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Thomas Best Hendry

Renvoyé du programme des Arts de l'U. du Manitoba en 1947 parce qu'il n'assistait pas aux cours, il obtient son diplôme de comptable agréé en 1955.

Thomas Best Hendry

 Thomas Best Hendry, dramaturge, directeur de théâtre, conseiller artistique, analyste en matière de politiques sur les arts et critique (Winnipeg, 7 juin 1929 - Toronto, 2 déc. 2012). Tom Hendry acquiert le statut d'écrivain tout en poursuivant une carrière de militant consacrée à la création et au développement de politiques et d'institutions essentielles au soutien et à la présentation des arts.

Renvoyé du programme des Arts de l'U. du Manitoba en 1947 parce qu'il n'assistait pas aux cours, il obtient son diplôme de comptable agréé en 1955. Au début des années 50, il commence à jouer et à écrire pour le réseau anglais de Radio-Canada alors que le théâtre canadien se composait surtout de pièces britanniques ou américaines présentées par des théâtres amateurs ou des compagnies étrangères en tournée. Influencé par une perception d'avant-garde de l'Ouest canadien et un nationalisme optimiste déterminé par les expériences du Canada en temps de guerre, il s'implique dans la communauté des arts qui émerge à Winnipeg.

En 1957, avec John HIRSCH, il fonde le Theatre 77, lequel fusionne avec le Winnipeg Little Theatre pour devenir le MANITOBA THEATRE CENTRE (MTC). Il en est le directeur de 1958 à 1963 et crée un modèle de théâtre régional qui a été reconnu par le Conseil des Arts du Canada en 1961. Ses goûts littéraires se reflètent dans les pièces présentées au MTC durant cette période. En plus des classiques de l'Ouest et des œuvres canadiennes qui comptent les premières canadiennes de nouvelles œuvres étrangères telles que : O Dad, Poor Dad d'Arthur Kopit (1961), Waiting for Godot de Samuel Beckett (1962) et Caretaker de Harold Pinter (1963). Il est également metteur en scène au RAINBOW STAGE de Winnipeg (1958-1961).

En 1963, il reçoit la première Bourse du Conseil des Arts du Canada décernée à un gestionnaire dans le domaine des arts afin d'étudier les systèmes de soutien aux arts de la scène aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe. Il est secrétaire général du Centre du théâtre canadien (CTC) de 1964 à 1969 et met en place le principe de l'abonnement pour stabiliser les finances des compagnies des arts de la scène au Canada avec le consultant américain Danny Newman. Tout en étant au CTC, il convainc le gouvernement canadien de créer un fonds de 10 millions de dollars pour garantir la participation des membres du CTC au programme de bourses du centenaire des arts de la scène. Pour EXPO 67, il organise Colloquium '67: The Design of Theatres, un colloque international qui réunit des architectes du théâtre, des décorateurs, des acteurs, des critiques, des régisseurs et des auteurs, et qui a influencé le développement d'un réseau de petits théâtres d'avant-garde consacrés à des œuvres canadiennes dans les années 70.

En 1969, il devient le premier directeur littéraire du FESTIVAL DE STRATFORD où son accent sur l'avant-garde et le théâtre alternatif influence la création du Tom Patterson Theatre. En 1971, il achète les droits de The Collected Works of Billy the Kid de Michael Ondaatje et programme des oeuvres d'auteurs de renommée internationale comme Fernando Arrabal, Arnold Wesker et Slawomir Mrozek.

En 1971, il va se consacrer à la production et à la publication de pièces canadiennes. Il est l'un des fondateurs de la Playwrights Co-op et du Toronto Free Theatre (TFT) dont il est président et producteur de1971 à 1982. Il a aussi fondé la Playwrights Colony en 1974 et l'a dirigée de 1974 à 1976. Au cours des années 70, il écrit des pièces pour le TFT et d'autres théâtres, il est script pour la série télévisée King of Kensington de Radio-Canada, ainsi que critique pour diverses publications dont le Saturday Night et le Toronto Citizen et la chaîne radiophonique de la SRC.

Sa conviction du rôle important des arts pour la vitalité économique des villes se reflète dans son rapport de 1984-1985, Cultural capital: The Care and Feeding of Toronto'Artistics Assets. De 1984 à 1995, en tant que directeur des politiques au Toronto Arts Council, il a transformé cet organisme bénévole doté d'un budget de 300 000 dollars en un organisme municipal indépendant de financement des arts doté d'un budget de 8 millions de dollars et dirigé par des artistes, une première au Canada. Il favorise aussi l'élaboration de politiques d'équité dans le domaine culturel, garantissant ainsi des droits aux artistes issus des minorités.

En 1986, il préside le Groupe de travail sur le Centre national des arts. En 1987, en collaboration avec sa femme, Judith Carr Hendry, il fonde Les arts et la ville, un groupement de 25 villes, afin de stimuler le financement des arts au niveau municipal et d'en trouver. Ils dirigent cette initiative jusqu'en 1995.

Ses oeuvres les plus importantes comprennent Fifteen Miles of Broken Glass (1966), une pièce pacifiste qui a été dénoncée au Parlement pour sa description de drapeaux britanniques qu'on brûle, mais qui a gagné la Médaille du lieutenant-gouverneur de l'Ontario avec la version destinée au théâtre; Satyricon (1971), une pièce musicale controversée sur la corruption sociale, jouée à guichets fermés à Stratford; How are Things with the Walking Wounded (1972); Gravediggers of 1942 (1973); Byron (1976); Hogtown: Toronto the Good (1981) et Not in My Back Yard (1994). En 2001, il dirige un des ateliers de lecture d'une nouvelle pièce, Finger of Fate : an Ontario Fairy Tale.

En 1986, il occupe la chaire Barker FAIRLEY de culture canadienne à l'U. de Toronto, à titre de professeur invité. En 1995, il devient Officier de l'Ordre du Canada. En 2008, le Manitoba Theatre Centre a nommé en son honneur, une salle de spectacle, le Tom Hendry Theatre.

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