Le Caine, Hugh | l'Encyclopédie Canadienne

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Le Caine, Hugh

Hugh Le Caine. Physicien, compositeur (Port Arthur, auj. Thunder Bay, Ont., 27 mai 1914 - Ottawa, 3 juillet 1977). M.Sc. (Queen's) 1939, Ph.D. (Birmingham) 1952, D.Mus. h.c. (McGill) 1971, LL.D. h.c. (Toronto) 1973, D.Mus. h.c. (Queen's) 1974.

Le Caine, Hugh

Hugh Le Caine. Physicien, compositeur (Port Arthur, auj. Thunder Bay, Ont., 27 mai 1914 - Ottawa, 3 juillet 1977). M.Sc. (Queen's) 1939, Ph.D. (Birmingham) 1952, D.Mus. h.c. (McGill) 1971, LL.D. h.c. (Toronto) 1973, D.Mus. h.c. (Queen's) 1974. Tout au long de sa jeunesse, il étudia la musique, particulièrement le piano, et rêva d'appliquer les principes de la science à l'invention d'instruments de musique. Il étudia la physique à la faculté des sciences appliquées de l'Université Queen's et effectua des travaux de maîtrise en physique atomique qui apportèrent d'importantes améliorations aux appareils de mesure dans ce domaine. Après avoir obtenu son diplôme de l'Université Queen's, en 1939, il reçut une bourse du Conseil national de recherches (CNR) pour poursuivre ses travaux à cette même institution. En 1940, il entra au CNR à Ottawa, où il resta jusqu'en 1974. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il participa à la mise au point du radar. Grâce à une bourse du CNR, il étudia la physique nucléaire en Angleterre (1948-52). Dès 1937, Le Caine avait conçu le plan d'un orgue électronique. En 1952, il commença à travailler à la conception d'instruments électroniques dans son studio privé, au cours de ses temps libres. On s'accorde maintenant pour dire que sa saqueboute électronique, construite à cette époque, fut le premier synthétiseur à voir le jour. Elle était munie de commandes de timbre continues et d'un clavier sensible aux pressions verticales et horizontales régissant à la fois le volume et la hauteur des sons. Une vingtaine d'années au moins s'écoulèrent avant que des instruments semblables soient disponibles sur le marché. Le Caine mit également au point un orgue polyphonique sensible au toucher, de même qu'un dispositif capable de faire jouer plusieurs enregistrements en même temps. En 1954, on lui permit d'utiliser les installations du CNR pour développer ses instruments. L'un de ses premiers projets à cet endroit fut celui d'un magnétophone multipiste (aussi nommé « magnétophone à application spéciale ») capable de modifier la vitesse de relecture de plusieurs enregistrements de façon simultanée à l'aide d'un clavier. Grâce à cet instrument, il composa en 1955 Dripsody, un point tournant de l'histoire de la musique, en partant du son d'une seule goutte d'eau. Plusieurs autres instruments suivirent, qui utilisaient différentes techniques de génération et de transformation du son. Il collabora à l'installation du premier studio de musique électronique au Canada (1959, Université de Toronto) et d'un autre (1964) à l'Université McGill. Il donna la première d'une longue série de conférences sur le sujet dans ces universités en 1966. En 1961, il mit au point des appareils pour le studio de l'Université hébraïque de Jérusalem. Les oeuvres musicales de Le Caine illustrent une dualité de l'art et de la science au sens où elles élargissent le champ esthétique de la musique électronique tout en servant d'applications aux instruments de son invention. Le Harrison-Le Caine Hall de l'Université Queen's fut ainsi nommé en son honneur (1974). En 1978, les membres du Canadian Electronic Ensemble mirent sur pied le Hugh Le Caine Project afin de réunir des informations sur Le Caine et de les faire connaître. Un bulletin à cet effet commença à paraître en juin 1979. L'ensemble inscrivit à son programme au moins une oeuvre de Le Caine à chacun de ses concerts de la saison 1978-79 au Canada, dans le nord des États-Unis et en Europe. Le 3 juin 1979, la SRC diffusa une émission radiophonique comprenant des oeuvres de Le Caine, des oeuvres qui lui avaient été dédiées et des oeuvres écrites pour ses instruments. Des organismes scientifiques et musicaux dans le monde entier ont parrainé des conférences traitant de l'apport de Le Caine à la musique. Ses documents personnels et enregistrements originaux sont conservés à la Division de la musique de la Bibliothèque nationale du Canada.

L'épouse de Le Caine, Trudi, belle-fille d'Arnold Walter, s'est portée à la défense de nombreuses causes musicales tant à l'intérieur qu'à l'extérieur d'Ottawa. Elle fut nommée membre de l'Ordre du Canada en 1991.

Voir aussi Musique électroacoustique.

COMPOSITIONS (Sélection)

The 1948 Sackbut : 1953; saqueboute, p, prototype d'org à clavr sensible, magnétophone multipiste.

Dripsody : 1955; magnétophone multipiste; Folk FMS-33436 et 4-ACM 37 (CD).

The Touch Sensitive Organ : 1955; org à clavr sensible.

Ninety-Nine Generators : org à clavr sensible, pédale de changement de hauteur.

This Thing Called Key : 1956; magnétophone multipiste.

Arcane Presents Lulu : 1956; magnétophone multipiste.

Invocation : 1957; magnétophone multipiste.

Étude n 1 : 1957; p mécanique, magnétophone multipiste.

The Burning Deck : 1958; p mécanique, magnétophone multipiste, v.

A Noisome Pestilence : 1959; magnétophone multipiste.

Textures : 1959; trb, magnétophone multipiste.

Nocturne : 1962 : touches à circuits imprimés, système de rétroaction de bande.

Music for Expo : 1967; générateur de structures sonores sérielles.

Mobile : 1970; système de musique informatisée du CNR; RCI 373 et 4-ACM 37 (CD).

Paulution : 1972; synth polyphonique.

Toutes les compositions susmentionnées figurent sur Hugh Le Caine, Compositions and Demonstrations 1948-1972 (JWD 02 et RCI 622).

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