Dalcroze : Introduction et diffusion de la méthode de rythmique de ce nom au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

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Dalcroze : Introduction et diffusion de la méthode de rythmique de ce nom au Canada

Dalcroze : Introduction et diffusion de la méthode de rythmique de ce nom au Canada. Créée par le compositeur et professeur suisse Émile Jaques-Dalcroze (1865-1950), cette méthode d'enseignement musical faisant appel au mouvement corporel s'est largement répandue au cours du XXe siècle.

Dalcroze : Introduction et diffusion de la méthode de rythmique de ce nom au Canada

Dalcroze : Introduction et diffusion de la méthode de rythmique de ce nom au Canada. Créée par le compositeur et professeur suisse Émile Jaques-Dalcroze (1865-1950), cette méthode d'enseignement musical faisant appel au mouvement corporel s'est largement répandue au cours du XXe siècle.

Contexte

Après des séjours d'étude à Paris et à Vienne auprès de Fauré et de Bruckner, Jaques-Dalcroze passe un an à Alger à la tête d'un petit orchestre de scène et se découvre une fascination pour le rythme. Pendant les années 1890, il cherche le moyen d'aider ses étudiants du Conservatoire de Genève à écouter et à réagir avec plus de précision. Il fait des expériences avec des exercices de marche et de respiration, de battue, de gestes et d'improvisation pour promouvoir l'idée que la musique est issue de l'instrument original qu'est le corps humain. Jaques-Dalcroze et ses collègues explorent à la fin tout un éventail de mouvements - faire des avancées brusques, des petits sauts, tirer un partenaire, porter un poids imaginaire, etc. - susceptibles d'engager le corps tout entier dans l'expérience musicale.

La Méthode De Rythmique De Dalcroze En Amérique du Nord

La méthode de rythmique de Dalcroze demeure en usage à titre de méthode d'enseignement de la musique et du mouvement. Elle en a influencé de nombreuses autres. Malheureusement, les idées de Jaques-Dalcroze ont été en grande partie diluées et avec tellement peu d'enseignants qualifiés de la méthode, elles n'ont pas toujours été bien appliquées. La Dalcroze Society of America (DSA) demeure une association active d'enseignants américains et canadiens de la méthode Dalcroze au début du vingtième siècle, époque au cours de laquelle il n'y avait pas d'affiliation canadienne officielle avec la DSA et aucune société canadienne active de la méthode Dalcroze.

Sir Ernest MacMillan appuie la méthode de rythmique de Dalcroze en la qualifiant d'« un des meilleurs moyens d'apprentissage pour vivre la musique, développer la concentration et la grâce physique et illuminer l'étude de la forme musicale » (Globe and Mail, 1998).

Enseignants Canadiens De La Méthode De Rythmique Dalcroze

La première à enseigner la méthode Dalcroze au Canada est Madeleine Boss Lasserre (Neuchâtel, Suisse, 5 oct 1901, décédée à Toronto 17 août 1998). Formée à Genève auprès de Jaques-Dalcroze, elle s'établit au Canada en 1924 et commence l'année suivante à donner des cours dans les départements d'éducation physique et d'art dramatique de la Margaret Eaton School de Toronto. En 1927, elle entre au Toronto Conservatory of Music (Royal Conservatory of Music) où elle enseigne la méthode Dalcroze, le solfège et l'improvisation pendant plus de 50 ans. Une association est mise sur pied pour parrainer des démonstrations données par des étudiants et des artistes invités, dont Paul Boepple, alors directeur de l'école Dalcroze à New York. La première de ces démonstrations a lieu le 29 mars 1928 au Convocation Hall de l'Université de Toronto. Lasserre enseigne à de nombreuses générations de professeurs de la méthode Dalcroze jusqu'à sa retraite en 1977, y compris le danseur et chorégraphe Saida Gerrard, le pianiste Donald Himes, Donna Wood (Donna Jean Roblin, Saskatoon 4 août 1920 - Kitchener, Ont 10 oct. 2007), une spécialiste internationale en matière d'enseignement de la musique aux jeunes enfants et les artistes Temma Gentles et Tim Jocelyn.

En 1934, la certification élémentaire est approuvée par l'école de New York pour les élèves de Lasserre. Plus récemment, des Canadiens, dont Donald Himes (Royal Conservatory of Music) et Louise Mathieu (Université Laval) ont fait des études avancées à l'Institut Jaques-Dalcroze de Genève. Mathieu obtient un diplôme d'études supérieures de la méthode Jaques-Dalcroze en 1976. En 2003, elle est nommée membre du Collège de l'Institut Jaques-Dalcroze. Par ailleurs, des professeurs formés en Angleterre, comme Brenda Beament, Joan Raeside et Elizabeth Morton, introduisent la méthode dans les écoles, universités et conservatoires un peu partout au Canada. La Dalcroze Society of Canada est logée pendant de nombreuses années au Royal Conservatory of Music de Toronto où elle continue de parrainer des ateliers et manifestations spéciales plusieurs fois par année. La bibliothèque de la Faculté de musique de l'Université de Toronto possède un bon nombre de documents originaux portant sur la méthode Dalcroze.

Centres De Formation Des Enseignants Canadiens

En 2004, bon nombre d'universités et de collèges au Canada, dont l'Université Laval, l'Université de Toronto et l'Université de l'Alberta, offrent la méthode de rythmique Dalcroze à titre de cours obligatoire pour les étudiants qui étudient la musique en vue d'obtenir un diplôme dans ce domaine. L'Institut Studea Musica et l'Université Laval offrent conjointement un programme d'intégration à la méthode de rythmique Dalcroze, mais ce cours n'est pas destiné à former les enseignants de la méthode Dalcroze. Le Royal Conservatory of Music et la Ryerson University offrent un programme conjoint de deux niveaux sur la méthode Dalcroze destiné aux enseignants de la musique aux jeunes enfants.

Bibliographie

Helen R. WILSON, « Dalcroze system of rhythmic gymnastics », MCan, VIII (mai 1913).

« Dalcroze Eurythmics », CQR, IX (été 1927).

Stephen GODFREY, « Art of eurythmy is graceful and colourful dance spectacle », Globe and Mail (Toronto, 19 nov. 1978).

Wendy TAXIS, « Dalcroze eurhythmics », Music, XIII (sept.-oct. 1990).

Selma ODOM, « Facts & Arguments; Lives lived », Madeleine Boss Lasserre, Globe and Mail, 6 nov. 1998.

Lecture supplémentaire