Inondations au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

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Inondations au Canada

Les inondations résultent généralement de variations naturelles du niveau des rivières, des lacs et des océans. Selon Sécurité publique Canada, les inondations constituent le danger naturel le plus commun au pays, et l’un des plus coûteux. Des inondations historiques ont eu lieu d’un bout à l’autre du Canada, bon nombre des plus dévastatrices étant survenues dans les systèmes fluviaux qui traversent des zones habitées. Les scientifiques prédisent que les inondations liées aux impacts du changement climatique seront plus fréquentes au 21e siècle, surtout dans les régions côtières du pays.
Une maison subissant une grande inondation \u00e0 cause de la rupture du barrage sur la rivi\u00e8re Chicoutimi le 21 juillet 1996. Photo : la Presse Canadienne/Jacques Boissinot.

Quelle est la cause des inondations?

La principale cause d’inondations fluviales est le débit excessif d’un cours d’eau à la suite de fortes pluies. Cependant, les travaux d’urbanisation (p. ex., transformation de terrains à découvert en surfaces résistantes à l’absorption d’eau, comme les routes et les bâtiments) et l’élimination ou la modification du couvert végétal (l’eau s’écoule plus vite des terres en cultures que des terres forestières) augmentent aussi le débit de l’écoulement. La fonte des neiges au début du printemps contribue aussi à augmenter le débit des cours d’eau et, dans presque tout le Canada, c’est en cette saison que l’on connaît le plus d’inondations.

Les inondations peuvent aussi être causées par des embâcles lorsque les cours d’eau sont bloqués en amont par l’accumulation de glaces, souvent à l’étranglement d’une rivière, par exemple près d’un pont ou d’un chenal étroit. Durant l’été, les orages peuvent aussi causer des inondations, notamment dans les petits bassins hydrographiques.

Dans les cas d’inondations provoquées par la fonte des neiges et l’écoulement printanier, la rivière monte généralement lentement, ce qui donne suffisamment de temps pour aménager une protection temporaire ou évacuer les lieux. Au contraire, dans les cas d’inondations dues à des orages, le niveau d’eau peut augmenter assez vite, et celui-ci monte encore plus rapidement lorsqu’un embâcle se brise.

Des problèmes de haut niveau d’eau surviennent aussi sur les lacs, mais la hausse et la baisse du niveau y sont généralement beaucoup plus lentes que sur les rivières. Des dommages aux installations et aux chalets lacustres sont fréquents sur le bord des Grands Lacs et d’autres lacs.

Tsunami
Cette maison fut l'une des centaines de maisons détruites lors d'un tremblement de terre dans les Grands bancs, qui provoqua un raz-de-marée déferlant sur les c\u00f4tes de Terre-Neuve.

Les inondations côtières sont parfois provoquées lorsqu’une tempête vient gonfler les hautes eaux saisonnières, ou lorsqu’un tsunami, provoqué par des tremblements de terre, se dirige vers la côte. Les tsunamis se produisent occasionnellement sur la côte ouest. Les inondations côtières produites par des ouragans frappent parfois la côte de l’Atlantique. De l’avis des scientifiques, les ouragans pourraient gagner en puissance avec le réchauffement de la température de surface de la mer, attribuable au changement climatique.

De manière générale, on s’attend à ce que les phénomènes météorologiques extrêmes associés aux inondations augmentent avec le changement climatique. Le Canada et certains autres pays pourraient ainsi subir des inondations plus importantes et fréquentes dans les années à venir.

Comment contrôle-t-on les inondations?

Traditionnellement, on tente de prévenir les inondations en construisant des barrages, des digues et des canaux de dérivation. S’il n’existe aucune statistique précise et complète sur les dommages causés par les inondations au pays, il semble évident que ces ouvrages de génie civil n’empêchent pas leur augmentation partout au pays. Dans plusieurs régions, en ville et en périphérie des villes, on construit des établissements résidentiels, industriels et commerciaux dans les zones inondables, derrière les digues ou en aval des réservoirs artificiels de retenue. Aujourd’hui, lorsque surviennent des inondations extrêmes, à faible probabilité, elles peuvent déborder des ouvrages de protection et produire plus de dommages qu’auparavant, puisqu’il se trouve un plus grand nombre de propriétés sur le passage des eaux.

