Roblin, sir Rodmond Palen | l'Encyclopédie Canadienne

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Roblin, sir Rodmond Palen

Après 10 années de participation intermittente à la scène politique, Roblin succède à Hugh John MACDONALD à titre de premier ministre en 1900.
Roblin, sir Rodmond Palen
Sous l'administration de Roblin, le gouvernement du Manitoba met en place un réseau téléphonique gouvernemental efficace et crée la premi\u00e8re commission sur les entreprises de services publics au Canada (avec la permission des Provincial Archives of Manitoba/N-10863).

Roblin, sir Rodmond Palen

 Sir Rodmond Palen Roblin, homme d'affaires et premier ministre du Manitoba de 1900 à 1915 (Sophiasburg, Canada-Ouest, 15 févr. 1853 -- Hot Springs, Arkansas, 16 févr. 1937). D'origine hollandaise loyaliste, Roblin étudie à l'Albert College, à Belleville, en Ontario. Quand il arrive à Winnipeg à la fin de mai 1877, il participe à diverses activités commerciales à Carman et à Winnipeg et se lance dans la politique locale. À sa deuxième tentative, il est élu député indépendant à l'Assemblée législative en 1888. L'enjeu capital, à l'époque, est la « clause d'exclusivité » de la charte du Canadien Pacifique, qui accorde à la société ferroviaire le quasi-monopole du transport dans l'Ouest. Ardent défenseur des droits des provinces, il appuie entièrement la lutte que mène le gouvernement GREENWAY afin de renverser ce monopole, mais s'oppose au plan de Greenway de faire venir le chemin de fer Northern Pacific au Manitoba sans contrôler les tarifs. Il critique également l'incapacité de son gouvernement de réaliser le projet d'un chemin de fer jusqu'à la baie d'Hudson. À la suite de la mort subite du chef conservateur John NORQUAY, en juillet 1889, l'opposition remarquée et efficace de Roblin à la politique ferroviaire de Greenway fait de lui le candidat populaire à la direction du Parti conservateur. Au cours de la session mouvementée de 1890, il dénonce la volte-face de Greenway, qui revient sur les récentes promesses faites par son gouvernement à la minorité catholique de ne pas bouleverser les lois de la province sur la langue et les écoles. Greenway surmonte cependant la tempête et demeure au pouvoir jusqu'à la fin de la décennie.

Après 10 années de participation intermittente à la scène politique, Roblin succède à Hugh John MACDONALD à titre de premier ministre en 1900. Il assume lui-même le portefeuille des chemins de fer et conclut avec le Chemin de fer Canadien du Nord une entente surprenante selon laquelle la société ferroviaire construit une nouvelle voie jusqu'à la tête des Grands Lacs et attribue le contrôle des prix au gouvernement provincial, ce que Roblin a toujours considéré comme sa plus importante réalisation. Son gouvernement rachète la Bell Telephone Company, crée un système téléphonique gouvernemental efficace et établit la première commission de services publics au pays. À la demande des cultivateurs, il tente d'instituer un système d'élévateurs à grains de propriété publique, mais il échoue lamentablement. Néanmoins, son gouvernement adopte une loi sur les accidents du travail et instaure un impôt sur les sociétés.

La « machine Roblin », comme on l'appelle, joue un rôle important lors des élections fédérales de 1911, qui portent sur la RÉCIPROCITÉ et qui se soldent par la défaite du gouvernement libéral de LAURIER. Sous le gouvernement conservateur de Robert BORDEN au pouvoir à Ottawa, les frontières du Manitoba sont enfin reculées, et le premier ministre devient sir Rodmond, une tournure d'événements non fortuite.

Bien qu'il ne soit pas directement impliqué dans le scandale entourant la construction du nouvel édifice de l'Assemblée législative, qui entraîne la défaite de son gouvernement en 1915, Roblin en subit l'opprobre politique, démissionne et retourne dans le milieu des affaires.

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