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Asthme

L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des poumons caractérisée par des crises récurrentes d'obstruction des voies respiratoires. C'est l'une des maladies chroniques les plus répandues chez les Canadiens.

Asthme

L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des poumons caractérisée par des crises récurrentes d'obstruction des voies respiratoires. C'est l'une des maladies chroniques les plus répandues chez les Canadiens. Elle se déclare souvent dès l'enfance, mais ses premières manifestations peuvent survenir à tout âge.

Fonction pulmonaire

Lorsque les poumons sont en santé, l'air est inspiré par le nez et la bouche, passe par la trachée, puis dans les deux bronches (grosses voies aériennes, qui font le lien entre la trachée et les poumons. Ces bronches se séparent pour former les plus petites bronches des trois lobes du poumon droit et des deux lobes du poumon gauche. Les petites bronches se ramifient comme les branches d'un arbre pour aboutir en petits sacs appelés alvéoles. C'est là que l'oxygène passe dans le sang et que le dioxyde de carbone est éliminé.

Dans des poumons asthmatiques, la circulation de l'air entrant et sortant des poumons est obstruée parce que la paroi des voies respiratoires est enflammée et produit du mucus ou parce que les muscles autour des voies respiratoires deviennent sensibles et se contractent ou se tendent, ce qui rétrécit les voies respiratoires (bronchospasmes ou bronchoconstriction). Des poumons asthmatiques sont toujours plus ou moins enflammés. Cette constriction survient plus fréquemment lorsque l'inflammation n'est pas traitée. Les personnes asthmatiques sont atteintes de différents symptômes : pression dans la cage thoracique, souffle court, toux et râle. La sévérité des symptômes varie d'une personne à l'autre et d'une crise à l'autre. Ils peuvent également se calmer pendant de longues périodes ou s'aggraver de temps à autre.

Caractéristiques de la maladie

La cause de la maladie est inconnue, mais les facteurs de risque eux sont connus : les antécédents familiaux d'asthme ou d'allergies, l'exposition des enfants vulnérables à de hauts niveaux d'antigènes, l'exposition à la fumée du tabac ou à des irritants chimiques, le faible poids à la naissance et le syndrome respiratoire aigu sévère ainsi que des infections respiratoires fréquentes pendant l'enfance. Des études longitudinales suggèrent que la vulnérabilité à l'asthme pendant l'enfance pourrait être déterminée pendant le développement fœtal et les cinq premières années de vie.

Il existe plusieurs facteurs qui déclenchent des crises d'asthme, dont des allergènes, comme la moisissure, les squames animales, le pollen, les acariens détriticoles et les coquerelles (spécifiquement leurs fèces). Parmi les déclencheurs non liés aux allergies figurent les produits chimiques et la fumée, l'exercice ardu, l'air froid, la fumée du tabac et le smog, les infections respiratoires virales, les émotions intenses ainsi que certains médicaments, comme l'aspirine et les bêtabloquants. L'urbanisation semble jouer un rôle dans l'augmentation des cas d'asthme. Cependant, la nature du risque n'a pas été clairement définie puisque les études ne prennent pas en compte les allergènes présents à l'intérieur, même s'ils ont déjà été qualifiés de facteurs de risque.

Prévalence

Depuis le milieu des années 1980, la prévalence de l'asthme augmente. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'asthme est devenu un grave problème de santé publique à l'échelle mondiale, qui touche presque 150 millions de personnes dans le monde entier. Au Canada, environ 3 millions de personnes sont asthmatiques. C'est la première cause d'hospitalisation des enfants et d'absentéisme à l'école et la troisième cause de perte d'emploi. L'asthme coûte à l'économie canadienne plus de 600 millions de dollars par année seulement en soins.

Diagnostic et traitement

Les experts canadiens dans le domaine de l'asthme ont mis au point des directives pour diagnostiquer l'asthme et établir des plans de traitement pour les patients atteints d'asthme et d'autres affections allergiques. Les Canadian Asthma Consensus Guidelines (Principes directeurs du consensus canadien sur l'asthme) sont créées en 1996, puis révisées en 1998 et en 2001. Ces directives stipulent que la gestion de l'asthme vise la réduction de l'inflammation des voies respiratoires par le contrôle de l'environnement et les médicaments, plutôt que la poursuite de thérapies intermittentes axées sur le soulagement à court terme des symptômes.

Le diagnostic se fait par le recensement des antécédents du patient, puis par un examen physique approfondi. Le spiromètre mesure l'inhalation et l'exhalation pour déterminer le niveau d'obstruction des voies respiratoires. Un test d'allergie cutanée permet de déceler les substances qui déclenchent l'inflammation des voies respiratoires qui peut mener à des crises d'asthme.

Si l'asthme est déclenché par des allergies, l'immunothérapie peut être envisagée. La pharmacothérapie réduit l'inflammation des voies respiratoires et traite le rétrécissement des voies respiratoires. Les personnes atteintes d'asthme modéré ou sévère prennent des médicaments à long terme, comme des anti-inflammatoires, de façon quotidienne afin de contrôler l'inflammation et de prévenir les crises. Lorsque des symptômes surviennent, des médicaments à court terme (agonistes bêta-2 à action brève en inhalateur) peuvent les soulager. Puisque l'asthme est une maladie chronique, des soins médicaux continus sont généralement nécessaires.

Outre les médicaments, les méthodes de contrôle de l'environnement sont également importantes pour éviter ou éliminer les facteurs qui déclenchent les crises d'asthme. Ces méthodes incluent l'élimination des tapis et des rideaux qui attirent la poussière, de l'exposition à la fumée secondaire ainsi que de l'exposition à des animaux de compagnie. Un traitement non respecté ou un manque de conscience de la gravité de la maladie peuvent causer la mort. Le taux de mortalité causée par l'asthme au Canada diminue depuis 1990 mais, chaque semaine, environ 10 personnes meurent encore de l'asthme.

Vu le nombre accru de diagnostics d'asthme depuis le milieu des années 1980, les chercheurs de l'Institut de recherche en santé d'Ottawa, avec l'aide de scientifiques des Instituts de recherche en santé du Canada, étudient la prévalence de la maladie. D'après leur étude achevée à la fin de 2008, 30 pour cent des diagnostics d'asthme seraient erronés. Ces chiffres laissent supposer que les médecins pourraient passer à côté de problèmes plus graves. Ce sont les tests qui sont remis en question. Les directives de diagnostic clinique ne sont peut-être pas faciles à respecter à cause d'un accès limité à l'équipement de test. Bien que les directives cliniques actuelles recommandent que les médecins utilisent un spiromètre pour déceler l'asthme, il semble que beaucoup de médecins de famille établissent le diagnostic de l'asthme à partir des symptômes rapportés. Selon la Société canadienne de l'asthme, moins de 50 pour cent des personnes asthmatiques sont testées à l'aide d'un spiromètre. Les patients qui sont reconnus asthmatiques ne devraient pas arrêter de prendre leurs médicaments sans consulter leur médecin.

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