Pour renverser cette tendance, le gouvernement fédéral a invité les provinces à collaborer à un programme conjoint qui aborde de manière plus globale la question des dommages dus aux inondations. En 1975, on annonce un programme qui vise la réduction des dommages. Son principal élément est la préparation de cartes qui indiquent les régions les plus sujettes aux inondations. Ces cartes, associées à l’élaboration de règlements provinciaux et municipaux sur l’utilisation des zones inondables, visent à dissuader la population de poursuivre tout autre aménagement dans ces secteurs. Quelque 300 localités partout au Canada sont inscrites sur les cartes. Ces dernières sont distribuées aux responsables de la gestion des zones inondables, aux urbanistes, aux responsables de l’aménagement urbain et au grand public.

C’est à partir de ces cartes que les provinces et les municipalités établissent leurs politiques, leurs règlements et arrêtés, ainsi que leurs campagnes d’information. Le programme tente de dissuader les gens – bien que l’objectif ne soit pas entièrement atteint – de construire de nouvelles habitations et entreprises dans les zones inondables, préconisant plutôt l’utilisation de ces terres pour en faire des parcs et autres espaces verts, des installations récréatives et un habitat pour les animaux sauvages. Le programme attire l’attention des gouvernements provinciaux et municipaux sur la nécessité d’une approche globale pour réduire les dommages dus aux inondations qui mise sur des actions préventives comme le suivi des prévisions météorologiques, la détection des signes avant-coureurs, la mise en place de mesures d’urgence et de maîtrise, et l’élaboration de directives pour l’aménagement du terrain.

En 1996-1997, le programme administré par le gouvernement fédéral est éliminé progressivement durant une période de restrictions financières. Toutefois, à partir de là, le concept de l’adaptation des lieux, du mode et du type d’établissements humains aux dangers des inondations supplante celui de la simple contention de ces dernières.

Porte d
Huile sur toile collée sur contre-plaqué, vers 1900-1901, de Homer Watson.

Inondations historiques en Colombie-Britannique

Plusieurs inondations de grande envergure ont été enregistrées dans les basses terres du fleuve Fraser en Colombie-Britannique depuis l’arrivée des premiers colons dans la région. La plus importante survient en mai 1894, lorsque les eaux fluviales inondent la région comprise entre la rivière Harrison et la région de Richmond après la fonte des neiges cette saison-là. La deuxième plus importante inondation des basses-terres du fleuve Fraser se produit au printemps 1948. Les dommages sont plus sévères que ceux subis en 1894, étant donné la forte croissance de la population dans cette région. Quelque 16 000 résidents sont alors évacués. Cet événement n’empêche pas la région de Richmond de se développer et sa population d’augmenter. Bien que des digues soient érigées, il serait imprudent d’ignorer le risque qu’elles soient un jour submergées.

En 1972, une nouvelle inondation des rives du fleuve Fraser et dans son bassin versant cause des dommages de l’ordre de 5 à 10 millions de dollars. Les plus durement touchées sont les collectivités de Prince George, Surrey et Kamloops, inondées également par la rivière Thompson Nord, un affluent du fleuve Fraser.

En 1964, un tremblement de terre au large de la côte de l’Alaska provoque un tsunami qui vient frapper de plein fouet la côte de la Colombie-Britannique. Il concentre son énergie dans la baie d’Alberni, pour ensuite s’abattre sur Port Alberni. Les vagues meurtrières détruisent les bateaux, les maisons et les voitures qui s’y trouvent, n’épargnant pas l’infrastructure.

