Devise du Québec, La | l'Encyclopédie Canadienne

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Devise du Québec, La

Sur les plans qu'il a préparés en vue de la construction de l'Hôtel du Parlement de Québec, Eugène-Étienne Taché a pris l'initiative d'inscrire, sous les armes de la province, au-dessus de la porte principale, une DEVISE de son cru : Je me souviens.

Devise du Québec, La

Sur les plans qu'il a préparés en vue de la construction de l'Hôtel du Parlement de Québec, Eugène-Étienne Taché a pris l'initiative d'inscrire, sous les armes de la province, au-dessus de la porte principale, une DEVISE de son cru : Je me souviens. Le contrat de construction (auquel ces plans étaient annexés) a été passé devant notaire le 9 février 1883, à la suite d'une autorisation donnée par le gouvernement le 22 janvier précédent. La devise du Québec date donc de 1883, mais elle est devenue officielle un demi-siècle plus tard quand elle a été introduite formellement dans la description des nouvelles armoiries du Québec adoptées le 9 décembre 1939. Elle figure sur les plaques d'immatriculation québécoise depuis 1978.

Eugène-Étienne Taché n'a jamais expliqué clairement le sens de sa devise ; c'est en se plaçant dans le contexte où il l'a créée qu'on peut en comprendre la signification. Taché a voulu faire de la façade de l'Hôtel du Parlement un Panthéon de l'histoire du Québec. Des bronzes y représentent les Amérindiens, les explorateurs, les missionnaires, les militaires et les administrateurs publics du régime français, ainsi que des figures du régime anglais comme Wolfe, Dorchester et Elgin. La devise placée au-dessus de la porte principale résume les intentions de Taché : rappeler l'histoire du Québec et ses personnages illustres. Dans un mémoire justifiant son projet, en 1883, il a d'ailleurs écrit : « Telle est à peu près cette partie de l'ensemble des souvenirs que je veux évoquer, tout en laissant à nos descendants l'occasion et le soin de le compléter ».

La rumeur populaire associe parfois Je me souviens à une autre devise, Née dans les lis, je grandis dans les roses, créée vers 1900, par le même Taché, mais exprimant une idée complètement différente, comme l'a souligné David Ross McCord (1844-1930), fondateur du musée montréalais qui porte son nom, dans son Canadian Notebook (vol III). Proposée par Ernest Gagnon pour accompagner un monument en hommage à la « nation canadienne » - un projet qui ne s'est pas concrétisé - cette devise s'est retrouvée, dans une version légèrement modifiée, sur la médaille que Taché a dessinée pour le tricentenaire de Québec en 1908 : « Née sous les lis, Dieu aydant, l'œuvre de Champlain a grandi sous les roses ».