Danseurs de Damelahamid | l'Encyclopédie Canadienne

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Danseurs de Damelahamid

Les danseurs de Damelahamid constituent une troupe de danse des Premières Nations du Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, territoire traditionnel de la nation Gitksan. Le nom « Damelahamid » fait référence aux origines du premier ancêtre, Hagbegwatku, et à la terre allouée aux Gitksans quand leurs ancêtres sont arrivés sur la Terre. C'est dans cette région géographique située près de Hazelton (C.-B.) qu'on peut visiter le musée et village historique ‘Ksan.
Danseurs de Damelahamid
Danseurs de Damelahamid
Les Danseurs de Damelahamid se produisent au Musée d'anthropologie de l'Université de la Colombie-Britannique à l'occasion de la Journée nationale des Autochtones 2007.

Origines

Depuis 2003, à Vancouver, Margaret Grenier est la directrice générale et artistique de la troupe. Les parents de Grenier, Ken et Margaret Harris, fondent la troupe de danse en 1960 pour revaloriser leurs traditions culturelles (voir Gitksan).

Ken Harris, doyen et grand chef de l'assemblée royale Dakhumhast, est titulaire des chants traditionnels transmis oralement d'une génération à l'autre aux descendants de l'assemblée. Les histoires, chansons et danses sont transmises au chef lors de sa nomination, et ce, depuis le tout premier chef des Gitksans. Ils deviennent la propriété culturelle du nouveau chef qui, d'une génération à l'autre, ajoute à son anthologie les événements marquants de l'histoire de son peuple. Chaque histoire a lieu dans une région donnée. Par conséquent, le chef est titulaire du lieu et du lien politique ajouté à son anthologie. Une assemblée est une lignée matrilinéaire, ou cellule familiale, et tous les danseurs de Damelahamid appartiennent à l'assemblée Dakhumhast, considérée comme royale en raison de son lien avec le premier chef détenant les droits du peuple Hagbegwatku.

Prestations

En exécutant des danses et des chants qui datent de plusieurs milliers d'années, les danseurs de Damelahamid assurent la pérennité de leur histoire, aussi nommée adwaak, et la préservation identitaire des Premières Nations et expriment leur relation avec la connaissance ancestrale. La transmission de cette connaissance culturelle est interrompue pendant la première moitié du 20e siècle, période pendant laquelle le potlatch est interdit au Canada. Dans le cadre du processus de restauration culturelle, Grenier doit utiliser un enregistrement sur magnétophone à bobines réalisé par sa grand-mère Irene Harris et son grand-oncle Arthur McDames dans laquelle ils remplacent les tambours traditionnels par des casseroles et des poêlons. Après la levée de l'interdiction, la mère de Grenier achète un tambour à un collectionneur pour la famille.

Le premier spectacle que donne la troupe ailleurs que dans une salle de célébration a lieu en juillet 1967 à Prince Rupert dans le cadre de la première édition du festival du saumon Ha Yaw Hawni Naw, aussi connu sous le nom de « Jours de festivités indiennes ». À cette occasion, la troupe se produit sous le nom de Kaien Island Dancers. En 1970, la troupe danse lors de la visite de la reine Elizabeth à Prince-Rupert pendant les célébrations de la fête du centenaire de la Colombie-Britannique. Le festival du saumon et le Festival de danse des Premières Nations We yah hani nah Coastal de Vancouver ont encore lieu aujourd'hui.

En 1991, les danseurs de Damelahamid, en collaboration avec la Karen Jamieson Company, présente le Gawaii Ganii au Museum of Anthropology de l'Université de la Colombie-Britannique. La troupe et ses collaborateurs se produisent en tournée au Japon et dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. Grâce à l'expérience acquise, ce spectacle évolue et devient par la suite la tournée Stone Soup, présentée au Musée de la civilisation d'Ottawa (aujourd'hui le Musée canadien de l'histoire) et à la Place des Arts de Montréal.

En 2004, sous la direction de Grenier, la troupe présente sa première pièce de théâtre au Scotiabank Dance Centre de Vancouver. Koelhz se mos, ou Setting the Path, raconte l'histoire d'une chèvre qui n'a qu'une corne et qui réfléchit sur la possibilité d'unir les ancêtres avec leurs descendants. Dans la culture gitksane, le terme « chemin » renvoie à la responsabilité de la génération actuelle de transmettre les traditions aux nouvelles générations. En 2007, Grenier choisit sept chansons tirées de ses archives pour créer Gilo Hyte: Sharing the Spirit, une œuvre par la suite présentée au Shadbolt Centre for the Arts de Burnaby (C.-B.) et lors de sa tournée en Nouvelle-Zélande et dans les Îles Cook en 2008.

Leurs costumes de danse sont exceptionnellement beaux et sont toujours noirs, rouges et blancs, couleurs qui représentent les pigments à base d'écorce d'aulne et d'ocre utilisés par les autochtones dans le passé. Les types de tambours employés sont le tambour caisse, une grande boîte de cèdre rectangulaire, ou des tambours de peau tendue tenus avec les mains. Les danseurs tentent de faire de leur performance un espace de guérison dans lequel les spectateurs sont confrontés à leur conception des peuples des Premières nations et de leur culture.

En 2010, le Coastal First Nations Dance Festival a lieu à Vancouver Nord, et les danseurs de Damelahamid y offrent un spectacle au Squamish Lil'wat Cultural Centre de Whistler (C.-B.) dans le cadre des olympiades culturelles de 2010.

En juin 2013, la troupe de danse donne la première du spectacle Spirit Transforming, qui part en tournée à Toronto et à plusieurs villes en Colombie-Britannique. En mai 2016, ils donnent la première de Flicker, un spectacle intégrant la danse et la technologie multimédia.

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