Inondations historiques dans les Prairies

Alberta et Saskatchewan

L’Alberta et la Saskatchewan connaissent de nombreuses inondations aux 19e et 20e siècles. À Calgary, notamment, l’inondation des rivières Bow et Elbow détruit à différentes occasions des ponts et des lignes ferroviaires, forçant également l’évacuation de la population. Des événements de ce type se produisent à Calgary en 1879, en 1902, en 1915, en 1929 et en 1932. La rivière Saskatchewan Nord sort de son lit en 1915, causant des dégâts de grande ampleur à Edmonton, en Alberta, ainsi qu’à Prince Albert, en Saskatchewan. La base de données canadienne sur les désastres, maintenue par Sécurité publique Canada, répertorie plusieurs dizaines d’autres inondations importantes dans ces provinces au cours du 20e siècle.

Les Prairies ont connu plus récemment quelques-unes de leurs inondations les plus spectaculaires et coûteuses. Au printemps 2005, des averses amènent de nombreuses rivières du sud de l’Alberta à sortir de leur lit, dont les rivières High, Bow, Elbow, Oldman et Red Deer. Plus de 7 000 personnes sont évacuées. Avec des dommages évalués à 400 millions de dollars, il s’agit de la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire de la province.

En 2010, la même zone albertaine et des régions au sud de la Saskatchewan et du Manitoba enregistrent des précipitations printanières et estivales inouïes. Par exemple, Saskatoon reçoit 645 mm de pluies d’avril à septembre, fracassant son record de 1923, soit 420 mm. Entre l’Alberta et la Saskatchewan, au cours des deux saisons, on évacue un peu plus de 2 000 personnes selon Sécurité publique Canada. Les pluies abondantes nuisent énormément à l’agriculture dans les Prairies; Statistique Canada rapporte cette année-là une récolte de blé 15 % moins abondante qu’en 2009.

Inondations \u00e0 Calgary
L'eau s 'engouffre dans le East Village de Calgary lors des inondations du quart sud de l'Alberta, en 2013. Ce phénom\u00e8ne extr\u00eame, typique des changements climatiques, force environ 100 000 personnes \u00e0 quitter leur demeure.

Au printemps 2013, des inondations se produisent dans le sud de l’Alberta, dont à Calgary. On évacue 100 000 personnes de la zone touchée par le débordement de la rivière Bow provoqué par des précipitations et un écoulement printaniers anormalement abondants. De plus, quatre personnes meurent noyées. À Calgary, 3 000 bâtiments sont inondés et leur infrastructure, détruite. Avec des dommages qui s’élèvent à six milliards de dollars et des versements de prestations d’assurance de l’ordre de 1,7 milliard de dollars, cette catastrophe rivalise en envergure avec la tempête de verglas de 1998.

Manitoba

Église ukrainienne grecque orthodoxe St. Michael, à Winnipeg, au Manitoba, au milieu d'une inondation (vers 1950).
La rivière Rouge sort de son lit à Selkirk, au Manitoba, les températures au-dessous de zéro provoquant le gel des crues.
Inondation de la rivière Rouge en 1997
Inondations à Sainte-Agathe, au Manitoba. L'inondation de 1997 est la plus dévastatrice en 145 ans.
Inondation de la propriété de George Richardson
Inondation de mai 1997.
Peter Mansbridge
Sur les lieux de l'inondation de 1997 au Manitoba.
Rivière rouge, canal de dérivation de
La carte montre la zone touchée par l'inondation dévastatrice de 1997 et la route du canal de dérivation de protection (avec la permission de Maclean's).

La rivière Rouge, au Manitoba, est l’une des régions les plus inondables au Canada. Les eaux de fonte montent des États-Unis vers le nord, à travers une plaine large et plate (le lit du lac Agassiz, un ancien lac glaciaire), et sur leur chemin, de fortes inondations bouleversent parfois considérablement plusieurs petites communautés et même Winnipeg. Bien qu’on enregistre d’importantes inondations en 1776, en 1826, en 1852 et en 1861, de pires surviennent au 20e siècle, soit en 1950, en 1966, en 1979 et en 1997.

