Églises de l'Illumination | l'Encyclopédie Canadienne

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Églises de l'Illumination

Églises de l'Illumination

Les Églises de l'Illumination (Holiness Churches) sont un ensemble d'une vingtaine de confessions protestantes canadiennes qui interprètent généralement la Bible de façon conservatrice, sinon fondamentaliste, ont une tendance arminienne en théologie (elles rejettent le CALVINISME de la prédestination et professent l'espoir du salut pour tous) et préconisent une vie austère et disciplinée. Le terme « illumination » vient d'un engagement à la poursuite personnelle de la perfection chrétienne, laquelle est également appelée seconde bénédiction ou sainteté. Cet état, qu'il soit atteint instantanément ou graduellement, est obtenu par l'action de l'Esprit de Dieu grâce à la conversion évangélique (voir MOUVEMENTS ÉVANGÉLIQUE ET FONDAMENTALISTE). Un certain nombre de différences secondaires touchant les croyances et la pratique s'expliquent par la diversité des origines (, piétisme allemand et réveil américain).

La sanctification est un souci primordial des débuts du méthodisme en Angleterre et aux États-Unis, et certains groupes (l'ARMÉE DU SALUT, les Méthodistes Libres et les Méthodistes Wesleyens) sont formés après que des méthodistes schismatiques aient tenté de faire revivre des éléments de cette tradition. D'autres groupes dérivent des mouvements de réveil religieux qui sont à l'oeuvre chez les colons allemands de Pennsylvanie. Ainsi, la pratique du lavement des pieds, le baptême des adultes par immersion et une tradition de PACIFISME chrétien reflètent l'origine MENNONITE, dunker ou baptiste d'assemblées comme la Fraternité Chrétienne et l'Église de Dieu.

Le réveil issu du mouvement de l'Illumination

Marqué par l'apparition de plusieurs groupes (particulièrement l'Église Nazaréenne), le réveil issu du mouvement de l'Illumination de la deuxième moitié du XIXe siècle influence à divers degrés toutes les Églises de l'Illumination. Les rassemblements et les déploiements de ferveur religieuse qui leur sont typiques ont chez elles un regain de vie au moment où ils tombent en discrédit au sein du méthodisme officiel. Comme d'autres mouvements évangéliques de l'époque, les Églises de l'Illumination fondent des ÉCOLES BIBLIQUES qui enseignent la tradition de leurs confessions respectives en plus de dispenser des cours de niveau secondaire. Elles organisent et soutiennent de vastes entreprises missionnaires à l'étranger et plusieurs participent à la croisade évangélique pour l'observation du dimanche et la PROHIBITION. La primauté de l'expérience religieuse personnelle favorise une plus grande participation des femmes à l'exercice de l'autorité. Au début du siècle, quelques Églises ordonnent déjà des femmes ministres.

Le pentecôtisme moderne (voir MOUVEMENT PENTECÔTISTE) prend naissance vers 1900 dans les Églises de l'Illumination des États-Unis. La croyance des pentecôtistes en une nouvelle bénédiction appelée « baptême du Saint-Esprit » déclenche une controverse qui aboutit à des schismes dans plusieurs Églises. La méfiance des Églises de l'Illumination envers le néo-pentecôtisme, qui persiste malgré les ressemblances évidentes entre ces deux traditions, s'explique autant par ces origines historiques que par des divergences théologiques. Dans les deux courants, le culte est centré sur l'explication de la Bible et encourage la participation de l'assemblée sous forme de chants, d'exhortations (« témoignages ») et de prières libres.

Histoire canadienne

Dans le passé, les Églises de l'Illumination étaient répandues surtout dans le Sud-Ouest et l'Est de l'Ontario et dans les provinces des Prairies. Les statistiques récentes confirment cette tendance, bien qu'on trouve ces Églises dans toutes les régions du Canada. Les schismes y ont toujours été nombreux, mais on a fait beaucoup d'unions depuis la Deuxième Guerre mondiale. Selon les données du recensement de 1991, les confessions les plus nombreuses sont l'Armée du salut (environ 112 345 membres adultes), l'Église Nazaréenne (environ 14 950) et l'Église Méthodiste libre (environ 14 720), mais on compte aussi des groupes de quelques centaines de membres. Comme pour les autres mouvements évangéliques, ces chiffres seraient beaucoup plus élevés si on y ajoutait les adhérents actifs.

Les établissements d'enseignement se sont améliorés, conformément à la tendance voulant que les ministres soient plus instruits. Les codes vestimentaires distinctifs et les normes de comportement sont devenus beaucoup moins contraignants. L'enseignement des Églises de l'Illumination insiste maintenant sur le progrès vers la sainteté plutôt que sur son acquisition instantanée. Plusieurs confessions (notamment l'Église Missionnaire et l'Alliance Chrétienne et Missionnaire) nieraient aujourd'hui leur appartenance à la catégorie des Églises de l'Illumination, malgré leurs origines et leur histoire ancienne.

Principaux membres

Les membres qui suivent sont les plus importants de ce courant religieux au Canada. Les groupes germanophones comprennent LA FRATERNITÉ CHRÉTIENNE (anciennement nommée Dunkers ou River Brethren), arrivés au Canada en 1788, l'Église de Dieu (Anderson, Indiana), l'Association Évangélique (ou Église Évangélique) et la Fraternité Chrétienne Unie. Ces deux dernières s'unissent en 1946 pour former l'Evangelical United Brethren (EUB). En 1968, la section ontarienne de l'EUB se joint à l'ÉGLISE UNIE DU CANADA. La conférence de l'Ouest demeure indépendante et porte le nom d'Église Évangélique du Canada, puis fusionne en 1982 avec l'Église Évangélique de l'Amérique du Nord pour former l'Église Évangélique.

Deux ministres méthodistes de l'Ontario, Nelson Burns et Ralph Cecil HORNER, préconisent activement la sanctification dans leur confession en organisant des associations de sanctification autonomes avant de se voir interdire l'exercice de leur ministère méthodiste (en 1894 et 1895, respectivement). Par la suite, quatre groupes exclusivement canadiens se forment dans la mouvance de Horner : la Holiness Movement Church (HMC, 1897), la Standard Church of America (née en 1916 d'un schisme au sein de la HMC), la Gospel Workers Church (fondée vers 1902 par Frank Delaney Goff, un converti de Horner) et le mouvement biblique de la sanctification (1949). Parmi les confessions d'origine américaine, l'Église Méthodiste Libre et l'Église Nazaréenne connaissent beaucoup de succès depuis leur arrivée au Canada (1880 et 1908, respectivement). En 1958, la HMC fusionne avec l'Église Méthodiste Libre. La même année, la plupart des Gospel Workers se joignent à l'Église Nazaréenne.

Contrairement à toutes les Églises précédentes, la majorité des membres de l'Alliance Baptiste Réformée, née en 1888 d'un schisme au sein de l'Église baptiste libre, se trouvent au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. En 1966, elle s'unit à la Wesleyan Methodist Church of America. Deux ans plus tard, la Pilgrim Holiness Church fusionne avec cette dernière pour former la Wesleyan Church. Depuis 1943, la plupart des Églises de l'Illumination adhèrent de façon assez informelle à la Canadian Holiness Federation. Actuellement, la plupart sont engagées dans l'oecuménisme en tant que membres de l'EVANGELICAL FELLOWSHIP OF CANADA. L'Église Méthodiste Libre et la Wesleyan Church sont également membres du Conseil méthodiste mondial.

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