Bouliane, Denys | l'Encyclopédie Canadienne

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Bouliane, Denys

Bouliane reçoit de nombreuses distinctions dont un prix de la SDE Canada avec Climats (1980).
Bouliane, Denys
La musique de Bouliane est inspirée de sources aussi diverses que le chant grégorien et le jazz (photo de Hans Laven).

Bouliane, Denys

 Denys Bouliane. Compositeur, professeur, chef d'orchestre (Grand-Mère, près de Trois-Rivières, Québec, 8 mai 1955). B.Mus. composition (Laval) 1977, M.Mus. composition (Laval) 1979. Denys Bouliane étudie le piano, le violon et la composition à l'Université Laval (1972-1979) où ses professeurs sont Robert Weisz (piano), Jacques Hétu, Alain Gagnon et José Evangelista (composition), Roger Bédard (analyse) et Jeanne Landry (fugue). Il est chargé de cours à cette même institution de 1978 à 1980. Parallèlement, il est actif au sein de l'Association de musique actuelle de Québec et participe à plusieurs émissions de radio sur la musique nouvelle, tant au poste CKRL-FM qu'à la SRC. En 1980, à titre de boursier du gouvernement du Québec, Bouliane participe à des cours d'été Darmstadt puis à un stage de perfectionnement dans la classe « Neue Musik Theater » de Mauricio Kagel à la Hochschule für Musik de Cologne. Suivent des études de composition à la Hochschule für Musik de Hambourg dans la classe de György Ligeti jusqu'en 1985.

Distinctions et félicitations

Bouliane reçoit de nombreuses distinctions dont un prix de la SDE Canada avec Climats (1980). La même année, il est récipiendaire du Prix Robert Fleming, puis, en 1982, son œuvre Jeux de Société est primée aux Concours radiophoniques de la SRC pour jeunes compositeurs et au concours de la Fondation Gaudeamus en Hollande. L'année suivante, le Conseil canadien de la musique le nomme Compositeur de l'année, et en 1985, la ville de Cologne lui remet son « Förderpreis » pour la musique. En 1987, il reçoit le Prix Jules-Léger pour la musique de chambre avec À propos... et le baron perché? En 1989, il remporte le premier prix du Forum Junger Komponisten de la Radio ouest allemande avec Le Cactus rieur et la demoiselle qui souffrait d'une soif insatiable, œuvre commandée et créée par l'Orchestre symphonique de Québec dans une version abrégée (1988). En 1991, il est le premier lauréat du Prix Serge-Garant attribué par la Fondation Émile-Nelligan. En 1999, Bouliane reçoit le prix Opus du Conseil québécois de la musique.

Le musicologue allemand Peter Niklas Wilson commente l'originalité de la musique de Bouliane en ces termes : « La musique de Bouliane doit être comprise comme consciemment post-moderne et, au-delà du vernis impeccable de la présentation et de l'opulence sonore se cache tout autre chose que l'hédonisme du "beau son". La beauté comme illusion, comme mystification stylistique, voilà des éléments-clés de la pensée du compositeur. Il pourrait s'agir ici d'un nouveau phénomène musical dont on peut retracer les "inspirateurs" dans le domaine de la littérature. » (extrait d'une émission de la radio de Francfort, octobre 1986; voir notices du CD SNE 543).

Compositeur et coordonnateur artistique

Depuis la fin des années 1970, Bouliane est directeur, compositeur en résidence et interprète avec plusieurs ensembles. Vers la fin de cette décennie, il est directeur des programmes de l'Association de musique actuelle de Québec. Pendant les années 1980, il fait des tournées en Europe en tant que metteur en ondes pour l'Ensemble Köln. En 1991, il fonde Série B, neuf musiciens qui explorent les limites de l'acoustique par le biais de nouveaux instruments électroniques. De 1990 à 1993, il fait partie du conseil du Kölner Gesellschaft fur Neue Musik (KGNM) et, en 1995, il fonde Rencontres de Musique Nouvelle, qu'il codirige (avec Lorraine Vaillancourt). La même année, il entre au comité artistique de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ). Il codirige (avec Walter Boudreau) la Symphonie du millénaire, une œuvre importante impliquant 19 compositeurs créée pour commémorer le nouveau millénaire. De plus, la collaboration de Bouliane avec le directeur Denis Marleau et le chorégraphe Édouard Lock le mène à sa composition de musique de scène pour Woyzeck de Georg Buchner (produit en Belgique, 1993) et Lulu de Frank Wedekind (Théâtre du Nouveau Monde, Montréal, 1995-1996). En 2004, Bouliane est coordonnateur artistique (avec Boudreau) de Québec-musiques-au-présent et coordonnateur du MusiMarch Festival de Montréal.

De 1992 à 1995, Bouliane est compositeur en résidence de l'Orchestre symphonique de Québec et, en 1995-1996, il occupe le même poste au Heidelberg Philharmonisches Orchester. Il est compositeur en résidence de l'Orchestre du Centre national des Arts jusqu'en 2006. Il reçoit des commandes de beaucoup d'ensembles et d'organisations comme le Goethe Institute of San Francisco, le Centre d'arts de Banff, l'Ensemble Köln, la SMCQ, l'Orchestre symphonique de Québec, le Nouvel Ensemble Moderne, les Évènements du neuf, l'Orchestre du Centre national des Arts, l'Orchestre symphonique de Montréal, l'Orchestre symphonique de Winnipeg, le Trio Fibonacci, le Quatuor Bozzini et les York Winds ainsi que d'artistes individuels comme Pinchas Zuckerman, Lawrence Cherney, Lori Freedman et Jonathan Crow.

