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David Alward

David Nathan Alward, fonctionnaire, conseiller, homme politique, diplomate, premier ministre du Nouveau-Brunswick de 2010 à 2014 (né le 2 décembre 1959 à Beverly, dans le Massachusetts). David Alward est fonctionnaire fédéral et conseiller dans le privé avant de se lancer sur la scène politique provinciale en 1999. Il est élu premier ministre du Nouveau-Brunswick le 27 septembre 2010 et reste à ce poste pendant quatre ans. Après sa défaite en 2014, il est nommé consul général du Canada à Boston.

Éducation et début de carrière

David Alward naît à Beverly, dans le Massachusetts, le 2 décembre 1959. C’est le fils du révérend Ford et de Jean Alward. Sa famille retourne au Canada lorsqu’il n’a que six mois. Les Alward vivent en divers lieux des Provinces maritimes avant de s’installer dans le Nouveau-Brunswick. David Alward termine ses études à l’école secondaire Nackawic en 1977, puis suit les cours offerts par le Bryan College, au Tennessee. Il y obtient un baccalauréat ès arts en psychologie.

Avant d’entrer en politique, David Alward travaille avec Douanes Canada et Développement des ressources humaines Canada de 1982 à 1996. Il travaille à son compte en tant que conseiller en ressources humaines et développement communautaire de 1996 à 1999.

Politique provinciale

David Alward est élu pour la première fois à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick en 1999, pour la circonscription de Woodstock. Il fait partie des 44 députés progressistes conservateurs (PC) qui remportent un siège lors de la victoire écrasante du premier ministre Bernard Lord cette année-là. À l’issue de ces élections, les libéraux n’occupent plus que 10 sièges (dont celui occupé par Shawn Graham, qui va devenir le chef du Parti libéral puis premier ministre provincial en 2006).

David Alward est réélu lors des élections de 2003, au cours desquelles le PC voit le nombre total de ses sièges être réduit à 28. Le parti reste néanmoins aux commandes sous Bernard Lord, et en juin 2003, David Alward devient ministre de l’Agriculture, des Pêches et de l’Aquaculture dans le Cabinet provincial.

Les trois années suivantes se révèlent difficiles pour le PC qui perd les élections de 2006, battu par les libéraux dirigés par Shawn Graham. David Alward conserve néanmoins son siège et devient porte-parole de l’opposition pour les questions relevant de son ancien portefeuille ainsi que de l’éducation postsecondaire et du travail.

Bernard Lord démissionne de son poste de chef du Parti progressiste-conservateur peu après les élections. Le parti nomme alors le député de longue date Jeannot Volpé comme chef par intérim et programme un congrès à la direction pour octobre 2008. David Alward remporte la course à l’investiture devant l’ancien président du parti et chef d’entreprise Robert MacLeod. Cette victoire fait de lui le chef de l’opposition.

L’effacement et la voix posée de David Alward tranchent avec la jeunesse et l’impétuosité de Shawn Graham. Lorsque des élections provinciales sont annoncées pour le 27 septembre 2010, les experts se demandent comment va se comporter David Alward durant les débats des chefs, en particulier celui en français. Même si David Alward n’y brille pas vraiment, il parvient à sauver la mise et finit par emporter une victoire écrasante, attribuée en partie à la colère généralisée du public à l’égard de la proposition du gouvernement Graham de vendre Énergie NB, le fournisseur d’électricité provincial criblé de dettes, à Hydro-Québec. David Alward devient ainsi le 32e premier ministre du Nouveau-Brunswick avec 42 sièges dans l’Assemblée législative, contre 13 pour les libéraux.

Premier ministre provincial

La première année de David Alward aux manettes du gouvernement est caractérisée par la prudence et la consultation. Il lance ainsi une série de consultations dans toute la province sur l’avenir énergétique du Nouveau-Brunswick (notamment sur le sort à réserver à Énergie NB) et la manière de gérer la dette chronique et croissante de la province.

En 2012, le gouvernement Alward introduit une législation visant à réduire les taxes foncières pour les entreprises, les fermes, les propriétés locatives et les chalets, malgré les préoccupations concernant le déficit de la province. Il dévoile également une nouvelle stratégie en matière de foresterie, augmentant de 20 % la fraction des résineux que les sociétés forestières peuvent prélever sur les terres publiques. Il explique à l’époque que la hausse de ce quota permettra de créer des emplois dans le secteur de la foresterie et de la construction. « Cela revient à mettre plus de bottes dans les bois et dans les scieries », expliquera-t-il.

Durant la campagne pour les élections de 2014, David Alward adopte le slogan « Dites oui » au développement des ressources, aux emplois et à la prospérité. Il insiste sur le fait que les pratiques controversées de l’industrie pétrolière pour ce qui est de la fracturation hydraulique (pour l’exploitation du gaz de schistes) restent la seule chance pour le Nouveau-Brunswick de devenir une province riche dans laquelle les jeunes choisiront de rester. Mais le chef libéral Brian Gallant déclare que le gouvernement de David Alward a déstabilisé l’économie et il se présente en proposant un moratorium sur la fracturation hydraulique applicable à l’industrie de l’exploitation du gaz de schistes jusqu’à ce que de nouvelles études puissent être effectuées.

Les libéraux remportent 27 sièges contre 21 au compte des conservateurs à l’issue des élections du 22 septembre 2014. Le premier ministre sortant déclare être fier de sa campagne et comprendre que la question du gaz de schistes a créé des divisions régionales dans la province. David Alward démissionne de son poste de chef du PC – mais pas de ses fonctions de député – après la défaite de son gouvernement.

Consul général

En avril 2015, le premier ministre Stephen Harper nomme David Alward consul général du Canada en Nouvelle-Angleterre, en remplacement de l’ancien premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Pat Binns, dans le bureau commercial du gouvernement fédéral à Boston. Le mois suivant, David Alward abandonne officiellement son siège dans l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, où il a servi de 1999 à 2015.

« Une grande partie du travail dont je suis responsable ici [à Boston] consiste à entretenir des relations. Le commerce qui prend place entre nos deux nations est incroyable, explique-t-il au début de 2016. On ne se doute pas de ce qui se passe chaque jour. Il y a littéralement 2 milliards de dollars d’échanges commerciaux tous les jours entre le Canada et les États-Unis. Je pense qu’on tient ça pour acquis des deux côtés de la frontière. »

David Alward, qui fera remarquer que son nouveau poste n’est pas bien différent de celui de premier ministre, a dit que le Canada achetait plus de biens aux États-Unis qu’à la Chine, le Japon, la Grande-Bretagne et l’Allemagne réunis.

En tant que consul général, il tient à jour un compte Twitter sur lequel il décrit souvent les exemples de réussite des sociétés canadiennes en Nouvelle-Angleterre.