En mai 1950, une inondation touche plusieurs villes et villages de la vallée de la rivière Rouge et un sixième de Winnipeg; plus de 100 000 personnes sont évacuées. On construit de larges canaux de dérivation pour détourner la crue printanière de la capitale. Cependant, les zones rurales demeurent vulnérables aux eaux.

Environ 30 ans plus tard, les canaux construits sont mis à l’épreuve en avril et mai 1979 lorsque la rivière Rouge inonde la vallée à quelques centimètres près des niveaux atteints en 1950. Cette fois, Winnipeg n’est presque pas touchée par le phénomène. En revanche, 7 000 personnes sont évacuées des communautés de la vallée.

L’inondation qui survient de la mi-avril au début de mai 1997 se mérite le nom d’« inondation du siècle » en termes de volume d’eau déversé par la rivière Rouge. Il s’agit alors de la plus grande inondation depuis 1826, presque deux siècles auparavant. L’inondation se produit sur plus de 1 800 km2, engendrant l’évacuation de 33 000 Manitobains. Quelque 7 000 soldats sont mobilisés pour aider les autorités locales. (Voir aussi Inondation de la rivière Rouge.)

Inondations historiques en Ontario

En octobre 1954, à la suite de fortes pluies associées au passage de l’ouragan Hazel, les rivières Don et Humber de Toronto sortent de leur lit et causent la mort de 80 personnes, ainsi que de lourds dommages. Depuis ce temps, la plupart des propriétés exposées aux dommages ont été déplacées loin des zones inondables, et une réglementation sur l’aménagement du secteur est en place.

Un orage qui survient à Timmins en août 1961 entraîne l’inondation de Town Creek, détruisant des routes et des maisons et causant la mort de cinq personnes.

En mai 1986, l’inondation de la rivière Winisk, près de la baie d’Hudson, anéantit le lotissement de la Première nation Weenusk et fait deux morts. La communauté se réinstallera plus en hauteur dans le village voisin de Peawanuck.

La région des Grands Lacs subit à plusieurs reprises des inondations majeures lorsque surviennent des orages alors que les niveaux d’eau sont élevés. Au fil des ans, les dommages dus à l’inondation et à l’érosion du rivage s’élèvent à plusieurs centaines de millions de dollars. Les plus graves inondations à survenir près des Grands Lacs sont celles de 1952, 1972-1973 et 1985-1987.

Inondations historiques au Québec

Le fleuve Saint-Laurent présente un risque d’inondation en hiver en raison de la formation d’ embâcles, soit des barrages naturels créés par l’accumulation de fragments de glace. D’importantes inondations de ce type surviennent en 1886 et en 1965, la première provoquant à Montréal des dommages de l’ordre de plusieurs millions de dollars et la seconde tuant cinq personnes dans des collectivités situées en aval de la ville.

Au printemps 1974, plus de 300 municipalités sont touchées par une inondation panprovinciale causée par le débordement des rivières Gatineau, Outaouais, Richelieu, Châteauguay, Saint‑Maurice et Chaudière, et du fleuve Saint‑Laurent. On évacue alors plus de 7 000 personnes, dont 3 000 de Maniwaki.

En juillet 1987, Montréal est frappée d’orages et de fortes pluies qui entraînent une crue subite qui laisse sans électricité la plupart des abonnés de la ville. Au moins 40 000 maisons sont inondées, et on compte 2 morts.

La région du Saguenay, au Québec, subit d’importantes inondations les 20 et 21 juillet 1996. Une forte tempête estivale, jumelée à l’incapacité de certains barrages à contenir le trop-plein d’eau, provoque des inondations partout dans la région. Les dommages sont majeurs; un grand nombre de maisons et de développements se trouvent dans la zone touchée par les inondations, zone prétendument à l’abri de tels sinistres. Quelque 16 000 personnes sont évacuées temporairement, alors que 10 personnes perdent la vie dans cette catastrophe. (Voir aussi 10 morts dans les inondations au Saguenay; rivière Saguenay.)

