Chefs de musique, de choeur et d'orchestre | l'Encyclopédie Canadienne

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Chefs de musique, de choeur et d'orchestre

Bien que la coutume de battre la mesure avec la main, le pied, une baguette, un archet ou un rouleau de papier afin de coordonner l'exécution d'un ensemble date de plusieurs centaines d'années, l'attribution de cette responsabilité à un seul individu ne s'implanta qu'au début du XIXe siècle.

Chefs de musique, de choeur et d'orchestre

Bien que la coutume de battre la mesure avec la main, le pied, une baguette, un archet ou un rouleau de papier afin de coordonner l'exécution d'un ensemble date de plusieurs centaines d'années, l'attribution de cette responsabilité à un seul individu ne s'implanta qu'au début du XIXe siècle. Jusque-là, l'interprète principal d'un groupe instrumental dirigeait de sa place, au premier rang des violons, au clavecin ou à la console de l'orgue à l'église. Le plus souvent, les premiers chefs d'orchestre au sens moderne du terme furent des compositeurs comme Weber, Mendelssohn, Berlioz et Nicolai, dont l'écriture instrumentale et vocale était complexe au point de nécessiter une direction attentive pour être bien rendue. Sans doute en raison de l'expansion considérable de l'orchestre et de son répertoire et aussi à cause de la popularité de l'opéra et du ballet, un nouveau genre de virtuose fit surface à la fin du XIXe siècle : le chef d'orchestre, de choeur ou d'opéra considéré comme interprète à temps plein, ayant abandonné ou n'ayant jamais entrepris une carrière de compositeur ou d'interprète. Lent à se doter d'orchestres majeurs et de compagnies d'opéra, le Canada fut aussi lent à produire des chefs d'orchestre d'importance. À cause de la régularité de leurs fonctions, les musiques militaires et les chorales d'église exigeaient la présence de chefs, mais ceux-ci se rapprochaient plus de l'ancienne tradition que de la nouvelle. Même après 1950, les orchestres symphoniques et les choeurs qui disposaient de budgets élevés et se produisaient souvent et régulièrement étaient trop peu nombreux au Canada pour stimuler l'émergence d'une école nationale de chefs de carrière, ou pour répondre à ses ambitions. De très rares musiciens canadiens, soit à cause d'une aptitude innée, d'une grande détermination ou d'une chance exceptionnelle, réussirent, sans formation ni expérience spécifiques, à occuper des postes importants de direction musicale. Ernest MacMillan et Wilfrid Pelletier sont les exemples les plus frappants. Inversement, la multiplication, surtout en Ontario après 1956, d'orchestres communautaires (institutions canadiennes plus ou moins équivalentes des petites maisons d'opéra, berceaux de la plupart des grands chefs européens), commença à donner aux jeunes chefs l'occasion de mettre leurs talents à l'épreuve et d'affirmer leur compétence. Les grands chefs artisans de leur propre succès ont néanmoins été trop peu nombreux et les produits des orchestres communautaires ont semblé trop modestes aux yeux des conseils d'administration d'orchestres en quête de noms pouvant stimuler la vente de billets. En 1991, les 14 principaux orchestres symphoniques au Canada (ceux dont le budget dépassait 1 000 000 $) étaient encore dirigés en majorité par des étrangers, à l'exception de l'Orchestre philharmonique de Calgary, avec Mario Bernardi, de l'Orchestre philharmonique de Hamilton, avec Victor Feldbrill, et de l'Orchestre symphonique de Victoria, avec Peter McCoppin (Uri Mayer, de l'OS d'Edmonton, a été naturalisé canadien).

Avant la Première Guerre mondiale

Les programmes et annonces de concerts au Canada d'avant la Confédération font état d'un mélange de musique pour orchestre et d'exécutions de solistes, en identifiant ces derniers plus souvent que la personne qui dirige. Les premiers Canadiens pouvant être considérés comme chefs d'une harmonie, d'un choeur ou d'un orchestre (bien que seulement à temps partiel) sont Jean-Chrysostome Brauneis I, James Paton Clarke, Richard Coates, Stephen Codman, Antoine Dessane, F.-H. Glackemeyer et au moins deux musiciens nés au Canada, Charles Sauvageau et François Vézina. Pour la plupart d'entre eux, la direction musicale était une occasion peu fréquente mais prestigieuse de sortir de l'existence modeste d'organiste, de chef de choeur ou de professeur de musique. La même remarque s'applique aux nombreux chefs d'harmonie et directeurs de sociétés musicales de la fin du XIXe siècle. Les chefs d'harmonie les plus remarquables furent John Bayley, Edmond Hardy (actif jusqu'au début des années 1930), Charles Lavallée, Ernest Lavigne, George R. Robinson et Joseph Vézina. A.-J. Boucher et Guillaume Couture à Montréal, John Carter à Toronto, Edward Fisher à Ottawa et Toronto, Charles H. Porter à Halifax, F.H. Torrington à Montréal et Toronto et Theodor Zoellner à Berlin (Kitchener) dirigèrent de façon exceptionnelle des sociétés philharmoniques et des choeurs. Calixa Lavallée, tout aussi doué comme chef d'harmonie et de choeur que dans le domaine de l'opéra, actif au Canada et aux États-Unis, se classe dans une catégorie à part.

