Anik Bissonnette | l'Encyclopédie Canadienne

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Anik Bissonnette

Anik Bissonnette, O.C., C.Q., ballerine et administratrice d’activités artistiques (née à Montréal le 9 février 1962). Anik Bissonnette, sans doute la plus connue des danseuses québécoises, est célèbre pour sa musicalité exceptionnelle, la pureté de ses lignes et son adresse hors du commun, ainsi que pour la manière dont elle use de sa technique pour exprimer des émotions d’une grande profondeur. Après plusieurs apparitions acclamées aux côtés de Louis Robitaille, elle devient la danseuse étoile des Grands Ballets Canadiens de 1989 à 2007 et participe annuellement au Gala des Étoiles de 1983 à 2006. Elle est directrice artistique du Festival des Arts de Saint-Sauveur de 2004 à 2014 et directrice artistique de l’École supérieure de ballet contemporain du Québec depuis 2010. Officière de l’Ordre du Canada et chevalière de l’Ordre national du Québec, elle s’est vue décerner le prix Denise-Pelletier et que le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle.
Bissonnette, Anik

Formation et premières années

Anik Bissonnette se met à l’étude du ballet classique à l’école de danse Eddy Toussaint, à Montréal, à l’âge de 12 ans (voir Eddy Toussaint). Elle se joint au Ballet de Montréal Eddy Toussaint cinq ans plus tard en compagnie de sa jumelle identique, Sophie.

Anik Bissonnette forme rapidement un duo avec le danseur étoile d’Eddy Toussaint, Louis Robitaille, et obtient de plus en plus de premiers rôles. La critique encense bientôt à la fois sa sensibilité artistique et sa technique. Sa plasticité contrôlée et sans faille répond à merveille aux interprétations viscérales de Louis Robitaille. Ils sont tous deux célébrés au Québec, particulièrement pour leurs rôles dans des ballets folkloriques tels que Rose Latulipe.

Début de carrière

La carrière d’Anik Bissonnette est, au départ, étroitement liée à celle de Louis Robitaille, à qui elle sera d’ailleurs mariée de 1986 à 2001. En 1984, ils remportent la médaille d’or pour leur chorégraphe Eddy Toussaint à la Helsinki International Ballet Competition avec leur interprétation à deux de Un Simple Moment.Anik Bissonnette entame sa carrière en tant que danseuse invitée indépendante aux côtés de Louis Robitaille en 1986-1987 en participant aux galas du Festival Spoleto, à Charleston, en Caroline du Sud, à Spoleto, en Italie, et à Melbourne, en Australie.

En 1988, toujours en duo avec Louis Robitaille, elle interprète Giselle avec le ballet d’Odessa, en Ukraine. En 1989, elle commence également à danser aux côtés d’autres vedettes internationales. Cette année-là, elle danse avec Laurent Hilaire, de l’Opéra de Paris, dans Le Lac des cygnes,ainsi que dans Roméo et Juliette avec Louis Robitaille pour les Ballets du Capitole, à Toulouse, en France. Elle retourne à Toulouse en 1992 pour y partager la scène avec un autre danseur étoile de l’Opéra de Paris, Éric Vu-An.

Années suivantes

Anik Bissonnette se joint aux Grands Ballets Canadiens en 1989 et en devient la danseuse vedette un an plus tard, en 1990. De 1983 à 2006, elle prend part 22 fois à l’annuel Gala des Étoiles, à Montréal. Elle part également en tournée un peu partout dans le monde avec cette compagnie qui compte nombre de talents internationaux. Son vaste répertoire avec les Grands Ballets Canadiens comprend notamment La Chatte (George Balanchine), Casse-Noisette (Fernand Nault), Coppélia (Enrique Martinez), Allegro Brillante et le Concerto pour violon de Stravinsky (Balanchine), Urlicht (William Forsythe), Without Words (Nacho Duato) et Stepping Stones (Jirí Kylián).

Elle décroche l’un des rôles principaux dans la toute première représentation de Désir (1991), de James Kudelka, puis en 2001 elle interprète le rôle de Lisa dans la distribution originale de La Dame de pique, de Kim Brandstrup. En tant que première danseuse des Grands Ballets Canadiens, elle met à profit sa remarquable assurance technique pour atteindre de nouveaux sommets dans l’émotion aux côtés d’un nouveau partenaire, Mário Radakovský, avec qui elle interprète des œuvres chères au public. Sur invitation de la légende de ballet Carla Fracci, Anik Bissonnette et Mário Radakovský dansent ensemble dans La Chatte à l’Opéra de Rome en 2005.

Carrière d’administratrice d’activités artistiques

Même si elle prend sa retraite des Grands Ballets Canadiens en 2007, Anik Bissonnette continue de danser sur la scène de grands galas un peu partout dans le monde. En 2004, elle est nommée directrice artistique du Festival des Arts de Saint-Sauveur. L’année suivante, elle produit à cette occasion « Kylian Le Grand », une soirée unique de projections d’entrevues et de performances accompagnées d’un ballet en hommage à Jirí Kylián, chorégraphe et metteur en scène tchèque.

De 2004 à 2010, Anik Bissonnette est présidente du Regroupement québécois de la danse, une organisation qui représente les danseurs professionnels de la province, et elle défend leurs intérêts. En 2008, elle devient directrice de la compagnie La La La Human Steps, d’Édouard Lock, qu’elle quitte toutefois en 2010 pour devenir directrice artistique de l’École supérieure de ballet contemporain du Québec. Enfin, 2014 est sa dernière année en tant que directrice artistique du Festival des Arts de Saint-Sauveur.

Distinctions

Parmi les nombreux honneurs reçus par Anik Bissonnette au cours de sa carrière, on compte notamment le prix de la meilleure performance au Porsche Canada Dance International, ainsi que deux prix du Choix du public au Budapest Ballet Gala. Elle est nommée officière de l’Ordre du Canada en 1995 pour « son énorme contribution au développement de la danse classique, tant au Canada qu’à l’étranger ». Cette année-là, elle est choisie par Yvon Brochu pour son livre En plein cœur,qui raconte l’histoire de quatre jeunes Québécois d’exception.

Anik Bissonnette est également sacrée chevalière de l’Ordre national du Québec en 1996 et reçoit en 2008 le prix Denise-Pelletier, l’un des prix pour les arts du spectacle le plus prestigieux au Québec. Elle reçoit les médailles du jubilé d’or et de diamant de la reine Elizabeth II respectivement en 2002 et en 2012, puis le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle pour l’œuvre de sa vie en 2014. En 2005, le magazine de danse américain Pointe la désigne comme l’une des artistes les plus remarquables de la communauté internationale de la danse.