Roy, Léo | l'Encyclopédie Canadienne

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Roy, Léo

Léo Roy. Compositeur, musicographe, pianiste, organiste, professeur (Québec, 27 novembre 1887 - 1er septembre 1974).

Roy, Léo

Léo Roy. Compositeur, musicographe, pianiste, organiste, professeur (Québec, 27 novembre 1887 - 1er septembre 1974). Son père, Philéas, fut son premier professeur et il étudia très tôt des instruments aussi divers que l'harmonica, le xylophone, le piano, l'orgue, la trompette, le trombone, le cor et la contrebasse. À New York, il étudia ensuite l'harmonie et la composition avec Homer N. Bartlett (1899). Il composa son opus 1, Berceuse pour piano, en 1903 (11 ans plus tard, il en était rendu à l'opus 47). Il devint ensuite m. c. à Trois-Rivières (1912), puis retourna à New York avant de se fixer à Québec (1920) où il poursuivit une carrière d'écrivain et de professeur. Il devint corédacteur du périodique La Lyre de Montréal et fut aussi critique musical au quotidien de Québec, Le Soleil (1926-32), puis commentateur des concerts radiophoniques du TSO (1928-31). Luigi von Kunits, alors dir. de cet orchestre, fit entendre plusieurs de ses oeuvres en 1930-31. Son ouverture Hail to the Exhibition fut notamment exécutée à Toronto en 1930. Il collabora aussi à la 5e édition du dictionnaire Grove's. Personnalité controversée et plutôt excentrique, Roy ralentit son activité après 1930; son entourage attribua cette retraite volontaire à l'opposition qu'il suscitait dans les milieux musicaux. Admirateur passionné de Chopin, il fonda en 1926 la Société Frédéric Chopin au Canada et fut nommé en 1949 représentant-correspondant de l'Institut Frédéric Chopin de Varsovie, pour commémorer l'année Chopin.

Entre 1903 et 1958, il aurait composé environ 350 oeuvres originales et signé 800 harmonisations et 400 transcriptions libres, y compris 160 chants folkloriques bohémiens, tchèques et slovaques, ainsi que 47 d'airs des Senecas (Iroquois). Il mit aussi en musique 62 poèmes d'Émile Nelligan. La très grande majorité de ces oeuvres est restée manuscrite. Parmi ses compositions pour piano, mentionnons Hommage à Chopin, « Polonaise héroïque » (1908), Sérénade op. 42 (1912, PMC, vol. VI), deux oeuvres plus singulières : Prélude no 20 (1919), avec les notes sol, la et si bémolisées à l'armature, et Prélude no 25, « sur deux notes » (1930), ainsi que deux pièces satiriques datant de 1914. Un Prélude (1907) pour orgue a été publié dans le PMC (vol. IVa). Au cours de ses voyages, Roy fit la connaissance de Fauré, Medtner, Paderewski, Rachmaninov et Saint-Saëns. En plus des nombreux articles qu'il écrivit sur la musique et dans lesquels il mit de l'avant ses propres idées musicales, il en rédigea plus de 2000 sur des sujets aussi variés que l'anthropologie, l'ethnologie, la zoologie, la philosophie et l'esthétique. Même s'il vécut retiré à partir de 1930, Léo Roy n'en continua pas moins de composer et d'écrire. Il comptait un nombre restreint d'amis et de disciples, parmi lesquels le docteur Guy Marcoux qui mit sur pied en 1966 la Fondation Léo-Roy destinée à conserver ses documents et manuscrits et à faire connaître ses oeuvres. En 1983, on assista à la fondation du Cercle d'études Léo-Roy formé dans le but de souligner de façon concrète le 100e anniversaire de sa naissance. Les membres fondateurs, regroupés autour du docteur Marcoux, veulent inventorier son oeuvre et ses écrits, susciter la diffusion de sa musique par des concerts et des enregistrements, éditer toute publication utile à ces fins, et recueillir et administrer les fonds nécessaires à la poursuite de ces objectifs. À la mort de Léo Roy, tous ses biens furent légués par testament au docteur Marcoux. En 1989, ce dernier faisait don aux Archives de l'Université Laval du fonds comprenant des oeuvres musicales et des écrits. À la suite de la parution du Catalogue des oeuvres musicales du fonds Léo-Roy (1987), plusieurs de ses oeuvres furent jouées en concert et parfois retransmises par la SRC. Dans une allocution prononcée le 20 septembre 1979, lors du service commémorant le 5e anniversaire du décès de Léo Roy, Marcoux souligna que ce dernier « n'était pas homme aux compromis; il n'a jamais accepté de renoncer à ses convictions dans le but d'obtenir des succès. Dans le premier demi-siècle de sa vie, je crois qu'il a tenté, mais sans y réussir, de communiquer avec ses concitoyens ».

Voir aussi Berthe Roy, sa sœur.

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