. Tony Hauser/avec la permission d'Arthur Erickson Architects).
Musée d
Le Musée d'anthropologie, à l'U. de la Colombie-Britannique (avec la permission de Arthur Erickson Architects).

Musée d'anthropologie

Le Musée d'anthropologie, conçu par le cabinet d'architectes Arthur ERICKSON, ouvre ses portes en 1978 à l'Université de la Colombie-Britannique. L'édifice de 66 000 pi2 (6130 m2), érigé au sommet d'une falaise à l'extrémité de Point Grey, compte une collection sans précédent d'art des Premières nations de la côte du Nord-Ouest. La conception architecturale particulière et innovatrice permet de jeter un coup d'œil sur les pièces de collection gardées en réserve : les visiteurs peuvent parcourir l'entière collection du musée gardée dans les coffrets de rangement en verre et en plexiglas spécialement conçus. Le musée comprend également des installations utilisées par l'université pour l'enseignement et la recherche. La construction d'une annexe de deux étages de 48 800 pi2 (4460 m2), conçue par Arthur Erickson et Stantec Architecture, procure des espaces additionnels pour des expositions temporaires.

Le projet est remarquable par sa façon d'harmoniser les formes architecturales contemporaines tout en mettant en valeur le site et les artefacts qui y sont exposés. L'édifice n'est pas un musée traditionnel, mais plutôt une réponse poétique à l'histoire et au climat du site qui fait la promotion de l'importance culturelle des Premières nations. En fait, le design s'inspire de l'architecture de diverses cultures : l'établissement de l'Acropole sur une montagne à Athènes, les structures traditionnelles à poteaux et à poutres des Haïdas et les torii (portiques construits à l'entrée d'un sanctuaire) utilisés dans les sanctuaires shintoïques japonais.

Arthur Erickson a basé son plan sur un village haïda situé sur le bord de l'eau, où les maisons et les totems servent de transition entre la terre et la mer. Erickson avait proposé l'aménagement d'un petit étang qui aurait servi de miroir d'eau et qui aurait renforcé le concept du village. Cependant, les dirigeants de l'université, préoccupés par l'aspect écologique des falaises historiques de Point Grey, ont conservé l'étang à sec sauf en deux occasions : il a été rempli une fois, en 1997, et une autre fois, en 2004, à l'occasion du 80e anniversaire d'Erickson. L'espace autour de l'étang comprend une plage de galets, des remblais et une forêt en arrière-plan. L'aménagement paysager, réalisé par Cornelia Hahn OBERLANDER, a été conçu comme une exposition ethnobotanique de plantes et d'herbes indigènes auxquelles recouraient les peuples des Premières nations. L'édifice incorpore également trois emplacements de pièces circulaires construits pendant la Seconde Guerre mondiale. Erickson en a réutilisé un comme base d'une installation spectaculaire, « The Raven and the First Man », une sculpture de cèdre de l'artiste Bill REID représentant une légende haïda.

Les visiteurs pénètrent dans le musée par une série répétitive de barrières en U à poteaux et à poutres de béton séparées par des puits de lumière courbés en acrylique. La visite se fait du haut vers le bas et débute par des petits objets exposés dans des galeries à plafond bas, de chaque côté du passage vers le grand hall qui se termine par un mur lisse de vitraux sans meneaux faisant face à la mer. À l'intérieur du hall, les barrières de béton réapparaissent, cette fois s'élevant jusqu'à 49 pieds (15 m), abritant une collection de mâts totémiques dont la hauteur varie de 12 à 40 pieds (3,6 à 12 m). Rappelant une stratégie utilisée en 1965 par Erickson pour la résidence des artistes Gordon et Marion Smith, à West Vancouver (voir SMITH HOUSE), les poutres spectaculaires dont la longueur varie de 40 à 180 pi (12 à 55 m) sont toutes de la même épaisseur; les supports de structure forment un deuxième ensemble de poutres qui vont dans la direction opposée aux poutres en U. Il en résulte une pièce remarquable, gracieuse, d'un grand calme et d'une grande sérénité, qui baigne dans la lumière naturelle.

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