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Falaises fossilifères de Joggins

Les falaises fossilifères de Joggins sont situées en Nouvelle-Écosse, sur les rives du bassin de Cumberland dans la partie supérieure de la baie de Fundy. Les falaises contiennent un registre exceptionnel de fossiles de la période carbonifère. En 2008, elles ont été désignées site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Histoire

Les falaises fossilifères de Joggins sont un site paléontologique célèbre depuis le milieu du 19e siècle, lorsque sir Charles Lyell déclare que la « forêt d’arbres-charbon fossiles » exposée dans les falaises du bord de mer est « le phénomène le plus merveilleux que j’ai peut-être jamais vu. » Né en Écosse, Charles Lyell est le père de la géologie moderne. Son examen de cette forêt fossile a confirmé la théorie, qui était à l’époque très controversée, sur l’origine du charbon, voulant que celui-ci ait été formé sur place à partir de matière décomposée provenant d’anciennes forêts. Ces arbres vieux de 300 millions d’années sont pour la plupart des lycopodes, ou arbres à écailles, ainsi nommés en raison des motifs sur leur écorce. Ancêtres des plus petits lycopodes semblables à une mousse d’aujourd’hui, ces géants de l’âge du charbon (Carbonifère) s’élevaient jusqu’à 30 mètres de haut.

La deuxième visite de Charles Lyell sur le terrain établit Joggins comme l’un des sites de fossiles les plus importants sur la planète. Charles Lyell est accompagné d’un jeune Néo-Écossais, William Dawson, qui devient par la suite sir William et le plus éminent géologue canadien du 19e siècle. En 1852, Charles Lyell et William Dawson découvrent, dans un tronc d’arbre fossilisé, les restes du plus ancien reptile connu dans les archives fossiles. Un siècle et demi plus tard, cet animal de la taille d’un lézard, appelé Hylonomus lyelli ou « habitant de la forêt », demeure la plus ancienne créature véritablement terrestre jamais trouvée. L’animal a été piégé dans une souche d’arbre creuse, où il a été préservé lorsque les boues d’un système fluvial sinueux ont été emportées dans ce que William Dawson qualifie de « dépôt bizarre ».

Les falaises sont exposées sur plusieurs kilomètres et sont naturellement creusées par les marées de Fundy qui sont hautes de douze mètres. Elles continuent de produire une quantité presque inépuisable de nouveaux et importants fossiles, dont une variété d’anciens reptiles et amphibiens, ainsi que les plus anciens escargots terrestres. Les plantes et animaux préservés documentent cette période dans l’histoire de la Terre au cours de laquelle les animaux ont évolué de l’eau à la terre pour la première fois. Les falaises révèlent l’écosystème complet d’une ancienne forêt pluviale. Parmi les traces de fossiles les plus spectaculaires se trouvent les pistes fossilisées d’une créature de deux mètres de long nommée arthropleura, qui ressemblait à une punaise et se nourrissait de la litière abondante de la forêt.

En 1843, le fondateur de la Commission géologique du Canada, sir William Logan, choisit Joggins comme site pour la première étude menée par sa nouvelle institution. Les gisements du basin de charbon de Cumberland sont également exploités commercialement jusqu’en 1980. Aujourd’hui, les falaises fossilifères de Joggins sont prisées uniquement pour leur valeur scientifique et culturelle. Plusieurs géologues croient que les falaises préservent le registre le plus complet au monde de la vie durant la période pennsylvanienne (il y a de 341 à 289 millions d’années). Pour cette raison, et à cause de leur rôle fondamental dans l’histoire de la science, les falaises fossilifères de Joggins sont désignées site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008.

Voir aussi Paléontologie.

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