Régis Labeaume | l'Encyclopédie Canadienne

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Régis Labeaume

Régis Labeaume, dirigeant dans le secteur minier, homme d’affaires, politicien, 37e maire de Québec de 2007 à 2021 (né le 2 mai 1956 à Roberval, au Québec). Sous la direction du maire Labeaume, Québec attire plusieurs entreprises et des activités de divertissement de tout premier plan, sans toutefois réussir à ramener une très recherchée franchise de la Ligue nationale de hockey.

Régis Labeaume

Jeunesse et début de carrière

Régis Labeaume naît à Roberval sur les bords du lac Saint‑Jean au Québec. Fils de Maurice Labeaume et de Thérèse Bolduc, il étudie la sociologie à l’Université Laval. Après avoir obtenu son diplôme en 1980, il travaille comme attaché politique auprès de Jean‑François Bertrand, alors ministre des Communications du gouvernement provincial dirigé par le Parti Québécois.

De 1985 à 1993, Régis Labeaume exerce les fonctions de président fondateur de la société minière Mazarin. Il est également coauteur d’un ouvrage sur l’innovation dans le secteur minier au Québec intitulé Les innovations dans le monde minier au Québec. Il siège aux conseils d’administration de la société Asbestos et des mines d’amiante Bell.

Régis Labeaume travaille également, durant sa carrière, comme cadre dirigeant pour plusieurs entreprises technologiques dans la région de Québec et en tant que consultant pour des entreprises étrangères qui souhaitent s’établir au Québec. Il exerce les fonctions de président et de directeur général de la Fondation de l’entrepreneuriat, qui a pour vocation de promouvoir une culture de création d’entreprises dans la région de Québec. Régis Labeaume est également membre des conseils d’administration d’Hydro‑Québec, de la Fondation de l’Université Laval et du Festival d’été international de Québec.

Carrière politique

Régis Labeaume dit avoir voté « oui » aux deux référendums sur la souveraineté du Québec de 1980 et 1995. En 1998, il essaie, sans succès, d’être désigné par le Parti Québécois comme candidat dans la circonscription de Montmorency. Il échoue une nouvelle fois, en 2005, dans sa tentative de devenir chef de Renouveau municipal de Québec, un parti municipal de Québec.

En octobre 2007, la mairesse de Québec, Andrée Boucher, décède après moins de deux années de mandat. Deux mois plus tard, Régis Labeaume annonce son intention de lui succéder et d’être candidat indépendant à la mairie.

Le futur maire explique, dans une entrevue, que sa décision d’entrer en politique municipale est motivée par le souhait de l’une de ses filles, craignant qu’il n’y ait pas d’avenir pour les jeunes à Québec, d’être scolarisée à Montréal. Il mène une campagne visant à mettre fin à l’exode des jeunes. Régis Labeaume cherche aussi à favoriser les investissements dans des grands événements afin de donner un nouveau dynamisme à la ville. Régis Labeaume rallie à sa cause les conseillers municipaux indépendants et, lors d’une élection extraordinaire organisée le 2 décembre 2007, il obtient 59 % des suffrages. Il est ensuite réélu maire à trois reprises, en 2009, en 2013 et en 2017, avec respectivement 80 %, 74 % et 55 % des voix.

Maire de Québec

Tout au long de son premier mandat de maire, Régis Labeaume met l’accent sur la promotion de Québec en tant que destination touristique majeure au Canada.

Les célébrations du 400e anniversaire de la capitale provinciale, en 2008, avec notamment au programme des concerts de vedettes comme Paul McCartney et Céline Dion, permettent de braquer l’attention des médias internationaux sur la ville. Sa campagne pour attirer dans la région les touristes et les entreprises s’avère si réussie qu’en 2012, la City Mayors Foundation, un groupe de réflexions et d’études international, lui décerne la quatrième place au classement des maires du monde entier.

Commentaires controversés

Régis Labeaume est surnommé de façon peu flatteuse le « Napoléon de Québec » par ses critiques. Il adopte souvent un style mordant et haut en couleur et est connu pour susciter la controverse avec ses « petites phrases » et ses commentaires. En novembre 2015, alors que le Canada s’apprête à accueillir 25 000 réfugiés syriens, il déclare que la ville privilégiera les orphelins syriens et les familles avec deux enfants. Il explique aux journalistes : « Les familles, ça fait moins peur au monde que des gars de 20 ans frustrés. » Finalement, il fait marche arrière, précisant qu’il avait eu tort de faire ces commentaires. (Voir Réponse canadienne à la crise des réfugiés d'origine syrienne.)

