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Edward Ahenakew

Edward Ahenakew était un prêtre anglican d’origine crie (né le 11 juin 1885 sur la Réserve indienne de Sandy Lake [maintenant la Première Nation Ahtahkakoop], dans le centre de la Saskatchewan; décédé le 12 juillet 1961 à Dauphin, au Manitoba). Fier de son héritage et fervent chrétien, Edward Ahenakew a consacré sa vie à son travail de missionnaire sur les réserves, à la promotion de la langue crie, et à l’amélioration de l’éducation sur les réserves.

Edward Ahenakew

Jeunesse et éducation

Edward Ahenakew naît dans une famille crie de religion anglicane sur la réserve de Sandy Lake, en Saskatchewan. Enfant, il fréquente la Atahkakohp Day School, l’école de missionnaires de Sandy Lake. Il fréquente ensuite le Emmanuel College Boarding School à Prince Albert, en Saskatchewan, où il excelle à la fois dans ses études et en tant qu’athlète. (Voir aussi Pensionnats indiens au Canada.)

Après avoir terminé ses études au pensionnat en 1903, Edward Ahenakew rentre chez lui et travaille comme missionnaire pendant quelques années. Il fréquente plus tard le Wycliffe College (aujourd’hui l’Université de Toronto) pendant deux ans. En 1910, il obtient son diplôme du Emmanuel College de l’Université de la Saskatchewan, à Saskatoon. En 1912, il est ordonné prêtre anglican.

Travail de missionnaire

Après son ordination, Edward Ahenakew travaille comme missionnaire sur la réserve crie d’Onion Lake (maintenant la Nation crie d’Onion Lake) qui chevauche la frontière entre l’Alberta et la Saskatchewan. Il travaille également dans plusieurs communautés du nord de la Saskatchewan. Pendant presque 50 ans, Edward Ahenakew voyage d’une réserve à l’autre dans le diocèse de la Saskatchewan, et il participe à plusieurs synodes ecclésiastiques à travers le Canada.

Alors qu’il est ministre du Culte, Edward Ahenakew aide les malades qui n’ont pas accès à du transport pour recevoir des soins médicaux à l’extérieur de leur communauté. En 1918, alors qu’il travaille à Onion Lake, il est témoin du bilan dévastateur de l’ épidémie de grippe sur les Autochtones de la réserve. Il décrit la situation : « L’église était remplie de cadavres empilés les uns sur les autres. Sur les réserves, le nombre de gens qui mouraient était si grand qu’on devait recourir aux funérailles et aux enterrements de masse. » Désirant offrir de meilleurs soins aux habitants des réserves, Edward Ahenakew s’inscrit à l’école de médecine de l’Université de l’Alberta. Cependant, il tombe malade et est forcé d’interrompre ses études après trois ans. Il reprend son travail de missionnaire et il déclare plus tard que ses études médicales se sont avérées utiles : « Ces années n’ont pas été perdues, car les connaissances que j’ai acquises m’ont été utiles de temps à autre. »

Contribution à la littérature crie

À l’âge de 18 ans, Edward Ahenakew manifeste son intérêt pour la littérature. Plus tard, il fonde et édite un bulletin mensuel utilisant l’écriture syllabique crie, bulletin qui est publié pendant plus de 30 ans.

En 1923, alors qu’il se remet de sa maladie, il recueille et transcrit de nombreuses histoires orales cries. En 1929, ces histoires sont publiées par American Folklore sous le titre « Cree Trickster Tales ».

Edward Ahenakew collabore également avec l’archidiacre Richard Faries sur la création d’un dictionnaire cri-anglais, qui est publié en 1938. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)

Après son décès en 1961, des articles tirés des manuscrits inachevés d’Edward Ahenakew sont édités pour le magazine Saskatchewan History et le magazine The Beaver (maintenant appelé Histoire Canada). En 1973, un recueil de ses écrits, dont la réputée histoire Stories of Old Keyam, est publié sous le titre Voices of the Plains Cree.

Sa petite-nièce Freda Ahenakew (1932-2011) est une Canadienne d’origine crie érudite qui a reçu l’Ordre du Canada en 1998. Freda Ahenakew a déclaré que les écrits d’Edward Ahenakew lui ont servi d’inspiration pour ses propres écrits.

Activisme

Durant les années 1920, Edward Ahenakew participe activement aux efforts pour former une ligue nationale qui unit toutes les voix des Autochtones lors de négociations avec le gouvernement fédéral sur les droits des Autochtones et les enjeux reliés. Après la création de la Ligue des Indiens du Canada en 1919 par le vétéran Kanyen'kehà:ka (Mohawk) Frederick Ogilvie Loft, Edward Ahenakew se joint à l’organisme. Les branches ouest de la Ligue, dirigées par Edward Ahenakew et l’activiste cri John Tootoosis, sont les plus actives dans l’envoi de pétitions aux députés pour obtenir de l’aide sociale pour les communautés autochtones. (Voir aussi Organisation politique des Autochtones et activisme au Canada.)

Edward Ahenakew est encore plus déterminé à propos des questions concernant l’éducation des enfants autochtones. Au début des années 1920, il écrit au gouvernement fédéral pour l’exhorter à mieux financer l’éducation sur les réserves. Il se prononce également contre les pensionnats indiens, affirmant que ceux-ci font disparaître « toute initiative qu’un Indien peut posséder ». En 1931, Edward Ahenakew aide à formuler une résolution adoptée par la Ligue des Indiens de l’Ouest canadien demandant que le gouvernement fédéral remplace les pensionnats indiens par des écoles de réserve. (Voir aussi Éducation des Autochtones au Canada.)

Décès et importance

Edward Ahenakew meurt le 12 juillet 1961 alors qu’il est en voyage à Dauphin, au Manitoba, pour y aider les lecteurs laïcs autochtones dans une école d’été. Au cours de sa vie, il gagne le respect et l’admiration de ses collègues au sein de l’Église anglicane et dans la communauté crie. Il est également tenu en haute estime par les gens qu’il a aidés dans les diverses communautés de la Saskatchewan. Fervent croyant de sa foi chrétienne et fier partisan des causes autochtones, Edward Ahenakew a consacré sa vie à aider les autres et à promouvoir la langue crie.

Honneurs et distinctions

  • En 1932, Edward Ahenakew est nommé missionnaire général indien du diocèse Nord de la Saskatchewan. Un an plus tard, il est nommé chanoine de la cathédrale de Saint Alban à Prince Albert, en Saskatchewan.
  • En 1947, il reçoit un doctorat en divinité du Emmanuel College (Université de la Saskatchewan).

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