Littérature ethnique | l'Encyclopédie Canadienne

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Littérature ethnique

Au Canada, le terme « ethnique » qualifie les personnes ou les groupes qui n'appartiennent pas à un des deux peuples européens fondateurs : les Français, de religion catholique, et les Britanniques, de religion protestante.
Josef, Skvorecky
L'oeuvre de Skvorecky témoigne de sa compassion pour des personnages comme des exilés, des amoureux et des artistes, mis en sc\u00e8ne dans des sociétés en mouvement constant (photo d'Andrew Danson).

Littérature ethnique

Au Canada, le terme « ethnique » qualifie les personnes ou les groupes qui n'appartiennent pas à un des deux peuples européens fondateurs : les Français, de religion catholique, et les Britanniques, de religion protestante. Il inclut aussi les autochtones, à savoir les Amérindiens et les Inuits, qui sont souvent éloignés de la société canadienne et qui en ont parfois même été écartés. La littérature de ces différents groupes ethniques minoritaires, ou celle qui en traite, a généralement été considérée comme ne faisant pas partie du corpus littéraire dominant et plus d'une fois négligée par les institutions littéraires.

Complexe en soi, l'expression « littérature ethnique canadienne » répond à des combinaisons de facteurs tels que l'identité ethnique de l'écrivain, la langue de rédaction ou de traduction, et l'expression littéraire de thèmes propres à une ethnie minoritaire. Pour être juste, une définition de la littérature ethnique canadienne doit être complète, c'est-à-dire inclure les écrits des immigrés, originaux et traduits, les oeuvres d'écrivains qui s'identifient à une minorité ethnique et qui écrivent dans cette perspective (habituellement en anglais ou en français) et les ouvrages qui traitent des immigrants et des groupes ethniques sans être pour autant écrits par un de leurs représentants.

La relation entre les littératures ethniques et les littératures dominantes est très changeante. Ces dernières sont de plus en plus définies à la lumière de la diversité des groupes ethniques minoritaires du Canada. La question peut dont être considérée sous différents aspects : la réévaluation des traditions distinctes des Irlandais, des Écossais et des Gallois dans la littérature générale ; la reconnaissance des écrivains juifs dans la littérature en langue anglaise au Canada ; l'importance thématique croissante de l'origine ethnique dans les oeuvres des écrivains contemporains ; et l'augmentation du nombre d'auteurs d'origine étrangère ou autochtone qui laissent leur marque dans la littérature canadienne.

 Des écrivains issus de groupes ethniques minoritaires de la deuxième génération et des générations suivantes, comme George RYGA, W.D. VALGARDSON, Rudy WIEBE, Andrew SUKNASKI et Pier Giorgo DI CICCO, influent sur la sensibilité littéraire générale. Les travaux d'immigrés, dont ceux de George Faludy, Josef SKVORECKY, Waclaw Iwaniuk et Robert Zend, sont de plus en plus souvent traduits, et les oeuvres de nouveaux immigrants, comme Kristjana Gunnars, Pablo Urbanyi et Cyril Dabydeen, deviennent plus accessibles grâce aux critiques favorables qu'ils reçoivent.

La littérature canadienne trouve sa source dans l'esprit des premiers colons venus des Îles britanniques et de France. Les premières tendances dites ethniques font leur apparition entre 1841 et 1855, période décrite par Carl F. Klinck dans Literary History of Canada (1966 ; 2e éd., 1976 ; trad. Histoire littéraire du Canada. Littérature canadienne de langue anglaise, 1970) comme étant celle du « colonialisme élégant ». Les principaux écrivains anglophones de cette période voulaient être anglais et aristocrates en toute chose, non seulement dans leur mode de vie, mais aussi par la langue. Ils ne toléraient donc pas la prononciation « vulgaire » des Irlandais et des Écossais, qui influençait les accents des Canadiens.

Susanna MOODIE exprime un préjugé plus flagrant à l'égard des Irlandais dans ROUGHING IT IN THE BUSH (1852), les qualifiant de sauvages sans aucun savoir-vivre. Bien que des écrivains canadiens-britanniques comme Moodie aient pu perpétuer les préjugés du Vieux Monde contre les Irlandais et les Écossais, la communauté britannique demeure fondamentalement unie à titre de force sociale et littéraire.

Un sujet ethnique qui a beaucoup d'importance dans les débuts de la littérature canadienne-anglaise et qui, en réalité, ne devrait pas du tout être considéré comme étranger, se rapporte aux Amérindiens. Toutefois, aucun peuple n'a été représenté aussi longtemps comme l'« Autre » dans la littérature de l'homme blanc, ni aussi ancré dans la conscience des écrivains. Dépeint tantôt comme un barbare, tantôt comme un « bon sauvage », notamment dans les premières oeuvres littéraires, comme WACOUSTA (1832), le roman baroque de John RICHARDSON, et dans la poésie romantique de Charles MAIR, de Charles SANGSTERet de Duncan Campbell SCOTT, le personnage amérindien est apparu comme un reflet des besoins imaginaires de la culture coloniale.