Après d’autres remarques ayant suscité une forte indignation, le maire de Québec revient également rapidement sur ses plans d’interdiction des pit‑bulls dans la ville.

Jeux olympiques et hockey

Depuis longtemps, le maire Labeaume souhaite attirer à Québec des manifestations sportives de premier plan. Il envisage de déposer la candidature de la ville pour l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2026. Toutefois, le Comité international olympique l’informe, en 2011, que, compte tenu de la trop faible altitude des montagnes voisines, Québec ne pourra pas être choisie.

En 1995, les Nordiques de Québec déménagent à Denver dans le Colorado pour devenir l’Avalanche du Colorado. Québec entretient une intense nostalgie pour le hockey depuis cette époque. Régis Labeaume consacre donc une grande partie de son énergie, durant son mandat, à tenter de réaliser son rêve de faire revenir une franchise de la Ligue nationale de hockey (LNH) dans la ville. Le commissaire de la LNH Gary Bettman déclare que la ville devra remplir deux critères pour avoir une chance d’obtenir une franchise : la construction d’un nouvel aréna pour remplacer le Colisée Pepsi et un solide actionnariat.

Quebec Nordiques, logo
(copyright LNH)

Deux mois avant les élections municipales de décembre 2009, Régis Labeaume annonce son intention de construire un nouvel aréna de 18 000 places à côté de l’ancien Colisée Pepsi, dans le cadre d’un plan pour ramener les Nordiques en ville. Toutefois, le gouvernement fédéral rejette la demande de financement de l’aréna. Seuls le gouvernement provincial et la Ville de Québec acceptent de payer pour des coûts estimés à 370 millions de dollars. Quebecor Inc se voit donc accorder les droits exclusifs d’exploitation de l’aréna sans un processus d’appel d’offres ouvert. L’aréna est nommé Centre Vidéotron d’après le nom de la filiale du groupe gérant les activités Internet et télévision par câble.

Inaugurée le 12 septembre 2015, la nouvelle enceinte est peu utilisée durant sa première année de fonctionnement. On y organise des concerts et des matchs de ligues mineures de hockey. Son exploitation demeure déficitaire en 2021. La municipalité s’est engagée, dans le cadre de l’entente conclue avec Quebecor, à partager les pertes financières du nouvel aréna. En dépit de la construction de cette nouvelle enceinte qui brille de mille feux, la LNH décide, en juin 2016, de reporter une décision quant à une expansion à Québec. Elle annonce plutôt que sa prochaine franchise s’installera à Las Vegas.

Fin de carrière à la mairie

Le 29 janvier 2017, un attentat meurtrier au Centre culturel islamique de Québec secoue la communauté musulmane de Québec. (Voir Fusillade à la mosquée de Québec; Islamophobie au Canada.) Régis Labeaume réagit en s’attaquant plus activement au racisme et en mettant de l’avant l’importance du vivre ensemble. Trois ans plus tard, il reconnaît que le racisme systémique demeure un problème important.

En novembre 2017, il est réélu avec 55 % des votes. Sa priorité est de donner à Québec un réseau structurant de transport en commun, notamment un tramway. Cependant, il se heurte au manque de financement venant du gouvernement du Québec. En 2018, le gouvernement libéral de Philippe Couillard s’entend avec le maire Labeaume pour un projet de tramway. Par contre, les choses se compliquent avec la défaite du gouvernement libéral et l’élection de la Coalition Avenir Québec. Il faudra attendre jusqu’en 2021 pour qu’un projet de tramway à Québec soit autorisé.

Pendant ses années à la mairie, Régis Labeaume tente aussi de remettre de l’ordre dans les finances de la Ville de Québec. Il diminue le niveau d’endettement de Québec tout en augmentant les investissements.

Après 14 ans à la mairie, il annonce qu’il ne se représentera pas comme candidat aux élections municipales de 2021. Il est remplacé par Bruno Marchand en tant que maire de Québec. (Voir Politique municipale.)

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