Le début du XXe siècle fut une période d'expansion et de prospérité pour la musique. Des choeurs importants fleurirent dans plusieurs villes et des orchestres à l'existence précaire commencèrent à apparaître. Parmi les grands chefs de choeur de cette époque, citons Edward Broome, Bruce Carey, Alexandre-M. Clerk, Albert Ham, Charles A.E. Harriss et A.S. Vogt. Parmi les chefs d'orchestre pionniers, mentionnons J.-J. Goulet, Max Weil et Frank Welsman ainsi que deux musiciens qui s'étaient surtout fait connaître comme chefs d'harmonie : Ernest Lavigne et Joseph Vézina. Bertha Drechsler Adamson de Toronto, Gertrude Huntly Green de Victoria et Gena Branscombe, qui émigra aux États-Unis, furent au nombre des premières femmes à diriger un orchestre.

Parmi les premières vedettes internationales en direction d'orchestre à visiter le Canada, on remarque Wilhelm Gericke, Victor Herbert, André Messager, Emil Mollenhauer, Artur Nikisch, Emil Paur, Anton Seidl, Theodore Thomas (1873) et Arturo Toscanini. La plupart venaient des É.-U. avec leurs orchestres habituels. Sir Alexander Mackenzie, qui dirigea à la fois des orchestres et des choeurs canadiens lors du Cycle des festivals de musique, en 1903, fut le chef de choeur dont le passage eut le plus grand retentissement.

Années 1920 et 1930

En faisant le tour des chefs d'orchestre et de l'histoire de la direction musicale de la Première Guerre mondiale à nos jours, le présent article se propose avant tout de décrire les divers débouchés professionnels et de nommer les personnalités dominantes pour qui la direction musicale constitua une activité primordiale ou importante, à l'origine de leur renommée. La majorité d'entre eux ne seront nommés qu'une fois, même si leurs réalisations englobèrent plusieurs catégories. Il est cependant impossible de mentionner ici tous les chefs d'orchestre, d'harmonie et de choeur (plus de 100) faisant l'objet d'articles dans l' EMC, ni les centaines d'autres dont les noms figurent dans les divers articles sur les interprètes, villes, universités, groupes ethniques, harmonies, choeurs, etc.

Après la Première Guerre mondiale, les orchestres professionnels ou semi-professionnels furent habituellement confiés à des musiciens d'origine européenne, quand ils n'étaient pas fondés par eux. Plusieurs troquèrent leurs instruments à cordes ou à clavier pour la baguette seulement après leur arrivée au Canada : Luigi von Kunits et Reginald Stewart à Toronto, Douglas Clarke à Winnipeg et à Montréal, Donald Heins à Ottawa, Allard de Ridder à Vancouver et à Ottawa, Gregori Garbovitsky à Calgary, Graham Godfrey à Hamilton et W. Knight Wilson à Regina. Parmi les quelques chefs d'orchestre symphonique nés au Canada qui amorcèrent leur carrière dans l'entre-deux-guerres, mentionnons Jean-Marie Beaudet, Eugène Chartier et J.-J. Gagnier à Montréal, Ernest MacMillan à Toronto et Edwin Bélanger et Robert Talbot à Québec.