Une maison subissant une grande inondation à cause de la rupture du barrage sur la rivière Chicoutimi le 21 juillet 1996. Photo : la Presse Canadienne/Jacques Boissinot.
Inondations du Saguenay
La ville de Chicoutimi au Québec, inondée après que des pluies torrentielles eurent rompu les digues et les barrages, en 1996.\r\n \r\n

Inondations historiques dans les provinces de l’Atlantique

Nouveau-Brunswick

Les premières inondations répertoriées au Nouveau-Brunswick remontent à 1696. La plupart des inondations majeures dans cette province surviennent à proximité du bassin du fleuve Saint-Jean, généralement en raison de la fonte des neiges, d’embâcles ou de pluies abondantes.

En 1902, 15 débâcles à proximité de ce bassin causent de graves inondations qui tuent 2 personnes et entraînent d’importants dommages à l’infrastructure de transport et aux scieries locales. En 1936, l’inondation causée par 22 débâcles en des endroits différents entraîne encore plus de dégâts, avec des coûts s’élevant à environ 2 millions de dollars.

Le village de Perth-Andover est frappé de plein fouet par les graves inondations du fleuve Saint-Jean de 1976 et de 1987. On déclare l’état d’urgence, et les résidences et plusieurs établissements publics sont évacués. Un pont ferroviaire de la communauté survit à la crue de 1976, pour s’effondrer lors de la catastrophe de 1987.

Au fil des ans, le Nouveau-Brunswick est en proie à des inondations liées à différents phénomènes météorologiques extrêmes, dont les ouragans Edna (1954), Gladys (1968) et Belle (1976), ou encore la tempête tropicale David (1979) (voir aussi Ouragans).

Nouvelle-Écosse

La première inondation enregistrée en Nouvelle-Écosse frappe Halifax en 1759, à la suite d’une tempête dans la baie de Fundy. Bon nombre des inondations subséquentes de la province seront attribuables à une combinaison de fonte des neiges, de pluies abondantes et d’embâcles. En janvier 1956, par exemple, une longue période de dégel en raison de températures élevées provoque l’inondation des voies navigables et la formation d’embâcles. Des inondations se produisent à l’échelle de la province, détruisant une centaine de ponts.

La Nouvelle-Écosse subit également à l’occasion des inondations associées aux ouragans et aux tempêtes tropicales. L’ouragan Beth d’août 1971 et la « tempête du jour de la Marmotte » de février 1976 causent les inondations les plus graves dans cette province. Les dommages, s’élevant à plus de 12 millions de dollars, touchent surtout les régions côtières.

Terre-Neuve-et-Labrador

Dans les régions nordiques de Terre-Neuve-et-Labrador, où la neige dégèle rarement avant la fin de l’hiver, les bassins fluviaux ont tendance à déborder au printemps. Dans les régions centrale et du sud de la province, toutefois, les inondations sont un phénomène qui se produit à n’importe quelle période de l’année et qui est attribuable à une combinaison de pluie, de fonte des neiges et d’embâcles.

Les régions côtières de la province sont parfois touchées par des inondations liées à des tempêtes. L’une des premières inondations enregistrées à Terre-Neuve-et-Labrador survient en 1755 dans la communauté de Bonavista; on croit que l’inondation est le résultat d’un tsunami provoqué par un violent tremblement de terre survenu non loin de Lisbonne, au Portugal. En 1885, de grosses vagues déferlent sur les zones côtières du nord du Labrador pendant une période prolongée de vents violents qu’on appelle les « grands vents du Labrador », causant d’importants dommages. Beaucoup perdent la vie pendant cette tempête. On ignore toutefois si des décès sont attribuables à l’inondation. La péninsule d’Avalon, au sud-est de Terre-Neuve, compte parmi les zones côtières les plus fréquemment touchées. La ville de Placentia, qui s’y trouve, enregistre plusieurs inondations, dont certaines remontent à 1904.

Le 18 novembre 1929, un tsunami frappe la péninsule de Burin, détruisant sur son passage de nombreuses structures et tuant 27 personnes. En raison des réseaux de communication limités de l’île de Terre-Neuve et des dommages causés aux lignes existantes, la nouvelle de la catastrophe ne parviendra au Canada continental que trois jours plus tard.

