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La Niña

La Niña est un phénomène caractérisé par un refroidissement intense des eaux tropicales de l'océan Pacifique Est. Pour que le phénomène soit qualifié comme étant La Niña, le refroidissement doit durer au moins 3 saisons.

La Niña

La Niña est un phénomène caractérisé par un refroidissement intense des eaux tropicales de l'océan Pacifique Est. Pour que le phénomène soit qualifié comme étant La Niña, le refroidissement doit durer au moins 3 saisons. La Niña est un événement cyclique qui se produit tous les 3 à 5 ans, mais l'intervalle peut varier de 2 à 10 ans. La plupart des cycles durent entre 9 et 12 mois, bien qu'ils puissent durer jusqu'à 2 ans.

Pendant des siècles, La Niña est connue sous le nom d'El Viejo, anti-EL NIÑO ou simplement d'El Niño froid. C'est au milieu des années 80 que le terme La Niña, qui signifie « petite fille » en espagnol, a été utilisé pour la première fois. À plusieurs égards, La Niña est le phénomène inverse d'El Niño, phénomène mieux connu qui signifie « petit garçon » en espagnol et qui se caractérise par le réchauffement des eaux de surface dans le voisinage de La Niña, au large de l'Amérique du Sud, plus spécifiquement celles du Pérou et de l'Équateur. On dit parfois de La Niña qu'elle est la petite soeur d'El Niño.

Dans cette région du Pacifique Est, les vents dominants soufflent vers l'est. Quant aux vents de la couche dense de l'atmosphère, ils entraînent le déplacement des eaux chaudes de surface vers l'ouest, soit vers l'Indonésie, les Philippines et l'Australie. Ce brassage des eaux superficielles provoque une remontée des eaux froides le long de la côte sud-américaine. Pour des raisons encore méconnues, tous les 3 à 5 ans, les vents soufflant vers l'est sont plus forts et soutenus, intensifiant la remontée au-delà de la côte jusqu'à l'océan Pacifique central près de la ligne internationale de changement de date. Durant les cycles de La Niña, la température de la surface de l'eau peut descendre à 3°C ou 4°C sous la normale.

Généralement, les eaux plus froides engendrées par La Niña affaiblissent et modifient la circulation du COURANT-JET, phénomène qui entraîne à son tour des répercussions notables sur la température de l'eau à l'échelle planétaire.

En règle générale, La Niña entraîne des conséquences moins marquées qu'El Niño à l'échelle mondiale, ne faisant qu'intensifier des conditions plus ou moins normales. Malgré tout, lorsque La Niña fait rage, le climat de l'Indonésie, normalement humide, devient très humide, et les hivers canadiens, plus froids et plus neigeux. Par ailleurs, les variations de température provoquées par La Niña ont tendance à varier quelque peu selon des facteurs précis telles que sa force, la profondeur et la répartition géographique des eaux froides ainsi que la circulation atmosphérique préexistante. Parmi les répercussions habituelles de La Niña, on note des moussons plus humides et des inondations sur le sous-continent indien; des pluies torrentielles et des crues en Asie du Sud-Est et en Australie du Nord et de l'Est; des hivers frais et humides en Afrique du Sud-Est; un climat chaud et sec le long de la côte du Pérou et de l'Équateur.

La Niña influence la formation d'ouragans plus intenses dans l'océan de l'Atlantique Nord. Les trois plus récents cycles de La Niña - 1988-1989, 1995-1996 et 1997-1998 - figurent parmi ceux qui ont engendré les ouragans les plus violents du siècle dans l'océan Atlantique.

C'est surtout pendant l'hiver et au début du printemps que l'Amérique du Nord subit les effets de La Niña. Des conditions plus humides caractérisent alors le nord-ouest du Pacifique, la Colombie-Britannique et l'Alaska. Par contre, elle donne des conditions plus sèches, plus chaudes et plus ensoleillées dans le tiers sud des États-Unis, s'étendant de la Californie au Texas et englobant la Floride. Généralement, la température dans les États du Nord, à l'ouest des Grands Lacs, est plus froide et la neige, plus abondante. En présence de La Niña, le risque d'incendie de forêt augmente en Floride et le risque de sécheresse s'accroît dans les plaines de l'Amérique du Nord. La grande sécheresse des années 30, appelée « bol de poussière », serait la cause d'une décennie caractérisée par des conditions semblables à celles provoquées par La Niña. Elle serait aussi en partie responsable de la grande sécheresse qui a ravagé le midwest américain en 1988.

Lorsque les hivers canadiens sont perturbés par La Niña, le courant-jet circule de nouveau dans sa zone normale, soit à mi-continent. Puisque l'air chaud et l'air froid alternent, les hivers connaissent une alternance de gel et de dégel. Globalement, lorsque les hivers de l'Ouest et du centre du Canada sont perturbés par La Niña, ils ont tendance à être plus froids que la normale de 1°C ou 2°C, et les chutes de neige, plus abondantes de l'intérieur de la Colombie-Britannique à la Vallée du Saint-Laurent. Depuis 1950, sur 8 cycles de La Niña, 6 des hivers canadiens ont été plus froids que la normale (2 quasi normaux) et 7 ont connu des chutes de neige plus abondantes.

Au cours du 20e siècle, la planète a connu 18 La Niñas par rapport à 25 El Niños. Il est rare qu'un cycle El Niño soit suivi d'un cycle La Niña. Au cours du XXe siècle, seulement 5 cycles de refroidissement ont succédé aux cycles de réchauffement.

Voir aussi COURANT OCÉANIQUE.

Tempête, violente
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