Les orchestres de théâtres, de cinémas, d'hôtels et de studios radiophoniques procuraient des débouchés beaucoup plus nombreux dans le champ de la direction musicale. Les chefs reconnus dans ces domaines (dont plusieurs étaient encore actifs après la Deuxième Guerre mondiale) furent Giuseppe Agostini, Jack Arthur, Rex Battle, Alexander Chuhaldin, Henri Delcellier, Percy Faith, Howard Fogg, Bruce Holder, Armand et Maurice Meerte, Henri Miro, Marjorie A. Payne (la première femme à diriger à la radio, semble-t-il, à Halifax), Luigi Romanelli, Joseph Shadwick, Jerry Shea, Herbert Spencer, Edmond Trudel et Geoffrey Waddington. Au nombre des chefs de choeur les plus doués, on compte W.H. Anderson, J.-Arsène Brassard, Dan A. Cameron, H. Whorlow Bull, Berkley E. Chadwick, Harry Dean, Charles E. Findlater, H.A. Fricker, Charles et Jean Goulet, Filmer Hubble, H.K. Jordan, Frederic Lord, Bernard Naylor, Hugh Ross, Alfred Whitehead et Healey Willan. Les noms d'Ernest MacMillan et de Reginald Stewart méritent ici une seconde mention. Parmi les chefs d'harmonie exceptionnels figurèrent J.-J. Gagnier, Charles O'Neill et John Slatter (voir Harmonies 1 pour une liste plus fournie). Quelques Canadiens se firent un nom aux États-Unis : Rosario Bourdon à titre de chef des enregistrements en studio de RCA Victor, Bruce Carey comme dir. de chorales et Wilfrid Pelletier au Metropolitan Opera de New York (ce dernier assuma en outre un rôle important à Montréal après 1934 et plus tard à Québec).

Après la Deuxième Guerre mondiale

Malgré les difficultés mentionnées auparavant, plusieurs jeunes Canadiens persistèrent à faire de la direction musicale leur seule spécialité ou leur activité principale. Contrairement à beaucoup de musiciens de la génération précédente qui ne purent vraiment faire de la direction une activité plus intense que leur travail comme musiciens d'orchestre - John Adaskin, Samuel Hersenhoren, Eugene Kash, Paul Scherman et Albert Steinberg en sont des exemples -, les nouveaux venus y parvinrent, sans aucun doute grâce à un meilleur système d'éducation et aux possibilités plus nombreuses créées par les besoins toujours croissants de la SRC, des orchestres, des choeurs et des festivals de musique partout au pays. Au nombre des chefs d'orchestre symphonique d'origine canadienne de l'après-guerre, citons Jacques Beaudry, Mario Bernardi, Françoys Bernier, Boris Brott, Raymond Dessaints, Victor Feldbrill, Pierre Hétu, Sylvio Lacharité, Peter McCoppin, Paul Robinson, Gilles Bellemare et Ethel Stark, la première Canadienne invitée à diriger des orchestres majeurs au Canada et à l'étranger. Les chefs oeuvrant surtout dans les domaines de la radio, de la télévision ou du cinéma sont Lucio Agostini, Louis Applebaum, John Avison, Jean-Marie Beaudet, Howard Cable, Neil Chotem, Morris Davis, Jean Deslauriers, André Gagnon, Roland Leduc, Gordon Macpherson, William McCauley, Neil Harris, Robert McMullin, Art Morrow, Albert Pratz, Ivan Romanoff, Morris Surdin, Maurice Durieux, Geoffrey Waddington et Eric Wild. Parmi les chefs de choeur travaillant après la Deuxième Guerre mondiale et ceux dont la carrière remonte à l'entre-deux-guerres, on note Hugh Bancroft, Derek Bate, Leslie Bell, Lloyd Bradshaw, Richard Eaton, Henry Engbrecht, James Fankhauser, Marcien Ferland, Emil Gartner, Fernand Graton, Elmer Iseler, René Lacourse, Marcel Laurencelle, Louis Lavigueur, Brian Law, Georges Little, Victor Martens, Chantal Masson, Leonard Mayoh, Brock McElheran, Glenn Pierce, Wayne Riddell, Sherwood Robson, Jean-François Senart, John Sidgwick, Karel ten Hoope, Stewart Thomson, Jon Washburn, Patrick Wedd et Don Wright. Un certain nombre de chefs de choeur de confession ménnonite ont apporté une importante contribution dans le domaine du chant choral (voir Mennonites), tout comme.des chefs de choeur de divers groupes ethniques, entre autres, Roman Toi et Eli Rubinstein. Quelques Canadiens, parmi lesquels on compte Arthur Davison, Gregory Millar, Harry Newstone et Hugo Rignold, se sont fait connaître internationalement. Mario Bernardi et James Craig ont dirigé régulièrement à Sadler's Wells, mais sont revenus au Canada. Parmi les chefs d'orchestre de chambre, canadiens ou immigrants, on remarque Raffi Armenian, Milton Barnes, Alexander Brott, Victor Di Bello, Ruben Gurevich, Marta Hidy, Brian Law, Victor Martin, Boyd Neel, Bill Phillips et Yuli Turofsky. Les chefs spécialisés dans la musique contemporaine ont été relativement peu nombreux. Victor Feldbrill, Serge Garant, Alex Pauk, Walter Boudreau et Lorraine Vaillancourt sont des exceptions de marque.

