Paul Kariya | l'Encyclopédie Canadienne

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Paul Kariya

Paul Tetsuhiko Kariya, joueur de hockey (né le 16 octobre 1974 à Vancouver, en Colombie-Britannique). Au cours de sa carrière de 15 saisons dans la Ligue nationale de hockey (de 1994 à 2010), Paul Kariya a joué pour les Mighty Ducks d’Anaheim, l’Avalanche du Colorado, les Predators de Nashville et les Blues de St. Louis. Souvent comparé à Wayne Gretzky, Paul Kariya est reconnu pour sa rapidité, son adresse, sa capacité à mener le jeu et son excellent esprit d’équipe. Au cours de sa carrière, il a marqué 402 buts et fait 587 passes décisives pour un total de 989 points en 989 matchs de saison régulière. Il a également remporté deux trophées Lady-Byng, a établi de nombreux records et a été choisi dans l’équipe d’étoiles à sept reprises. Il a obtenu deux médailles olympiques, soit l’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2002 et l’argent aux Jeux olympiques d’hiver de 1994 (voir aussi Équipes olympiques canadiennes de hockey). Il a également gagné de nombreuses médailles d’or pour Équipe Canada au Championnat du monde de hockey junior de 1993 et au Championnat du monde de hockey de 1994, sans compter une victoire au championnat national de la NCAA avec l’Université du Maine en 1993. Paul Kariya a subi six commotions cérébrales au cours de sa carrière et a pris sa retraite en grande partie à cause des symptômes post-commotionnels. Il a été intronisé au British Columbia Sports Hall of Fame et au Temple de la renommée du hockey. Son numéro de maillot, le neuf, a été retiré par les Ducks d’Anaheim en 2018.

Paul Kariya

Paul Kariya, 21 septembre 2008. (avec la permission de Wikimedia Commons)

Enfance et patrimoine familial

Paul Kariya est le deuxième des cinq enfants nés de l’union de Tetsuhiko et de Sharon Kariya. Tetsuhiko est né pendant la Deuxième Guerre mondiale dans un camp d’internement japonais à Greenwood, en Colombie-Britannique. Il finit par intégrer l’équipe nationale canadienne de rugby en 1967, en 1970 et en 1971, avant de devenir professeur de mathématiques, d’informatique et d’éducation physique au secondaire. Sharon Kariya, une femme d’origine écossaise, joue quant à elle au hockey sur gazon et pratique la danse des Highlands. Comme Tetsuhiko, Sharon est enseignante.

Les deux frères cadets de Paul, Martin et Steve, jouent également au hockey à titre professionnel. Steve compte 65 parties avec les Canucks de Vancouver de 1999 à 2002, tandis que Martin a évolué professionnellement au sein de la Ligue américaine de hockey ainsi qu’en Russie, en Suisse et en Finlande. Les trois frères Kariya ont également joué à l’Université du Maine. La sœur de Paul, Noriko, est boxeuse professionnelle de 2005 à 2008 et a connu neuf victoires, trois défaites et un match nul en 13 combats au cours de sa carrière.

Le fait de grandir à North Vancouver permet à Paul Kariya de s’adonner à une foule de sports, dont le patinage artistique, la crosse, le rugby, le tennis, la natation, le basketball et le golf. L’athlète est patineur artistique dès l’âge de trois ans et joint sa première équipe de hockey à cinq ans. À 13 ans, il pense à abandonner le hockey pour se concentrer exclusivement au golf.

Début de carrière au hockey

Au hockey mineur, Paul Kariya joue pour le North Shore Winter Club (jusqu’au niveau peewee), l’Association de hockey mineur de North Vancouver et le Burnaby Winter Club. À neuf ans, il a déjà atteint le niveau peewee et affronte des joueurs de cinq ans son aîné. En 1990, alors qu’il a 15 ans, il est invité à jouer dans l’équipe U-17 de l’Association canadienne de hockey amateur. La saison suivante, en 1991, il représente le Canada lors de la toute première coupe Phoenix (plus tard rebaptisée coupe Hlinka Gretzky) au Japon. Le tournoi se solde par une médaille d’argent pour Équipe Canada, et Paul Kariya est en tête de son équipe avec 12 points (4 buts et 8 passes décisives).

Succès dans la NCAA et la BCJHL

Dans la Ligue de hockey junior de la Colombie-Britannique (BCJHL) avec les Panthers de Penticton (voir aussi Hockey junior majeur canadien), Paul Kariya connaît deux saisons consécutives de 100 points. Lors de la saison 1990-1991, à 16 ans, il est le sixième meilleur buteur de la Ligue avec 112 points (46 buts et 66 passes décisives). Toujours en 1991, Paul Kariya représente la Colombie-Britannique dans le cadre des Jeux d’hiver du Canada à Charlottetown (Î.-P.-É), où il compte quatre buts et fait cinq passes décisives pour un total de neuf points en cinq parties. En 1991-1992, il est en tête du classement de la Ligue pour ce qui est du nombre de points (132) et de passes décisives (87) et est nommé Joueur de l’année de la Ligue.

