Gérance de l’environnement au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

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Gérance de l’environnement au Canada

La gérance de l’environnement consiste à utiliser les ressources de manière responsable et à protéger l’environnement. Un exemple d’utilisation responsable est la limitation de l’exploitation des ressources naturelles. La conservation et la création de parcs nationaux et provinciaux sont des exemples de protection de l’environnement. Pour certaines personnes, l’expression « gérance de l’environnement » peut comporter des connotations religieuses. Toutefois, beaucoup la préfèrent à « gestion de l’environnement », car le mot « gestion » évoque la domination de l’humain sur la nature. (Voir aussi Mouvements écologistes; Durabilité au Canada.)

Histoire

Première Nation Sagkeeng

Des membres de la Première Nation Sagkeeng, une communauté anichinaabée située à l'extrémité sud du lac Winnipeg, au Manitoba, récoltent du riz sauvage le 14 septembre 2012.

Les peuples autochtones du Canada pratiquent la gérance de l’environnement depuis des temps immémoriaux. Par exemple, les Anichinabés ont pratiqué pendant des siècles une culture durable du manoomin (riz sauvage nordique). Les semences de riz sauvage sont plantées dans l’eau à une certaine profondeur, puis soignées par les personnes ou les familles qui les ont plantées. La gérance du riz sauvage comprend des tâches comme éliminer la végétation concurrente, par exemple les nénuphars. À son tour, le riz sauvage contribue à la biodiversité de la forêt boréale. Par exemple, ces cultures constituent un habitat précieux pour des millions d’oiseaux migrateurs ou résidents.

La gérance de l’environnement a été transformée par la traite des fourrures et la colonisation blanche. La traite des fourrures a dévasté les populations de castors et les forêts ont été remplacées par des fermes. Le mouvement de conservation canadien est né dans les années 1880 en réaction à l’exploitation des ressources. Par exemple, en 1887, des conservationnistes ont créé un sanctuaire d’oiseaux au lac de la Dernière-Montagne, en Saskatchewan. Premier du genre en Amérique du Nord, le sanctuaire fournit un important habitat à des espèces d’oiseaux menacées comme la grue blanche et le pluvier (voir aussi Animaux menacés au Canada). 

C’est aussi à cette époque que débute la création de parcs nationaux et provinciaux, à commencer par le Parc national Banff, en 1885. Lors de la création des premières zones protégées, comme celle de Banff et plusieurs autres, la gérance de l’environnement par les Autochtones est exclue, et dans certains cas ils sont expulsés du territoire (voir Parcs nationaux du Canada).

Technologie

La technologie joue un rôle croissant dans la gérance de l’environnement. Par exemple, en 2007, la Première Nation Heiltsuk, située à Bella Bella, en Colombie-Britannique, a commencé à utiliser l’analyse génétique pour surveiller le nombre de grizzlis. Des échantillons de poils sont analysés, et les ours sont catalogués. Le but est de savoir combien d’ours vivent dans une zone donnée et comment leur nombre évolue en fonction des migrations de saumons, de l’activité humaine et de la gestion des forêts. En outre, des scientifiques de la John Prince Research Forest travaillent en collaboration avec la Première nation Tl’azt’en pour surveiller les populations d’orignaux à l’aide de la technologie GPS. Les orignaux sont étudiés dans le territoire traditionnel de la nation Tl’azt’en, dans le nord de la Colombie-Britannique. Des initiatives comme celle-ci ont un impact sur les politiques publiques et les lois qui encadrent l’exploitation des ressources.