Même dans la littérature de la fin du XXe siècle, l'Amérindien, pourtant décrit avec bienveillance, est encore l'« Autre » et la pierre de touche de la culture des Blancs. Dans des ouvrages comme The Ecstasy of Rita Joe (1970) de George Ryga et The Vanishing Point (1973) de W.O. MITCHELL, c'est à travers le personnage de l'Amérindien que s'expriment les différences d'opinions par rapport à celles de la société blanche. Néanmoins, des écrivains contemporains comme Mitchell et Margaret LAURENCEdépeignent avec assez de réalisme et beaucoup de sympathie la situation et le statut de l'Amérindien et du Métis d'aujourd'hui.

Plusieurs écrivains, surtout dans l'Ouest, s'inspirent de la mythologie et de la pensée autochtones pour définir leur écriture ou contribuer à la définition de l'artiste, de leurs personnages contemporains et de leur région. Mentionnons, entre autres, John NEWLOVE, Dale Zieroth, Andy Suknaski, George BOWERING, Sheila WATSON, Robert KROETSCH, Susan MUSGRAVE, Leonard COHEN, Margaret ATWOOD et Marian ENGEL. Rudy Wiebe s'est aussi employé avec application à livrer le point de vue autochtone dans ses romans historiques The Temptations of Big Bear (1973 ; trad. Les Tentations de Gros-Ours, 1983) et The Scorched-Wood People (1977 ; trad. Louis Riel, la fin d'un rêve, 1985).

L'héritage du colonialisme britannique a donné lieu à l'interprétation littéraire de l'Amérindien dans l'optique du Blanc, mais il a largement laissé dans l'ombre les autres groupes ethniques minoritaires. Si la littérature canadienne-anglaise a abordé ce sujet dans son ensemble, elle a pourtant montré moins d'intérêt pour le caractère ethnique que pour l'assimilation à la majorité.

C'est le cas du roman The Foreigner (1909), du pasteur presbytérien Charles W. GORDON (pseudonyme de Ralph Connor), dont le héros « slave » , Kalmar Kalman, vit dans la « colonie étrangère » de North Winnipeg en 1884. Attribuant d'abord à Kalman les traits d'un slave stéréotypé, « différent » et habité de passions primitives, Connor transforme son personnage en un « Canadien civilisé » en lui faisant adopter la religion protestante des Anglo-saxons et leurs valeurs morales.

La contrainte pressante de l'assimilation influe forcément sur l'opinion que la personne issue d'une minorité ethnique a d'elle-même et de ses semblables. Cette crise d'identité se manifeste surtout chez les auteurs anglophones de la deuxième génération issus d'ethnies diverses, qui écrivent sur eux-mêmes en évoquant leurs rapports avec leurs parents immigrants ; c'est le cas de la Canadienne ukrainienne Vera Lysenko dans Yellow Boots (1954) et du Canadien hongrois John Marlyn dans Under the Ribs of Death (1957).

Dans la littérature contemporaine, les écrivains de la deuxième génération expriment pareil bouleversement avec moins de honte, faisant preuve d'une nouvelle autorité et de fierté à l'égard de leurs origines ethniques, tout en protestant souvent contre la discrimination raciale ou le traitement injuste des minorités. Joy KOGAWA, par exemple, défend avec succès ses compatriotes canadiens d'origine japonaise dans OBASAN (1981 ; trad. Obasan, 1989).

Les écrivains immigrés peuvent aussi traiter avec assurance de l'injustice. Bharati MUKHERJEE, née à Calcutta et écrivaine accomplie, parle amèrement, mais avec respect, de sa vie peu satisfaisante au Canada en tant qu'Indienne et écrivaine d'origine étrangère. Le Guyanais Cyril Dabydeen raconte l'ironie d'être un immigré noir au Canada, non sans fierté. L'assimilation demeure un sujet problématique dans la littérature ethnique, mais on y défend de plus en plus les principes d'égalité de droits et de chances.

Littérature inuite

Il n'existe pas de forme écrite de la langue inuite avant que les missionnaires chrétiens ne composent l'alphabet inuktitut au début du XVIIIe siècle. En conséquence, les premières oeuvres publiées dans cette langue sont des traductions de la Bible et de livres religieux, puis de classiques profanes. Les premières sources érudites et importantes de poésie inuite traditionnelle ont été consignées dans Expedition - the Danish Ethnographical Expedition to Arctic North America, 1921-1924 (1928, 1945, 1976 ; trad. Du Groenland au Pacifique : deux ans d'intimité avec des tribus d'Esquimaux inconnus, 1929 et En traîneau du Groenland à l'Alaska, 1948) de Knud Rasmussen, et Songs of the Copper Eskimos (1925), recueil assemblé par Helen Roberts et Diamond JENNESS. Les Canadiens du Sud manifestent un intérêt croissant pour la littérature inuite. À la suite des pionniers tels Rasmussen, Roberts et Jenness, d'autres, dont John Robert COLOMBO(Poems of the Inuit, 1981), recueillent la littérature inuite traditionnelle.

