Formation et début de carrière
Fils d’un diplomate canadien qui a occupé différents postes en Russie et en Allemagne avant d’être nommé ambassadeur du Canada à Cuba, James Hyndman a vécu une partie de son enfance à l’étranger avant de se poser dans la région de la capitale nationale. Il fréquente d’abord le lycée Claudel d’Ottawa, puis entreprend sa cinquième année du secondaire au Collège Saint-Alexandre à Hull (Gatineau). C’est là qu’il découvre le théâtre en jouant dans la pièce Un chapeau de paille d’Italie, une comédie de l’auteur français Eugène Labiche.
Il entreprend des études en sciences politiques à l’Université d’Ottawa et décroche un rôle dans une production du Département de théâtre. Remarqué et encouragé par le professeur Tibor Egervari, il défend d’autres rôles dont celui de Lucky dans En attendant Godot de Samuel Beckett, présentée au Théâtre de l’Île. Formé à l'Atelier de l'Acteur-Créateur (ancien cours Alain Knapp) (1985-1986) et au cours Florent, à Paris, où il poursuit des études en sciences politiques, le jeune comédien participe à quelques spectacles en France et en Belgique avant de revenir au Québec, complétant sa formation auprès de Téo Spychalski et de Gabriel Arcand (Groupe de la Veillée), ainsi que de Pol Pelletier.
C'est au Théâtre La Licorne que James Hyndman fait ses débuts montréalais, dans l'univers sordide de la dramaturge canadienne Judith Thompson avec la pièce Je suis à toi, mise en scène par Claude Poissant (1990). Sans doute à cause du physique frappant que lui confèrent sa haute taille et son crâne rasé, on lui confie plusieurs personnages inquiétants au début de sa carrière, au théâtre comme au cinéma, rôles qu'il défend avec panache.
Théâtre
En 1992, à L’Espace la Veillée, la critique remarque James Hyndman dans Le retour de Harold Pinter (nomination dans la catégorie de la révélation de la saison aux Prix de la critique), signé Gregory Hlady. Il participe également à Amerika, d'après Franz Kafka, du même metteur en scène. L'année suivante, son interprétation du rôle-titre dans L'homme laid au Théâtre de Quat'Sous fait sensation, à la faveur du caractère provocant et de l'atmosphère glauque de la pièce de Brad Fraser. Avec le personnage d'Olaf dans Le temps et la chambre de Botho Strauss, le metteur en scène Serge Denoncourt lui offre l'occasion d'une interprétation tout en finesse (Théâtre du Nouveau Monde, 1995).
Sous la direction de Brigitte Haentjens, il arpente des univers éloignés dont celui de Bernard-Marie Koltès (La nuit juste avant les forêts, Sibyllines, 1999-2001), d’August Strindberg (Mademoiselle Julie, Espace GO, 2002) et de Georges Feydeau (Farces conjugales, Théâtre du Rideau Vert, 2003). Cette dernière production révèle un talent comique inattendu, que la télévision notamment lui permettra d'explorer. James Hyndman participe à une autre comédie : Variations sur un temps de David Ives, mise en scène par Pierre Bernard et Frédéric Blanchette à l'occasion du Festival Juste pour rire en 2004. Au Théâtre du Nouveau Monde en 2007, il se glisse dans la peau de l'insolent Don Juan de Molière (mise en scène de Lorraine Pintal), livrant toutefois une interprétation un peu effacée aux côtés du Sganarelle haut en couleur de Benoît Brière.
À l'occasion de lectures au Studio littéraire de la Place des Arts, il a mis sa voix chaude au service d'œuvres célébrant la passion amoureuse : L'amour aux temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez (2006) et L'amant de lady Chatterley de D.H. Lawrence (2007). Il assure également la voix hors-champ dans les volets 1 et 2 du film jeunesse Une galaxie près de chez vous (2004 et 2008). On le retrouve en 2010 au Théâtre du Nouveau Monde dans la pièce Le dieu du carnage de Yasmina Reza, en 2013 à l’Usine C dans La concordance des temps, adaptation du roman d’Evelyne de la Chenelière, puis en 2017 au Théâtre Prospéro dans Je disparais de l’auteur norvégien Arne Lygre.
En 2016-2017, il propose une série de soirées de lecture à voix haute de ses œuvres théâtrales favorites au Théâtre de Quat’Sous et au pavillon Pierre-Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec.
Télévision
À la télévision, on voit notamment James Hyndman dans 4 et demi, Diva, Le cœur a ses raisons et Les hauts et les bas de Sophie Paquin. Mais c'est son rôle du suffisant journaliste Benoît Dumais dans Rumeurs (2002-2006), pour lequel il obtient le prix Gémeaux Meilleure interprétation premier rôle masculin dans la catégorie téléroman, comédie (2003), qui le consacre vedette du petit écran.
De 2009 à 2013, il incarne le Dr Pierre Meilleur dans la série télévisée Trauma créée par Fabienne Larouche et réalisée par François Gingras. Il joue également son propre rôle dans Les bobos, aux côtés de Marc Labrèche et de Anne Dorval, puis offre une performance remarquable en endossant le personnage de François Bélanger dans la deuxième et troisième saison de la série Au secours de Béatrice. Ce rôle lui vaut d’ailleurs en 2016 le prix Gémeaux Meilleur rôle de soutien masculin dans la catégorie série dramatique annuelle.
Cinéma
Au cinéma, James Hyndman livre des compositions réussies de silhouettes sombres ou auréolées de mystère : l'animateur de radio nocturne dans Eldorado de Charles Binamé (1995), Hans dans Le polygraphe de Robert Lepage (1996), le peintre paraplégique dans Souvenirs intimes de Jean Beaudin (1999), adapté du roman de Monique Proulx Homme invisible à la fenêtre, Paul dans Le Marais de Kim Nguyen (2002) ou l'étranger dans Black Eyed Dog de Pierre Gang (2006). En 2016, il tient le rôle principal dans le film de Denis Côté Boris sans Béatrice, puis en 2017, il joue dans Nous sommes les autres de Jean-François Asselin.
Prix et distinctions
Meilleure interprétation premier rôle masculin : téléroman, comédie (Rumeurs), prix Gémeaux (2003)
Meilleur rôle de soutien masculin : série dramatique annuelle (Au secours de Béatrice), prix Gémeaux (2016)