Heaps, Abraham Albert | l'Encyclopédie Canadienne

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Heaps, Abraham Albert

Abraham Albert Heaps, travailliste (Leeds, Angl., 24 déc. 1885 -- Bournemouth, Angl., 4 avril 1954). Juif d'origine modeste et tapissier de son métier, il immigre au Canada en 1911 et se fait élire député de Winnipeg Nord, devenant un parlementaire distingué, de 1925 à 1940.

Heaps, Abraham Albert

Abraham Albert Heaps, travailliste (Leeds, Angl., 24 déc. 1885 -- Bournemouth, Angl., 4 avril 1954). Juif d'origine modeste et tapissier de son métier, il immigre au Canada en 1911 et se fait élire député de Winnipeg Nord, devenant un parlementaire distingué, de 1925 à 1940. Il attire d'abord l'attention à Winnipeg comme statisticien autodidacte de la section locale du Congrès des métiers et du travail canadien (CMTC), comme échevin travailliste et comme un des chefs de la GRÈVE GÉNÉRALE DE WINNIPEG. En juin 1919, il est appréhendé et accusé de sédition, mais il prouve lui-même son innocence après 10 mois de prison et de poursuites judiciaires. Même s'il est député travailliste indépendant (par la suite, il est membre de la Fédération du commonwealth coopératif) et un socialiste conscient des barrières sociales, Heaps tisse des liens personnels et politiques avec les premiers ministres Mackenzie KING et R.B. BENNETT. En raison de son intelligence et de son profond humanisme, il compte peu d'ennemis véritables. Arthur MEIGHEN et Tim BUCK figurent toutefois parmi ceux-ci. En 1926, l'aide enthousiaste de Heaps contribue à mettre fin abruptement à la carrière de premier ministre de Meighen. Buck essaie quant à lui de lui faire perdre son siège dans la circonscription du Nord (qui compte sur un appui considérable des communistes) lors des élections fédérales de 1935.

Grâce aux efforts inlassables de Heaps, reconnu comme le critique économique le plus crédible des Communes au cours des années 20 et des années 30, les gouvernements libéraux et conservateurs de l'époque adoptent des mesures sociales vitales quoique limitées. Ses échecs les plus cuisants lui viennent du peu de cas que l'on fait de ses avertissements au sujet des dangers du fascisme dans les années 30 et des efforts qu'il déploie pour la cause des réfugiés antinazis. Ironie du sort, de fausses accusations de pacifisme et de déloyauté sont largement responsables de sa défaite aux élections de 1940, laquelle met fin à sa carrière politique. Heaps quitte la vie publique, s'installe à Montréal et meurt lors d'un séjour en Angleterre. Ses fils Leo et David Heaps se distinguent au front durant la Deuxième Guerre mondiale avant de poursuivre l'oeuvre de leur père dans différents domaines.