La littérature inuite contemporaine, publiée à la fois en anglais et en inuktitut, comprend des journaux intimes et des autobiographies d'importance, comme Sketches Of Labrador Life (1980), de Lydia Campbell. People from Our Side (1975), de Dorothy Eber et Peter PITSEOLAK, décrit, non sans humour, la nouvelle culture inuite façonnée par ses contacts avec la culture nord-américaine.

Anthony Apakark Thrasher, pour sa part, fait une portrait plus sombre de la culture inuite moderne dans Thrasher : Skid Row Eskimo (1976 ; trad. Notre silence a déjà trop duré, 1978). Depuis peu, un certain nombre de revues bilingues en inuktitut et en anglais, comme lnuit Today, publient des oeuvres contemporaines. La littérature traditionnelle et contemporaine est répertoriée dans An Annotated Bibliography of Canadian Inuit Literature (1979), de Robin Gedalof.

Littérature amérindienne

La littérature amérindienne prend son origine dans la tradition orale et comprend tous les genres narratifs traditionnels : mythes, légendes, contes, histoires de bêtes et fables (voirLITTÉRATURE ORALE). Ces récits captivent les Blancs, et ce, dès le XVIIe siècle alors que les missionnaires jésuites mettent pour la première fois à l'écrit les légendes huronnes et algonquiennes dans les RELATIONS DES JÉSUITESAux XIXe et XXe siècles, de nombreux anthropologues, folkloristes et sociologues se mettent à étudier diverses tribus et gardent une trace de leur FOLKLORE. Une foule de légendes et de mythes autochtones ont ainsi été enregistrés et transcrits.

Cependant, la traduction écrite a bien évidemment atténué tant les nuances que l'effet oral des récits. Aussi, l'imposition de valeurs chrétiennes en a modifié le sens d'origine. Les folkloristes ayant tendance à situer le folklore amérindien par rapport à son pendant de tradition orale européenne, il en a souvent résulté des interprétations erronées. Les nombreux contes amérindiens qui abordent, souvent avec humour, les fonctions du corps humain, un sujet inacceptable selon la moralité des Blancs, sont exclus des anthologies.

Il est donc difficile de retracer une tradition narrative purement amérindienne, en raison de cette première influence des Blancs. De plus, comme les Amérindiens ne forment pas un groupe culturel ou linguistique homogène, leur mythologie est vaste et complexe. Leurs conteurs amérindiens se permettent d'inventer ou de modifier un récit à leur gré. Une histoire peut donc avoir plusieurs variantes, bien que certains thèmes et formes narratives semblent se répéter (p. ex. le monde créé par le malin).

Les auteurs autochtones contemporains sont en train de trouver leur propre voie. Ils écrivent des ouvrages rhétoriques et politiques, parmi lesquels The Rebirth of Canada's Indians (1977) d'Harold CARDINAL et We Are Metis (1980) de Duke Redbird ; des histoires relatant le mode de vie des Amérindiens, comme Potlatch (1969) de George CLUTESI , un autochtone de la côte du Nord-Ouest, These Mountains Are Our Sacred Places (1977) du chef John SNOW des Stoneys, et The Ways of My Grandmothers (1980) de Beverly Hungry Wolf de la tribu des Gens-du-Sang ; des autobiographies, des biographies et des mémoires comme Devil in Deerskins (1972) d'Anahareo ; et enfin des créations littéraires telles que de la poésie, des légendes et des pièces de théâtre, comme Ojibwa Legends of My People (1965) de Norval MORRISSEAUet le recueil de poèmes My Heart Soars (1974 ; trad. De tout mon coeur, 1979) du chef Dan GEORGE. La publication, en 1969, de l'anthologie I Am an Indian, publiée par un non-autochtone, Kent Gooderham, atteste la reconnaissance de la littérature amérindienne.

Littérature acadienne

Au début, l'ACADIE est l'une des colonies françaises établies sur le littoral atlantique du Nouveau Monde. En 1755, pendant la GUERRE DE SEPT ANS les autorités britanniques dépouillent les Acadiens de leurs terres et de leurs droits et déportent plusieurs d'entre eux. Quelques-uns reviendront en Acadie à la fin des hostilités entre les Français et les Anglais. L'histoire acadienne connaît une première version littéraire de ses malheurs dans An Historical and Statistical Account of Nova Scotia (1829) de T.C. HALIBURTON, dont s'inspire le poète américain Henry Wadsworth Longfellow dans EVANGELINE (1847 ; trad. Évangéline, 1870), un poème narratif sur la Déportation. Ce conte romantique soulève un intérêt international et incite des écrivains en vue, comme Charles G.D. ROBERTS, à puiser dans l'histoire de l'Acadie, et les écrivains acadiens, à exprimer leur sentiment d'appartenance.