Les chefs qui ont acquis une réputation surtout pour leur travail auprès des orchestres communautaires incluent Leonard Atherton, John Barnum, Dwight Bennett, Martin Boundy (également chef d'harmonie), Leonard Camplin, Mario Duschenes, Clifford Evens, Laszlo Gati, Stewart Grant, Agnès Grossmann, Harman Haakman, Matti Holli, Brian Jackson, Glenn Mossop, Stanley Saunders, Daniel Swift et Winston Webber.

Parmi les chefs nés au Canada, George Crum, Ermanno Florio et Walter Babiak sont devenus spécialistes du ballet, John Fenwick de la musique de scène, Mario Bernardi, James Craig et Jean Deslauriers de l'opéra. Plusieurs musiciens d'origine européenne se sont également spécialisés dans l'opéra, notamment Ernesto Barbini, mais ce fut aussi le cas d'Emil Cooper, de Nicholas Goldschmidt et d'Alfred Strombergs. Raffi Armenian se consacre de plus en plus à l'opéra.

Avec l'importance croissante accordée aux orchestres de jeunes comme lieu de formation pour les futurs professionnels, de plus en plus de Canadiens se sont spécialisés dans ce domaine (voir Orchestres de jeunes). Quelques Canadiens ont remporté des honneurs à l'étranger, dans des concours de direction d'orchestre. Parmi eux, on retrouve Raffi Armenian, Gilles Auger, Alexander et Boris Brott, Pierre Hétu et Uri Mayer.

Un certain nombre de chefs étrangers ont vécu au Canada quelque temps, souvent en travaillant avec d'importantes formations, mais sans s'établir au pays définitivement. Parmi eux, on retrouve Kazuyoshi Akiyama de 1972 à 1985 et Rudolf Barshai de 1985 à 1988 (Orchestre symphonique de Vancouver), sir Thomas Beecham vers 1940-41 (Festivals de Montréal, OS de Vancouver), Gabriel Chmura de 1987 à 1990 (OCNA), George Clevel de1968 à 1970 (Orchestre symphonique de Winnipeg), Emil Cooper de 1944 à 1960 (Opera Guild of Montreal), Andrew Davis de 1975 à 1988 (TSO), Meredith Davies de 1964 à 1970 (OS de Vancouver), Désiré Defauw de 1940 à 1952 (CSM [OSM]), Pierre Dervaux de 1968 à 1975 et James De Preist de 1976 à 1983 (Orchestre symphonique de Québec), Rafael Frühbeck de Burgos de 1975 à 1976 (OSM), Piero Gamba de 1971 à 1980 (Orchestre symphonique de Winnipeg), Irwin Hoffman de 1952 à 1964 (OS de Vancouver), Charles Houdret de 1952 à 1964 (Festivals de Montréal et autres), Walter Kaufmann de 1947 à 1956 (Orchestre symphonique de Winnipeg), Otto Klemperer de 1951 à 1953 (OSM), Lawrence Leonard de 1968 à 1973 (OS d'Edmonton), Franco Mannino de 1982 à 1986 (OCNA), Igor Markevitch de 1957 à 1961 (OSM), Thomas Mayer de 1955 à 1960 (Orchestre philharmonique d'Ottawa), Zubin Mehta de 1961 à 1967 (OSM), Otto-Werner Mueller de 1951 à 1973 (OS de Victoria), Seiji Ozawa de 1965 à 1969 (TSO), Henry Plukker de 1955 à 1962 (Orchestre philharmonique de Calgary), Brian Priestman de 1964 à 1970 (OS d'Edmonton), Jacques Singer de 1947 à 1950 (OS de Vancouver), Walter Susskind de 1956 à 1965 (TSO), ainsi que Haymo Taeuber de1963 à 1968 (Orchestre philharmonique de Calgary) et Victor Yampolsky de 1977 à 1982 (Orchestre symphonique de l'Atlantique).