Enseignement, direction et autres engagements

Bouliane est également actif en tant que chef d'orchestre avec le McGill Contemporary Music Ensemble, les New Music Concerts, Soundstream et les orchestres symphoniques de Québec, de Montréal et du Centre national des Arts.

Bouliane habite principalement Cologne depuis 1980 et assume un poste à la radio de cette ville. Au Canada, il participe à des émissions de radio. Il donne des conférences sur l'harmonie, le contrepoint et l'instrumentation à l'Université Laval (1978-1980) et, depuis 1995, il est professeur de composition à l'Université McGill. Il rédige également des articles, entre autres pour la Revue de musique des universités canadiennes (RMUC), Perspectives of New Music et Sonances. Ses œuvres sont régulièrement jouées et diffusées en Amérique du Nord et en Europe. Il est compositeur agréé du Centre de musique canadienne.

Compositions (sélection)

Orchestre
Le Cactus rieur et la demoiselle qui souffrait d'une soif insatiable : 1986; editio-Silène 15; ms; SNE-CD 567 (Orchestre symphonique de Québec).

Concerto pour orchestre (Variations without a theme) : 1988-1989; editio-Silène 18.

Soliste(s) et orchestre
Douze tiroirs de demi-vérités pour alléger votre descente : 1982 (rév 1984); pf, orch; editio-Silène 5; SNE-CD 567 (Hamelin).

Jappements à la lune : 1982; SATB, orch; editio-Silène 6.

Une foire imaginée : 1982; perc, orch; ms.

De Sophie à Leon : 1993; sop, vn, orch; editio-Silène 24.

Entre chien et loup (Concerto pour hautbois et orchestre à cordes) : 1994-1996; ht, orch; editio-Silène 30.

Concerto pour piano : 1995-1997; pf, orch; editio-Silène 33.

Le sexe des anges (Concerto pour clarinette basse) : 2000; cl basse, orch; editio-Silène 44.

Écrits

avec Anne LeBARON, « Darmstadt 1980 », Perspectives of New Music, XIX (1980).

« Geronnene Zeit und Marration : Gyorgy Ligeti im gesprach », Neue Zeitschrift fur Musik, CIL (1988).

« Les Journées mondiales de la musique 1987 », Sonances, VII (1988).

« Les Six Études pour piano de Gyorgy Ligeti; ou, l'Art subtil de créer en assumant les référents culturels », Canadian University Music Review, IX (1989).

Bibliographie

Diane CLOUTIER, « Une carrière qui s'annonce bien », ScM, CCCXXVII (sept.-oct. 1982).

Peter Niklas WILSON, « La Musique du réalisme magique : portrait du compositeur Denys Bouliane », Sonances, VII (hiv. 1987-1988).

Robert EVERETT-GREEN, « Composer puts a fantastic twist on his material », Globe and Mail (Toronto, 25 nov. 1989).

Jean-Michel BOULAY, « Le labyrinthe visité », Canadian University Music Review, XV (1995).

« Denys Bouliane active in Germany », Canadian Composer (hiv. 1991).

Dominique OLIVER, « Passion & intellect », Words & Music (avr. 1997).

Dominique OLIVER, « Denys Bouliane : un véritable dynamo de la culture musicale québécoise », Paroles & Musique (avr. 1997).

« Re-Bienvenue à Denys Bouliane! », Alternance : bulletin du centre de musique canadienne au Québec (aut. 1995).

Musique de chambre

Quintette à vent : 1976; editio-Silène 2.

Climats pour 14 instrumentistes : 1978; perc, 6 vents, 3 cdes, p; editio-Silène 3; RCI 546 (SMCQ).

Jeux de société : 1980 (rév 1981); quin vent, p; editio-Silène 4; 1983; SNE 543-CD (Ens Köln).

Comme un silène entr'ouvert : 1983 (version abrégée), 1985 (version complète); quat vent, hp, p, cb, bande; editio-Silène 8a & 8b; SNE 543-CD (Ens Köln).

Rituel lapidaire en souvenance... : 1984 (rév 1985); cor angl, vib; editio-Silène 9.

À propos... et le baron perché? : 1985; 9 vents, cb; editio-Silène 13; SNE 543 (SMCQ).

... a certain chinese cyclopædia... : 1986; quin vent; editio-Silène 14.

Neuf résidus pour deux claviers : 1987; editio-Silène 16.

Contredanse du silène Badouny : 1998; Pno; editio-Silène 43.

Qualia sui : 2001; trio p; editio-Silène 46.

Voix

Quatre chants pour soprano, piano et violoncelle (Nelligan, Saint-Denys Garneau, Grandbois) : 1975;editio-Silène 1.

Das Affenlied (G. Benn) : 1988; sop; editio-Silène 17.

Manche haben Trompinetten : 1989-1990; sop, cl basse; editio-Silène 19.

Musique électroacoustique

Paraphrase en pente douce sur Le Hareng Saur de Charles Cros : 1984; bande; editio-Silène 10.

Organum : 1985; diapositives, bande; editio-Silène 12.

Pilu, wo bist du? : 1985; jeux d'enfants, bande; editio-Silène 11.

Pour parer la Parade!: 1994; bande; editio-Silène 27.

Lecture supplémentaire