Le thème de la survie culturelle définit en quelque sorte la littérature acadienne, qui se remémore souvent un passé perdu, exalte la langue et les traditions acadiennes et proteste contre les conditions passées et présentes. La littérature acadienne a beaucoup évolué depuis la publication, en 1949, de Poèmes de mon pays, de Napoléon Landry. L'impulsion lui est venue en partie de l'exemple du nationalisme culturel québécois ; de l'élection en 1960 du premier Acadien au poste de premier ministre du Nouveau-Brunswick, L.J. ROBICHAUD ; de la création, en 1972, de la première maison d'édition, les Éditions d'Acadie ; et de la reconnaissance nationale et internationale de l'écrivaine acadienne Antonine MAILLET pour des oeuvres comme Pointe-aux-Coques (1958) et La Sagouine (1971). Parmi les principaux écrivains acadiens contemporains, on peut citer les poètes Ronald Després (Silences à nourrir de sang, 1958) et Raymond LeBlanc (Cri de terre, 1973).

Littératures irlandaise, écossaise et galloise

Des Irlandais écossais, pour la plupart originaires de l'Ulster protestant, émigrent vers le milieu du XVIIIe siècle, tout comme des ÉCOSSAISarrivant d'Écosse. Déjà, à la fin du siècle, une foule d'Écossais immigrent au Canada, suivis par de nombreux IRLANDAIS au cours des premières décennies du XIXe siècle et notamment lors de la Grande famine de 1846-1847. La plus grande émigration de WELSHcoïncide avec les crises économiques de leur pays au XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Ces groupes s'intègrent à la culture environnante et leur littérature forme un courant dominant. Thomas D'Arcy MCGEE, par exemple, essaie de faire naître un esprit national au Canada par des oeuvres comme Canadian Ballads (1858), inspirées de ballades irlandaises, tandis que l'Écossais Alexander MCLACHLAN est reconnu comme un poète populaire dont les ouvrages « canadiens » , tel The Emigrant, and Other Poems (1861), s'inscrivent dans la tradition de Robert Burns.

Il reste beaucoup à étudier pour cerner la nature de la littérature des immigrants irlandais et écossais au Canada et pour en retracer le patrimoine littéraire à partir de la période coloniale jusqu'à nos jours, alors que des écrivains contemporains comme Brian MOORE, Morley CALLAGHAN, Alice MUNROet Margaret Laurence manifestent encore une sensibilité irlandaise ou écossaise.

Parmi les premiers colons écossais, nombreux étaient des montagnards gaéliques (Highlanders), qui se sont installés dans les Maritimes, au Manitoba et dans certaines régions de l'Ontario et ont conservé leur langue maternelle et l'ancienne tradition des bardes par les chants, les contes populaires et les narrations épiques. Les poètes gaéliques immigrés, comme les bardes John McLean (qui arrive en Nouvelle-Écosse en 1819) et le pasteur Duncan Black Blair, ont peu d'influence sur la littérature générale, mais leur poésie demeure intacte et intéresse ceux qui connaissent la langue, comme le témoigne la traduction de Margaret MacDonell, intitulée The Emigrant Experience (1982).

Immigration subséquente

D'autres immigrants, qui arrivent plus tard et s'installent surtout dans l'Ouest, apportent avec eux les traditions à la fois orales et écrites de leur pays. Parmi eux, des ISLANDAISémigrent au Canada vers 1875, fuyant les éruptions volcaniques sur leur île. Bien qu'ils soient peu nombreux, ces immigrants ont contribué de manière notable à la littérature canadienne. Au Manitoba, ils fondent rapidement des journaux qui offrent l'occasion de tenir des débats animés et de publier des oeuvres de création. Un certain nombre d'auteurs, à l'exemple de Thorsteinn Thorsteinsson et Sigurbjorn Johannson, écrivent dans leur langue maternelle des poèmes et des contes qui portent sur le fait d'immigrer au Canada.

 L'accomplissement littéraire d'un pionnier, Stephán STEPHANSSON, est particulièrement remarquable. Bien qu'inconnu des Canadiens jusqu'à tout récemment, il remporte le prix de poésie d'Islande grâce à la vigueur des poèmes qu'il a composés au Canada. Il redonne une grande vitalité à la langue et à la tradition islandaises. Ses écrits, en islandais, décrivent l'expérience canadienne avec une profondeur et une fraîcheur qui ne se perdent pas, même dans la traduction de ses poèmes lyriques.

