John Norton (Teyoninhokarawen) | l'Encyclopédie Canadienne

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John Norton (Teyoninhokarawen)

John Norton (Teyoninhokarawen), Kanyen’kehà:ka (Mohawk), chef, interprète au ministère des Affaires indiennes, maître d’école (né le 17 décembre 1770 à Dunfermline, Écosse; décédé vers 1831). John Norton était le fils d’un père Cherokee et d’une mère écossaise (née Anderson). John Norton a plus tard déclaré être le fils d’un chef de guerre Cherokee, mais en réalité, son père a été enlevé, alors qu’il était enfant, par des soldats britanniques après qu’ils aient saccagé le village Cherokee de Kuwoki (aussi Keowee) en Caroline du Sud.

Major John Norton

Jeunesse et carrière militaire

Après avoir fait des études à Dunfermline, John Norton s’engage dans le British 65th Foot Regiment en 1784. Il arrive au Bas-Canada avec le régiment en 1785, et il est envoyé à Fort Niagara (Haut-Canada) en 1787. John Norton reçoit son congé de l’armée en 1788. Après son congé, il travaille dans le commerce des fourrures de 1791 à 1795 pour John Askin, un marchand américain établi à Fort Detroit. John Norton sert alors à la fois d’interprète et de marchand. Il traite avec les Premières Nations du sud des Grands Lacs, incluant les Maumee, les Wendats, et les Shawnee. À la suite de la victoire de l’armée américaine sur Maumee et celle de leurs alliés à la bataille de Fallen Timbers (20 août 1794), John Norton retourne au Canada.

John Norton est embauché comme interprète par le ministère des Affaires indiennes (voir Ministères fédéraux des Affaires autochtones et du Nord) à Niagara. Durant ce temps, il rencontre Joseph Brant. Ce dernier est impressionné par les compétences d’interprète et de négociation de John Norton, et il le convainc de se joindre aux Mohawks de la rivière Grand (maintenant Six Nations de la rivière Grand). John Norton démissionne du ministère des Affaires indiennes. Joseph Brant l’adopte comme son neveu et il lui octroie le titre de chef de la paix. Il lui confie la tâche de négocier des ententes territoriales avec le gouvernement britannique. John Norton est aidé par John, le fils de Joseph Brant, mais ils ne parviennent pas à conclure une entente favorable pour les Mohawks de la rivière Grand. Durant ces négociations, John Norton est approché par la British Foreign Bible Society qui lui demande de traduire l’Évangile selon Saint Jean en langue kanyen'kéha (mohawk). Lors de sa publication en 1806, il s’agit de la première traduction de l’Évangile à être publiée dans une langue des Premières Nations.

Au printemps 1809, John Norton se rend en territoire Cherokee où il reprend contact avec des membres de sa famille paternelle. À son retour, il parcourt les territoires des Shawnee et arrive à la rivière Grand en juin 1810. C’est à cette époque qu’il rencontre Tenskawatawa et Tecumseh. Avec le déclenchement de la guerre de 1812 entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, John Norton reçoit le grade de capitaine dans l’armée britannique. Il recrute des Mohawks de la rivière Grand, ainsi que d’autres, et il les mène à la bataille des Hauteurs-de-Queenston (13 octobre 1812). Après la mort de sir Isaac Brock au début de la bataille, John Norton dirige les Kanyen'kéha dans l’attaque contre les troupes américaines. Cette action se révèle décisive puisqu’elle donne au général Scheaffe le temps de préparer une contre-attaque victorieuse et d’écraser les forces américaines.

L’année suivante, John Norton et ses guerriers couvrent le repli des Britanniques vers Burlington Heights après la capture de Fort Niagara par les Américains. L’avancée américaine est arrêtée à la bataille de Stoney Creek (6 juin 1813), où les Kanyen'kéha de John Norton fournissent des éclaireurs avant une attaque nocturne réussie par le brigadier John Vincent et son 49th Regiment. Quelques jours plus tard, les Britanniques achèvent la défaite des Américains lors de la bataille de Beaver Dams (24 juin 1813), avec l’aide des guerriers de la rivière Grand et des Kanyen'kéha.

Après la guerre, John Norton et son épouse, une Lenape (Delaware) appelée Karighwaycagh, se rendent en Angleterre. Durant son séjour en Angleterre, John Norton reçoit le brevet de major de l’armée britannique. Le couple retourne à la rivière Grand en 1816. En 1823, John Norton est reconnu coupable d’homicide involontaire pour avoir été impliqué dans un duel avec l’homme qu’il croyait être l’amant de sa femme. Par la suite, John, Norton disparaît des archives historiques. La dernière correspondance qu’on aurait de lui date de 1826. Des rapports non confirmés indiquent que John Norton serait décédé au courant du mois d’octobre 1831.

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