Plusieurs chefs sont demeurés au Canada (seule leur date d'arrivée est indiquée s'ils n'étaient pas décédés en 1990).pour en faire leur résidence permanente ou leur base d'opération; parmi ceux-ci, on compte : Karel Ančerl, 1969-73 (TSO); Leonard Atherton, 1972 (OS de Saint Catharines, OS du Niagara); Ernesto Barbini, 1953-75 (University of Toronto Opera Division); Sergiu Comissiona, 1990 (OS de Vancouver); Franz-Paul Decker, 1967, et Charles Dutoit, 1978 (OSM); Laszlo Gati, 1957 (OS de Victoria); Nicholas Goldschmidt, 1946 (Royal Cons. Opera School); David Gray, 1973 (OS de Terre-Neuve); Gunther Herbig, 1988 (TSO); Arpad Joo, 1977 (Orchestre philharmonique de Calgary); Vladimir Jelínek, 1965-90 (Grands ballets canadiens); Janis Kalnins, 1948 (Orchestre symphonique du Nouveau-Brunswick); David Kaplan, 1960 (Orchestre symphonique de Saskatoon); Howard Leyton-Brown, 1952 (OS de Regina); Ettore Mazzoleni, 1929-68 (Royal Cons. Opera School); Klaro Mizerit, 1968 (Orchestre symphonique de l'Atlantique); Boyd Neel, 1953-71 (Orchestre Hart House); Simon Streatfeild, 1965 (divers orchestres); Alfred Strombergs, 1948 (Nova Scotia Opera Assn); Georg Tintner, 1987 (OS de la Nouvelle-Écosse); Bramwell Tovey, 1988 (OS de Winnipeg); Remus Tzincoca, 1959 (CMM); et Heinz Unger, 1948-65 (York Concert Society).

Malgré l'existence d'innombrables sociétés chorales et orchestres d'amateurs, qui font partie de la vie musicale du Canada depuis le milieu du XIXe siècle, les possibilités de formation demeuraient insuffisantes en 1990 pour ceux qui se destinaient à une carrière professionnelle. Beaucoup moins de Canadiens se sont fait un nom comme chefs d'orchestre que dans d'autres sphères de la musique, au Canada ou à l'étranger, et, au début des années 1990, la grande majorité des postes importants continuaient d'être occupés par des musiciens de l'extérieur.

Certaines universités ont mis sur pied des cours, des ateliers et des programmes d'été de direction musicale. Ceux-ci se sont avérés précieux pour les futurs professeurs d'école et les musiciens d'église, mais ont rarement influé de façon déterminante sur les chefs d'orchestre nés, qui profiteront assez peu de cours de direction, tandis que l'étude de partitions et la pratique du métier au moyen d'engagements de plus en plus exigeants compteront davantage. La technique de direction par mouvements du bras mise au point par le Japonais Hideo Saito fut appliquée pour la première fois au Canada par Seiji Ozawa en 1965. Wayne J. Toews, dir. du Saskatoon Youth Orchestra, a publié une traduction anglaise du manuel que Saito avait écrit en 1956 : The Saito Conducting Method (Tokyo 1988). En 1990, cette méthode était utilisée dans cinq universités canadienne (à Calgary, London, Ottawa, Vancouver et Victoria). Parmi les Canadiens qui ont étudié la méthode de Saito, on retrouve Clifford Evens, Jon Washburn, Derrick Inouye, David Currie et Alex Pauk.

Les chefs canadiens ont vu les postes professionnels importants leur échapper. On ne peut que partiellement attribuer ce fait à la pénurie de talents canadiens ou aux lacunes de notre système d'enseignement. La faute en revient aussi aux agences internationales d'artistes et d'orchestres qui s'attachent à bien d'autres facteurs en plus du talent et de la formation dans le marketing des chefs et leur affectation à des postes hautement convoités. Les conseils d'administration des orchestres ont souscrit à ces méthodes, éblouis par le charme des talents exotiques et enthousiasmés à l'idée de présider au choix d'une vedette mondiale plutôt que simplement nationale.

Parmi les stimulants visant à encourager les jeunes chefs figurent le Heinz Unger Award, administré par le CAO, ainsi que des stages auprès de divers grands orchestres. Le Clifford Evens Memorial Conducting Award a été établi en 1981 pour contribuer à l'avancement des chefs canadiens prometteurs dans leur carrière. Ce prix annuel, administré par le London Music Scholarship Fund, est décerné à tour de rôle dans les régions de London-Windsor, Toronto et Vancouver-Victoria. Également, l'Assn des chefs de choeur canadiens a été fondée en 1981 (voir Chant choral).

Voir aussi Orchestres, Orchestres de jeunes et les différentes entrées correspondant aux orchestres.

Lecture supplémentaire

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