Ces pionniers sont suivis par une génération d'écrivains qui, bien que continuant d'écrire en islandais, s'éloignent de la tradition et traitent de sujets canadiens. Guttormur Guttormsson et Einar Pall Jonsson en sont des exemples remarquables. « The Laundress » , un poème bien connu de Jonsson, rend bien le sentiment de perte engendré par l'assimilation. À l'instar des premiers écrivains ethniques, Stephansson, Guttormsson et Jonsson sont traduits en anglais grâce aux efforts que le professeur Watson Kirkconnell consacre à la compilation et à la traduction de poèmes écrits dans d'autres langues que le français et l'anglais, notamment dans Canadian Overtones (1935). Kirkconnell rédige aussi, de 1935 à 1966, la section sur les publications en d'autres langues dans le UNIVERSITY OF TORONTO QUARTERLY .

Pris entre les vestiges d'une culture immigrée et des courants dominants changeants, l'écrivain immigré de la deuxième ou troisième génération devient une sorte de « médiateur » entre les cultures. Laura Goodman SALVERSON, in her romantic novel , une auteure canadienne d'origine islandaise, raconte, dans son roman The Viking Heart (1923), l'histoire de son peuple par le biais de personnages fictifs qui, peu à peu, s'intègrent au Canada et y trouvent un accueil chaleureux. Plus réaliste, son autobiographie, intitulée Confessions of an Immigrant's Daughter (1939), explore avec franchise les problèmes auxquels les familles d'immigrés font face.

Quelques écrivains contemporains de descendance islandaise, dont W.D. Valgardson et Kristjana Gunnars, explorent encore les traits et les thèmes islandais. Les oeuvres de Valgardson, qu'il s'agisse de ses recueils de nouvelles Bloodflowers (1973), God is Not a Fish Inspector (1975) et Red Dust (1978), de son recueil de poésie, In the Gutting Shed (1976), ou de son roman, Gentle Sinners (1980), présentent avec précision une vision sombre de la confrontation des traditions ethniques et du monde postmoderne. Gunnars, pour sa part, combine la recherche historique et la vision poétique, presque mystique des choses, pour faire le récit de l'expérience islandaise au Canada, en particulier dans The Settlement Poems (1980), et dans son recueil de nouvelles, The Axe's Edge (1983).

D'autres écrivains d'origine scandinave ainsi que des personnages fictifs scandinaves sont présents dans la littérature canadienne. Martha Ostenso, née en Norvège, contribue à l'émergence du réalisme au Canada par son roman des plaines Wild Geese (1925), qui dépeint l'influence exercée par un fermier autoritaire sur sa femme et ses enfants.

L'immigré allemand Frederick Philip GROVE teint de naturalisme sa description d'immigrés scandinaves dans Settlers of the Marsh (1925) et le personnage principal de Painted Fires (1925) de l'écrivain anglo-canadien Nellie MCCLUNGest un immigré finlandais.

Le romancier danois-norvégien Aksel Sandemose passe plusieurs années dans les Maritimes et dans les provinces de l'Ouest et il écrit de multiples ouvrages portant sur les immigrés ; le plus remarquable est sans doute Ross Dane (1928), bien connu dans les pays scandinaves.

Après 1896, nombre d'Ukrainiens en provenance d'Europe orientale s'installent au Canada et y publient abondamment. L'évolution de cette littérature est particulière et complexe, vu la forte population d'Ukrainiens, leur statut de pionniers dans l'Ouest du Canada, leur immigration soutenue qui continue après la Deuxième Guerre mondiale et l'histoire politique exceptionnelle de leur patrie d'origine.

Ces facteurs favorisent la survie d'une tradition qui trouve sa raison d'être dans le fait que de nombreux écrivains et intellectuels ukrainiens croient à la légitimité de leur langue maternelle au Canada (bien qu'elle ne soit pas officielle) et à l'expansion continue de la tradition littéraire ukrainienne au Canada (voirLANGUE UKRAINIENNE, PUBLICATIONS DE). Cette tradition amène aussi certains auteurs d'origine ukrainienne à écrire en anglais.

L'écrivain qui fait le mieux l'apologie des enfants d'immigrants est Vera Lysenko, dont le roman Yellow Boots raconte l'histoire de Lili Landash, une enfant d'immigrants assimilée à la culture anglo-canadienne par l'éducation et un mariage interethnique. D'autres auteurs sont moins prompts à célébrer la disparition de leur culture d'origine. George Ryga, par exemple, qui ne romance pas sa propre vie de fils d'immigrés ukrainiens, présente néanmoins des personnages ethniques vus « de l'intérieur » et observe la société canadienne du point de vue de l'étranger, notamment dans sa pièce The Ecstacy of Rita Joe (1970) et ses romans Hungry Hills (1963) et Ballad of a Stonepicker (1966). Par ailleurs, avec Wood Mountain Poems (1976) et The Land They Gave Away (1982), Andrew Suknaski essaie de créer et de donner une expression fruste à une mythologie personnelle qui inclut les caractéristiques ethniques et les fusionnent avec l'expérience canadienne.

