Ballon, Ellen | l'Encyclopédie Canadienne

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Ballon, Ellen

Ellen Ballon. Pianiste (Montréal, de parents russes, 1898 - 21 décembre 1969) D.Mus. h.c. (McGill) 1954. Pianiste prodige, elle gagna à six ans la première bourse du directeur du McGill Cons. (Université McGill), au cours de l'année inaugurale de cette école en 1904.

Ballon, Ellen

Ellen Ballon. Pianiste (Montréal, de parents russes, 1898 - 21 décembre 1969) D.Mus. h.c. (McGill) 1954. Pianiste prodige, elle gagna à six ans la première bourse du directeur du McGill Cons. (Université McGill), au cours de l'année inaugurale de cette école en 1904. Elle y étudia avec Clara Lichtenstein. Pendant son enfance, Ballon fut l'objet de commentaires flatteurs de Josef Hofmann (dont elle sera plus tard l'élève en Suisse, puis à New York), Adele aus der Ohe et Raoul Pugno. Arthur Rubinstein aurait déclaré à son sujet : « C'est le plus grand génie pianistique que j'aie jamais rencontré. » À la suite d'un récital d'adieu au Royal Victoria College à Montréal, le 27 décembre 1906, elle partit pour New York étudier avec Rafael Joseffy. Ses protecteurs étaient sir Wilfrid Laurier, le Premier ministre du Canada, et sir William Peterson, le principal de l'Université McGill. Elle était encore enfant lorsqu'elle fit ses débuts à New York en mars 1910, jouant les concertos de Mendelssohn en sol mineur et de Beethoven en do majeur, avec la New York Symphony dirigée par Walter Damrosch. En 1912, le président Taft l'invita à se produire à la Maison-Blanche; elle retournera y jouer pour le président Roosevelt en 1934 et pour le président Eisenhower en 1954. À New York, elle poursuivit ses études avec Josef Hofmann puis travailla à Vienne avec Wilhelm Backhaus. Lorsqu'elle revint d'Europe afin de jouer avec l'Orchestre philharmonique de New York dirigé par Josef Stransky (Concerto n 4 de Saint-Saëns, 31 janvier 1921), elle était une pianiste de concert en pleine possession de ses moyens. Elle poursuivit cependant des études à New York avec Alberto Jonas, au moins jusqu'en 1925, et se produisit de nouveau avec l'Orchestre philharmonique de New York durant les saisons 1925-26, 1929-30 et 1932-33. Elle effectua sa première tournée européenne d'importance en 1927, se produisant avec les orchestres philharmoniques de Berlin et de Vienne et l'orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam. Elle se fixa ensuite à Londres, donna des récitals privés au palais de Kensington pour les princesses Beatrice et Helena Victoria, se produisit en récital public (notamment dans l'International Celebrity Series, 1936-37) et effectua une tournée en Grande-Bretagne et en Scandinavie. Elle revint en Amérique du Nord avant la Deuxième Guerre mondiale et se fixa finalement à Montréal.

Longtemps admiratrice et amie du compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos, elle exécuta plusieurs de ses oeuvres et lui commanda son Concerto n 1, qu'elle créa à Rio de Janeiro sous la direction du compositeur (1946). Elle en donna aussi, en 1947, la première américaine (avec l'OS de Dallas dirigé par Antal Dorati) et la première canadienne (enregistrée à Montréal par la SRC avec l'Orchestre des CSM dirigé par Désiré Defauw), reprenant l'oeuvre en 1951 avec l'Orchestre des CSM (OSM) et en 1953 avec le TSO. Ses autres concerts au Canada, donnés dans les années 1920 au cours de ses tournées nord-amér., incluent des récitals en 1928 pour le Ladies' Morning Musical Club de Montréal et le Women's Musical Club of Toronto et, plus tard la même année, un concert avec le TSO. Elle se produisit aussi avec l'Orchestre des CSM en 1939 (Concerto en la mineur de Grieg, avec sir Ernest MacMillan comme chef invité) et en 1951 (Concerto de Villa-Lobos), avec le TSO en 1942 (Concerto n 2 en do mineur de Rachmaninov) ainsi qu'à « L'Heure du concert » à la télévision de la SRC.

Le jeu d'Ellen Ballon était solide au plan rythmique et, à son meilleur, animé d'une vie intense. Si sa carrière au concert ne fut pas tout à fait à la hauteur des promesses exceptionnelles de son enfance, cela peut être attribué au fait qu'elle ne se sentait pas obligée de s'affirmer, un stimulant qui anime la plupart des pianistes de carrière. Elle acquit une fortune importante et fut populaire dans la haute société et les milieux artistiques. Plus tard, comme philanthrope, elle fit des dons substantiels à la faculté de musique de l'Université McGill et établit à son nom une bourse d'études de piano en 1928. Elle recueillit des fonds au bénéfice de la faculté et y fut professeur durant peu de temps. Au cours des années 1950, elle lança et parraina une série de conférences données par des musiciens de renom tels que Gian-Carlo Menotti, Lotte Lehmann et Deems Taylor. Sir Jacob Epstein a fait un buste de Ballon. Ses documents personnels sont conservés à l'Université Dalhousie.

Discographie

Chopin Concerto n 2 : OS de Londres, Ansermet c orch; (1950); Lon LPS-275 et Decca LX-3035.

Piano Solos by Ellen Ballon : Bach-Siloti, Schubert, Liszt, Beethoven; (1951); Lon LPS-306.

Villa-Lobos Concerto n 1 : O de la Suisse romande, Ansermet c orch; (1949); Lon LL-77.

- Piano Music : sélections; v. 1950; Lon L-531 (paru à l'origine sur 78t. Decca).

- Piano Music : sélections; v 1950; Lon LD-9095 et Decca LX-3075 (paru à l'origine sur 78t. Decca).

Ballon grava v. 1927 un rouleau pour piano mécanique, « Were I a Bird », de Henselt, chez Aeolian.

Écrits

« Problems of the prodigy analyzed by pianist who was one », MCour (10 janv. 1945). W. S., « Give us this day our daily Bach is the prayer of Ellen Ballon, pianist », Musical America (30 mai 1925).

Lecture supplémentaire