Lebeau, Pierre | l'Encyclopédie Canadienne

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Lebeau, Pierre

Pierre Lebeau, comédien (Montréal, 22 juillet 1954). À sa sortie de l'École nationale de théâtre en 1975, il joue dans diverses productions, notamment Le Temps d'une vie de Roland Lepage, mis en scène par André Pagé, qui est présenté au Festival d'Avignon en 1977.

Lebeau, Pierre

Pierre Lebeau, comédien (Montréal, 22 juillet 1954). À sa sortie de l'École nationale de théâtre en 1975, il joue dans diverses productions, notamment Le Temps d'une vie de Roland Lepage, mis en scène par André Pagé, qui est présenté au Festival d'Avignon en 1977. Durant les années 80, il est auteur de comédies estivales et scripteur pour le magazine Croc et diverses émissions humoristiques (Pop Citrouille, Les Lundis des Ha ! Ha !, Samedi de rire), et signe des comédies estivales (Bonne nuit M. Gingras, Théâtre des Voyagements).

En 1990, il revient sur les planches en force avec un triplé au Théâtre UBU : d'abord les reprises d'Oulipo Show et de Merz Opéra, en tournée, puis Cantate grise de Samuel Beckett. C'est le début d'une fructueuse collaboration avec Denis Marleau, dont le comédien sert admirablement les divers « exercices de style ». Suivront Les Ubs d'après Alfred Jarry (1991), Luna Park, montage d'auteurs russes (1992), Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (1993), Woyzeck de Georg Büchner (Théâtre national de Belgique, 1994), Maîtres anciens de Thomas Bernhard (1995), Lulu de Frank Wedekind (TNM/UBU, 1996) et Quelqu'un va venir de Jon Foss (CNA, 2002). Ces spectacles lui permettront d'effectuer de nombreuses tournées en Europe. Il retournera notamment à Avignon avec Maîtres anciens en 1996.

Plusieurs metteurs en scène emboîtent le pas à Denis Marleau, et Pierre Lebeau devient bientôt un acteur de premier plan sur la scène théâtrale québécoise. Sa présence imposante et sa voix profonde lui confèrent une nature théâtrale unique, qui lui sert pour jouer des rôles aux registres très divers. En effet, il compose aussi bien des personnages à l'énergie virile comme le mafieux de Matroni et moi (Groupement Forestier du Théâtre, 1995) que les tourmentés amoureux comme Cyrano de Bergerac (m. s. Alice Ronfard, TNM, 1997) ou Irving (Les oranges sont vertes, m. s. Lorraine Pintal, TNM, 1998), les colosses naïfs tel Lennie (Des souris et hommes, m. s. Pierre Collin, Théâtre Denise-Pelletier, 1999) ou le sanguinaire Macbeth (m. s. de Fernand Rainville, TNM, 2001). Sa belle voix de basse est mise à profit dans les pièces dominées par la narration que sont L'Odyssée (m. s. Dominic Champagne, TNM, 2000) et Novecento (m. s. François Girard, Théâtre de Quat'Sous, 2001). François Girard le dirige à nouveau dans Le Procès de Kafka (TNM, 2004). D'Alexis Martin, il a joué, outre Matroni et moi, la pièce Oreille tigre et bruit (Groupement Forestier du Théâtre, 1996), et, ensemble, ils ont mis en scène et joué Sexe, drogue et rock & roll d'Eric Bogosian (Théâtre de Quat'sous, 1997).

Il connaît par ailleurs depuis 1995 une prolifique carrière au cinéma et à la télévision. Au grand écran, on le voit pour la première fois dans Le Siège de l'âme d'Olivier Asselin (1996), puis, notamment, dans Les Boys I à IV de Louis Saïa, dont il remporte le Jutra pour le meilleur acteur de soutien en 2002, pour sa participation au film Les Boys III, (1998-2005), La Déroute de Paul Tana (1998), Matroni et moi de Jean-Phillippe Duval (1999)., Séraphin, un homme et son péché de Charles Binamé (2002 ; prix Jutra, meilleur acteur). Au petit écran, il incarne entre autres l'inspecteur Jean-Marie Dufour dans Fortier, rôle qui lui vaut un Métrostar en 2004, et l'hôtelier Albert Lauzier dans Chambre no 13.