Les ALLEMANDS, qui constituent le troisième groupe ethnique minoritaire en importance au Canada, arrivent au pays dès les années 1750 et continuent à le faire régulièrement. Leur production littéraire est fertile, mais il est difficile de la définir de manière générale, car les écrivains allemands forment un groupe très diversifié : des catholiques, des membres de sectes ANABAPTISTES(comme les MENNONITES), des non-pratiquants de l'après-guerre, etc. De plus, ils s'établissent dans tout le pays, bien qu'on trouve des colonies en Nouvelle-Écosse, en Ontario et dans les Prairies. Leur héritage linguistique est multiple : haut-allemand, bas-allemand et autres dialectes (voirLANGUE ALLEMANDE, PUBLICATIONS DE).

Malgré le nombre peu élevé de JUIFSau Canada, la littérature qu'ils ont produite est probablement la plus impressionnante parmi celles des groupes ethniques minoritaires au Canada. Formée par les vagues successives d'immigration à partir du début des années 1890, elle reflète diverses influences culturelles et linguistiques. Les premiers arrivants parlent généralement le yiddish et, bien que quelques écrivains s'expriment en hébreu dans leurs oeuvres, la littérature juive canadienne précédant la Deuxième Guerre mondiale est surtout rédigée en yiddish.

Les écrivains juifs, surtout ceux qui sont nés au Canada, écrivent aussi en anglais. A.M. KLEIN, Irving LAYTON, Miriam WADDINGTON, Eli MANDELMordecai RICHLERet d'autres comme Fredelle Maynard et Morley Turgov, expriment la réalité juive avec tant d'habileté qu'elle a imprégné le courant littéraire dominant, accordant ainsi une place importante aux oeuvres juives dans la littérature canadienne moderne. Peu importe la langue utilisée pour l'écrire, la littérature juive reflète une pensée internationale, la sensibilité d'une minorité et la profonde influence de l'holocauste de la Deuxième Guerre mondiale (voirLANGUE JUIVE, PUBLICATIONS DE).

Un certain nombre d'écrivains des petites communautés européennes au Canada, plus particulièrement des HONGROIS, des TCHÈQUES et des ITALIENS, sont très actifs dans le milieu littéraire. Il se publie aussi d'importantes oeuvres en langues estonienne, lettone, lituanienne, slovaque, croate, roumaine, russe et espagnole. Bien que la présence d'un certain nombre de ces ressortissants remonte au début du siècle, leur littérature se fait surtout connaître à partir de la Deuxième Guerre mondiale.

Fuyant souvent les crises que connaît leur pays, les immigrants européens de l'après-guerre sont généralement des citadins cultivés. Ils comprennent des écrivains et des intellectuels qui raniment la vie culturelle de leurs compatriotes néo-canadiens. Toronto, qui attire la majorité de ces immigrants, devient le foyer canadien de la littérature immigrante.

Les Hongrois arrivent au Canada avec les premières vagues d'immigration, d'abord comme fermiers et mineurs. Ils produisent quelques oeuvres littéraires, comme les poèmes épiques écrits au début du siècle par John Szatmari, dans lesquels il décrit sa vie d'immigré, et l'anthologie des poèmes de plusieurs auteurs, Mezel Viràgok (Fleurs des prairies), parue en 1919. Mais leur apport littéraire le plus substantiel se manifeste à partir de la Deuxième Guerre mondiale, avec l'arrivée d'autres générations d'écrivains tel John Marlyn, et se concrétise notamment dans les oeuvres de ceux qui fuient la Hongrie après le soulèvement de 1956.

Plusieurs d'entre eux, particulièrement les plus âgés comme les poètes Ferenc Fay, Tamas Tuz, Robert Zend et George Faludy, continuent à écrire en hongrois, alors que les plus jeunes, tel George Jonas, choisissent l'anglais (quelques-uns cependant suivent l'exemple de Gyorgy Vitez et Kemenes Gefin et écrivent dans les deux langues). Comme le spécialiste canadien-hongrois John Miska le fait remarquer, le Hongrois rêve d'être le « champion de la liberté », et ce rôle de « croisé » qu'il s'est donné confère un ton « héroïco-émotif » nationaliste à la poésie canadienne-hongroise.

Un certain nombre de ces écrivains traitent aussi de sujets canadiens, explorant les tensions que provoque la marginalisation des émigrés. En 1969, les écrivains canadiens-hongrois créent une association qui publie plusieurs anthologies en hongrois et une traduction en anglais, The Sound of Time (1974).

Les POLONAIS sont également présents dans la littérature canadienne. Dans son roman épique, Three Generations (1973), Melchior Wànkowicz, qui émigre au Canada vers 1950, décrit la vie des premiers immigrants polonais. L'écrivain d'origine polonaise le plus important de la deuxième génération est un poète et universitaire, Louis DUDEK, dont les oeuvres font nettement partie du courant littéraire dominant.

L'après-guerre attire au Canada des écrivains comme le poète Waclaw Iwaniuk. Dans Ciemny Czas (1968 ; trad. angl. Dark Times, 1979) et, plus récemment, Evenings on Lake Ontario (1981), Iwaniuk explore, dans une poésie rigoureuse et selon une vision à la fois européenne et nord-américaine, la condition de l'homme contemporain, mais sans pour autant idéaliser ni l'Ancien ni le Nouveau Monde.