En janvier 1983, des inondations causées par un orage et la fonte des neiges (en raison de températures élevées) entraînent des dommages matériels avoisinant les 34 millions de dollars dans le bassin de la rivière des Exploits, au centre de Terre-Neuve.

Île-du-Prince-Édouard

Avec des rivières de plus petite taille, l’Île-du-Prince-Édouard ne connaît pas, dans son histoire, d’inondations des bassins versants d’envergure comparable à celle observée dans les autres provinces. Néanmoins, les inondations dues à de fortes précipitations et à la fonte des neiges peuvent s’y produire. En avril 1962, par exemple, un violent orage frappe la côte sud enneigée de l’Île-du-Prince-Édouard. Les autoroutes et les ponts sont submergés; les dommages s’élèvent à environ 300 000 $. Les pluies diluviennes de septembre 1999 et de mars 2003 endommagent, elles aussi, les infrastructures et les biens à hauteur de 1,4 et 2,4 millions de dollars, respectivement.

Les inondations côtières sont une préoccupation particulière à l’Île-du-Prince-Édouard. Des études commandées par Ressources naturelles Canada et la Charlottetown Area Development Corporation (publiées en 2014 et en 2016, respectivement) évaluent l’incidence que pourrait avoir sur Charlottetown la montée du niveau de la mer en raison du changement climatique.

Inondations historiques dans le nord

Yukon

Dans le Yukon, la plupart des inondations se produisent au printemps, avec la fonte des neiges et les pluies plus abondantes. De plus, les inondations causées par les embâcles n’y sont pas rares. La glace se forme en hiver et se détache au printemps, surtout le long du fleuve Yukon, ce qui a des répercussions sur Dawson City et Whitehorse. En mai 1979, 80 % des bâtiments de Dawson City sont inondés lors d’une débâcle sur le fleuve Yukon. Les dommages causés s’élèvent alors à environ 1,85 million de dollars. En juin 2012, un mélange de pluie et de neige fondue inonde Upper Liard, au Yukon, ainsi que différentes régions du nord de la Colombie-Britannique et de l’ouest des Territoires du Nord-Ouest. Les dommages s’élèvent à environ 1,5 million de dollars.

Territoires du Nord-Ouest

Les débâcles printanières représentent l’une des principales causes d’inondation aux Territoires du Nord-Ouest, tandis que les inondations estivales résultent de la fonte des glaces et des pluies dans les monts Mackenzie. Ces deux types d’inondations touchent les communautés du vaste bassin du fleuve Mackenzie. Au début du mois de mai 1989, la formation d’embâcles cause des inondations sur la rivière Liard, engendrant des dommages de l’ordre de 1,1 million de dollars dans la région entourant le hameau de Fort Liard et la ville de Hay River, au sud du territoire. Le 27 mai 2006, le hameau d’Aklavik, dans le delta du fleuve Mackenzie, est inondé par la fonte des glaces du chenal Peel. Les dommages causés aux habitations et aux infrastructures totalisent alors environ 3,1 millions de dollars.

Nunavut

Pangnirtung, sur l’île de Baffin, subit la plus grave inondation à toucher le Nunavut depuis sa création, en 1999, à partir de la portion est des Territoires du Nord-Ouest. La communauté est frappée par des pluies diluviennes les 8 et 9 juin 2008. Neige fondue et pluie creusent de profonds sillons dans le pergélisol et causent l’érosion des fondations de deux ponts de la région. Les routes et les services municipaux d’approvisionnement en eau sont endommagés, et on estime à près de 5 millions de dollars les coûts totaux associés à cette inondation.

En juillet 2016, Iqaluit reçoit une quantité record de précipitations qui causent l’inondation de certains secteurs de la ville.

Au 21e siècle, le Nunavut peut s’attendre à une augmentation des inondations dans les régions côtières, en raison de la montée du niveau de la mer attribuable au changement climatique.

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