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Prodiges

Prodiges. Enfants doués de capacités intellectuelles et techniques phénoménales qui rendent leur comportement, dans les arts ou les sciences comparable à celui des adultes. Un enfant peut être brillant ou fascinant ou encore mis en valeur avec habileté, sans pour autant être un prodige.

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Prodiges. Enfants doués de capacités intellectuelles et techniques phénoménales qui rendent leur comportement, dans les arts ou les sciences comparable à celui des adultes. Un enfant peut être brillant ou fascinant ou encore mis en valeur avec habileté, sans pour autant être un prodige. Parmi les musiciens canadiens, il s'en trouve beaucoup qui donnèrent des récitals à six ou sept ans, mais il est souvent difficile, selon les témoignanges existants, d'établir s'ils offraient des programmes conventionnels de débutants exécutés avec soin ou des oeuvres avancées interprétées avec l'autorité que confère la maturité.

Il est probable que le premier Canadien considéré comme prodige fut Tom Haliburton (né sans doute à Annapolis Royal, N.-É., 18 janvier 1821 - Massachusetts, 3 novembre 1847), fils et homonyme de l'auteur des célèbres romans dont Sam Slick est le héros. Haliburton étudia la musique en Allemagne et fut connu dans son entourage comme « le Mozart américain ». Parmi d'autres prodiges canadiens figurent Clermont Pépin qui, à huit ans, entreprit la composition d'une symphonie pour piano à quatre mains, et André Mathieu qui donna son premier récital de piano à six ans et dont les premières compositions pour piano furent publiées peu de temps après. Chez les pianistes canadiens, Willy Eckstein était connu à douze ans comme « Paderewski enfant », et Ellen Ballon passa avec succès à six ans les examens de l'Associated Board of the Royal Schools of Music et ceux de la RAM. D'autres pianistes prodiges furent Gilles Breton, né à Québec; Valdine Conde, originaire de Winnipeg, qui fit ses débuts à l'âge de neuf ans avec le New York Civic Orchestra dans le Concerto en sol mineur de Saint-Saëns; Muriel Albert, née à Toronto, qui composait à trois ans et dont le succès à douze ans (v. 1944) comme pianiste avec la Philharmonique de Buffalo lui valut de revenir saluer à dix reprises; Glenn Gould qui lisait la musique à trois ans, composait à cinq ans et obtint un A.T.C.M. à douze ans; Marion Grudeff; Andrea Kalanj (Vancouver, v. 1946) qui exécuta à neuf ans le Concerto no 3 de Beethoven avec l'Orchestre symphonique de Vancouver; Angela Hewitt; Diedre Irons; Elaine Keillor qui donna son premier concert public avant l'âge de trois ans et obtint son A.R.C.T. à onze ans; Muriel Kerr, Minuetta Kessler, Mari-Elizabeth Morgen, Jon Kimura Parker, Patricia Parr, Berthe Roy et Jean-Alexandre Sarrazin. Les pianistes de jazz Chris Gage, Oscar Peterson et Doug Riley, qui tous démontrèrent très jeunes des dons exceptionnels, pourraient également être considérés comme prodiges. Ernest MacMillan commença à étudier l'orgue à huit ans et fit ses débuts peu après.

Emma Albani fit ses débuts comme chanteuse, pianiste et harpiste à huit ans, et on lui prédit une carrière internationale à quatorze ans. Le jeune soprano Bobby Breen (né Jackie Boreen, Toronto, 1927 - Angleterre, 1972) chanta dans les revues de Jack Arthur à Toronto, se produisit à neuf ans à l'émission de radio d'Eddie Cantor au réseau CBS et se fit entendre dans des films de Hollywood jusqu'en 1942; il enregistra chez Decca, Bluebird et autres étiquettes et, plus tard durant sa carrière, travailla au cabaret aux É.-U. Un autre jeune soprano, Gérard Barbeau (1936-1960), chanta à douze ans à la radio montréalaise; au cours de son adolescence, il donna des récitals d'airs d'opéra et de mélodies qui le firent comparer à Erna Sack et Lily Pons. (Peu après, il se tourna vers la prêtrise.) La soprano Marie Gauley, à trois ans, gagna cinq premiers prix au festival Kiwanis. D'autres chanteurs, dont Deanna Durbin, Jackie Rae et René Simard, ont joui d'une brillante carrière durant leur enfance.

Au XIXe siècle, deux autres prodiges canadiens furent les violonistes Flavien Sauvageau (fils de Charles) et George Fox (qui, à six ans, suscita les éloges enthousiastes d'Édouard Remenyi). Au XXe siècle, Arthur LeBlanc et Noël Brunet débutèrent très tôt, comme le firent aussi Donna Grescoe et Betty-Jean Hagen. Kayla Mitzel - ou Mitzl - (Winnipeg, 1915), élève de Geza de Kresz et Louis Persinger, donna des concerts très appréciés en Europe et aux États-Unis alors qu'elle était encore enfant. Betty-Ann Fischer (Kitchener, Ont., 1925 - Wiarton, Ont., 1979) parvint à surmonter une malformation digitale, donna un premier récital de violon à six ans et joua le Concerto de Mendelssohn avec le TSO à onze ans. Plus tard, sous le nom de Betty Fischer-Byfield, elle fut membre du TS. Corey Cerovsek, James Ehnes, Marc-André Gauthier et Victor Schultz ont été quelques-uns des violonistes prodiges de cette fin de siècle. Quand le violoncelliste Lorne Munroe, dont le professeur Dezsö Mahalek avait été un prodige en Europe, remporta le premier prix de la catégorie senior de violoncelle du Manitoba (Winnipeg) Music Competition Festival, il n'avait que dix ans. Quant à Shauna Rolston, elle commença à se produire en public à six ans. Parmi les prodiges canadiens nés à l'étranger figurent Rex Battle, S.C. Eckhardt-Gramatté, Ofra Harnoy, Anton Kuerti et Leo Smith.

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