Les émigrés de l'après-guerre venus d'autres pays d'Europe traitent de thèmes similaires. Josef Skvorecky, d'origine tchèque, est un auteur déjà connu lorsqu'il émigre au Canada après l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. Il publie un certain nombre de livres au Canada qui sont traduits en français et en anglais, comme ses nouvelles Le Saxophone basse et autres nouvelles (trad. fr., 1983 ; trad. angl., 1977) et The Story of an Engineer of Human Souls (trad. angl., 1984).

Bien que les écrits de Skvorecky comportent des sous-entendus politiques, ils traitent surtout de sujets universels : la place de l'homme dans l'histoire et l'importance de l'art. L'Estonien Arved Viirlaid, qui émigre au Canada en 1954, se fait aussi remarquer par ses écrits sur la Deuxième Guerre mondiale et ses conséquences politiques.

L'immigration de l'après-guerre donne une nouvelle vigueur à la LITTÉRATURE DE LANGUE ITALIENNEau Canada et les activités littéraires en italien prennent de l'expansion, surtout à partir de 1970. Là encore, cette croissance suit l'arrivée de nouveaux immigrants, plus instruits, mais, contrairement aux Hongrois, aux Tchèques et à tous ceux qui ont été déracinés par la guerre et ses conséquences politiques, les Italiens ne sont pas des expatriés politiques.

La plupart sont venus ici en espérant y trouver une vie matérielle meilleure, et leur pays d'origine leur demeure accessible, du moins en partie. Les écrivains canadiens d'origine italienne, qui écrivent la plupart du temps en anglais ou en français, ne sont donc pas influencés par la politique européenne ou par un sentiment d'exil. Au contraire, des auteurs contemporains, comme Frank PACI, Giorgio DI CICCO, Mary DI MICHELEet Alexandre Amprimoz, essaient de faire la part des choses entre les valeurs matérielles et spirituelles lorsqu'ils traitent des sacrifices qu'ont fait leurs parents, souvent paysans, pour réussir au Canada.

Leurs écrits, d'où ressort une sensibilité cosmopolite, explorent les contrastes et les rapports entre l'Italie et le Canada, fusionnant souvent leur double identité italienne et canadienne. Les Italo-Canadiens estiment comme l'un des leurs le Protée littéraire qu'est John Robert Colombo, dont les traductions et les anthologies ont grandement contribué à inscrire les oeuvres des écrivains ethniques dans le courant littéraire canadien dominant.

La littérature asiatique canadienne prend son essor au cours des années 70. Bien que les CHINOIS et les Japonais (voirCANADIENS D'ORIGINE JAPONAISE se soient installés au Canada il y a plus d'un siècle, les premiers immigrants publient peu d'ouvrages d'importance, cela pour diverses raisons, notamment la discrimination et les conditions de travail difficiles auxquelles ils doivent faire face. Ils produisent tout de même quelques oeuvres littéraires, dont la poésie du japonais Takeo Nakano, venu au Canada en 1920. Ce dernier publie nombre de poèmes, dont plusieurs sont construits selon la traditionnelle tanka japonaise de trente et une syllabes ; c'est le cas de Mes mains (qui paraît en 1978 en anglais dans The Poets of Canada, dont la traduction est de Columbo). En collaboration avec d'autres immigrants d'origine japonaise, Nakano publie en 1975 Maple, une anthologie de poèmes tanka. Il aborde aussi le sujet de son INTERNEMENT pendant la Deuxième Guerre mondiale dans Within the Barbed Wire Fence (1980).

La vie de l'immigrant chinois est traitée par Charlie Jang, dont les oeuvres n'ont cependant pas encore été traduites en anglais ou en français. Le sujet est aussi abordé dans les années 70 par un grand nombre de jeunes écrivains, influencés par le NATlONALISME CANADIEN-FRANÇAIS et par la renaissance culturelle asiatique qui a lieu aux États-Unis au milieu et à la fin des années 60, à la suite du mouvement de lutte des Noirs. Ces nouveaux écrivains, comme Roy KIYOOKA, Paul Yee et Kevin Irie, se préoccupent de la question de leur identité après avoir été élevés comme des Nord-Américains, quoique souvent comme des citoyens de seconde zone, tout en étant considérés comme appartenant à une culture à part par la société blanche majoritaire.

Certains, et plus particulièrement, Joy Kogawa, se penchent sur leurs origines et donnent des événements une interprétation qui fait défaut dans la perspective dominante. De plus, ces écrivains refusent souvent l'assimilation. Leurs oeuvres sont publiées dans les revues Asianadian et Rikka, ainsi que dans un numéro spécial de la West Coast Review (1981).

Immigration récente

Depuis les années 70, nous assistons à la prolifération de la littérature ethnique, en raison notamment de la diversité accrue des dernières populations immigrantes. Suite à la libéralisation, en 1967, de la Loi canadienne sur l'immigration, de nouveaux immigrants instruits et appartenant souvent à des minorités visibles, arrivent de tous les coins du monde. Ils transforment et enrichissent la société canadienne tout en conférant de nouvelles dimensions à sa littérature.

Aux littératures publiées en langues européennes autres que le français et l'anglais, s'ajoutent désormais des oeuvres dans des langues autrefois considérées comme exotiques . De plus, en intégrant la perspective du tiers monde dans leurs oeuvres, les nouveaux immigrants augmentent le choix de sujets de la littérature canadienne, enrichissent ses formes et élargissent ses centres d'intérêt.

Des ASIATIQUES DU SUD , tels les poètes ourdous Shaheen, Irfana Aziz et Abdul Qavi Zia, le nouvelliste pakistanais, M. Athar Tahir, le nouvelliste indien, Rohintin MISTRY , le romancier indien Reshard Gool et le poète Rienzi Crusz, du Sri Lanka, écrivent par exemple en punjabi, en ourdou et en anglais, et font ressortir ce qui distingue la vie en Asie du Sud et la vie au Canada. Plusieurs d'entre eux publient dans la Toronto South Asian Review.

Les écrivains d'origine antillaise traitent des tensions entre pays riches et pays pauvres, des conflits raciaux et culturels issus du colonialisme britannique et des problèmes auxquels font face les immigrants de minorités visibles au Canada. À cet égard, se démarque l'écrivain Austin Clarke, dont la fiction se déroule aux Barbades et à Toronto. Son oeuvre comprend une trilogie sur les immigrants antillais et met au jour le racisme rampant de la société canadienne. Le jeune auteur Cyril Dabydeen explore des thèmes semblables dans sa poésie et sa prose.

La littérature ethnique récente comprend aussi les oeuvres d'écrivains d'origine sud-américaine, particulièrement des Chiliens, pour la plupart des RÉFUGIÉSpolitiques. Contrairement à ceux-ci, Ludwig Zeller, le plus connu d'entre eux à cause de sa poésie iconoclaste publiée dans In the Country of the Antipodes (1979), n'a pas été obligé de fuir son pays après le coup d'État de 1973. Au début des années 80, la plupart de ces écrivains sont plutôt jeunes et ils s'installent en Ontario où ils continuent à écrire en espagnol. Parmi eux, on trouve Jorge Etcheverry, Erik Martínez et Naín Nómez, membres d'un mouvement poétique avant-gardiste connu au Chili sous le nom d' « École de Santiago » .

Leur littérature recherchée, inscrite dans le double sillage de la tradition surréaliste européenne et chilienne, est à la fois politique et individuelle. Bien que préoccupés par leur pays natal, les écrivains chiliens tels Gonzalo Millan, Manuel Aranguiz, Claudio Durán, Ramon Sepúlveda et José Leandro Urbina abordent aussi leur expérience au Canada. Une anthologie, Chilean Literature in Canada, est publiée en 1982. La littérature sud-américaine comprend aussi les oeuvres de l'écrivain d'origine argentine Pablo Urbanyi, qui arrive au Canada en 1977 et publie un roman, The Nowhere ldea (1982 ; trad. L'Idée fixe, 1988), dans lequel il observe la vie canadienne.

Avant 1970, les Canadiens anglophones n'ont pratiquement pas accès aux oeuvres de la littérature ethnique écrites dans d'autres langues que le français ou l'anglais, ni à de l'information les concernant. Les traductions, compilations et bibliographies novatrices de Kirkconnell sont presque les seules du genre. Dans les années 70 et 80, en partie à cause de l'annonce en 1971 de la politique fédérale du MULTICULTURALISME, plusieurs traductions et anthologies importantes sont publiées, comme Volvox (1971), deux numéros d'oeuvres traduites dans Canadian Fiction Magazine (1976, 1980), et bon nombre d'anthologies des oeuvres de chacune de ces littératures. Le savoir dans ce domaine prolifère aussi. La bibliographie le plus ambitieuse jusqu'à maintenant est celle de John Miska, Ethnic and Native Canadian Literature 1850-1979 (1980).

Conclusion

Le statut de la littérature ethnique canadienne est aujourd'hui renforcé à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Les écrivains canadiens des minorités ethniques connaissent aujourd'hui une renommée internationale : au début des années 80, le Canadien d'origine juive Irving Layton est mis en nomination pour le prix Nobel ; la Canadienne d'origine japonaise Joy Kogawa gagne trois prix internationaux, dont le prix American Book pour Obasan ; le Canadien d'origine tchèque Josef Skvorecky reçoit le prix Neustadt pour Le Saxophone basse, un honneur habituellement considéré comme une condition préalable au prix Nobel. Ces auteurs, célèbres pour leur art, contribuent aussi à enrichir l'histoire de la diversité canadienne.

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