Fort de son succès dans la BCJHL, Paul Kariya intègre la National Collegiate Athletic Association (NCAA), où il joue pour les Black Bears de l’Université du Maine. En 1992-1993, Paul Kariya aide les Black Bears à obtenir une fiche record de 42-1-2 ainsi que leur toute première victoire au championnat de hockey masculin de division I, organisé par la NCAA. Il est également en tête du classement de la NCAA dans les passes décisives (75) et le nombre de points (100) et devient le premier nouveau joueur à remporter le prix Hobey Baker du meilleur joueur de la NCAA.

Au cours de la saison 1992-1993, Paul Kariya représente également Équipe Canada au Championnat du monde de hockey junior de 1993 à Gävle, en Suède. Il y cumule six passes décisives (le maximum fait par un joueur d’Équipe Canada cette année), tandis que le Canada remporte la médaille d’or.

Au repêchage de la Ligue nationale de hockey en 1993, Paul Kariya est sélectionné au premier tour par les Mighty Ducks d’Anaheim (il est le quatrième choix au total). Cependant, il ne joue pas immédiatement pour les Mighty Ducks. En effet, pour la saison 1993-1994, Paul Kariya partage son temps entre les Black Bears du Maine et l’équipe nationale canadienne, alors qu’il représente Équipe Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 1994 à Lillehammer et au Championnat du monde de hockey de 1994 en Italie.

Au sein d’Équipe Canada

Aux Jeux olympiques d’hiver de 1994, Paul Kariya aide Équipe Canada à remporter sa deuxième médaille d’argent consécutive. S’il est en tête de l’équipe canadienne avec sept points (trois buts et quatre passes décisives), la fin du tournoi olympique lui brise néanmoins le cœur. En effet, au deuxième tour des tirs de barrage du match pour la médaille d’or contre la Suède, Paul Kariya ne parvient pas à prolonger le match, et la Suède s’impose avec un score de 3 à 2.

Même si Paul Kariya et Équipe Canada doivent se contenter de la médaille d’argent, le fait de participer aux cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de 1994 constitue le rêve d’une vie : « Je m’en souviens comme si c’était hier, » affirme-t-il à Gary Kingston du Vancouver Sun en 2015. « Marcher dans l’aréna pour la cérémonie d’ouverture avec les patineurs artistiques, les bobeurs, les patineurs de vitesse et simplement faire partie d’une grande équipe… Ça a été une expérience incroyable. Pour moi, il n’y a pas mieux que ça. »

Aux Championnats du monde de hockey de 1994 en Italie, Paul Kariya affiche la meilleure fiche de l’équipe canadienne avec cinq buts, sept passes décisives et douze points. Équipe Canada gagne d’ailleurs sa première médaille d’or aux Championnats du monde depuis la victoire des Trail Smoke Eaters en 1961.

Aux Jeux olympiques d’hiver de 2002 à Salt Lake City, Paul Kariya fait partie de l’équipe olympique canadienne qui remporte la première médaille d’or en hockey masculin depuis les Jeux olympiques d’hiver de 1952 à Oslo. Il marque trois buts et fait une passe décisive pour un total de quatre points en six matchs, et le Canada remporte l’or en battant les États-Unis 5 à 2.

Carrière dans la LNH

Paul Kariya entame sa carrière avec les Mighty Ducks en 1994-1995, une saison abrégée à cause du lock-out de la LNH. Il obtient 39 points en 47 matchs et termine au troisième rang dans les votes du trophée Calder de la recrue de l’année, derrière Peter Forsberg et Jim Carey.

En 1995-1996, Paul Kariya connaît la meilleure saison régulière de sa carrière dans la LNH. Il atteint en effet des sommets en matière de buts (50), de points (108), de buts en supériorité numérique (20) et de points en infériorité numérique (6). Cette année-là, il remporte le premier de deux trophées Lady-Byng consécutifs (remis au joueur ayant le meilleur esprit d’équipe), joue le premier de sept matchs des étoiles de la LNH et est sélectionné dans la première équipe d’étoiles de la LNH pour la première de trois fois dans sa carrière.

Au cours de ses neuf saisons avec les Ducks (de 1994 à 2003), il se classe en tête du classement de la LNH pour ce qui est des tirs au but (340). Il mène également la ligue en matière de buts gagnants (10) en 1996-1997 et dans les tirs au but (429) en 1998-1999. En 606 matchs, Paul Kariya compte 669 points. Il est également capitaine des Mighty Ducks de 1996 à 2003. Même s’il a joué à l’apogée de la fameuse « ère de la rondelle morte » de la LNH — caractérisée par la prédominance d’une stratégie appelée trappe, qui empêche l’adversaire de progresser en zone neutre —, Paul Kariya forme avec Teemu Selanne, son coéquipier de ligne, l’un des duos offensifs les plus redoutables de la ligue. Paul Kariya détient d’ailleurs toujours les records de franchise des Ducks du plus grand nombre de points en une saison par un ailier gauche (108 en 1995-1996), du plus grand nombre de buts en une saison par un ailier gauche (50 en 1995-1996) et du plus grand nombre de passes décisives en une saison par un ailier gauche (62, en 1998-1999).

En 2003, Paul Kariya aide les Ducks à se qualifier pour la toute première fois à la finale de la Coupe Stanley. Malgré une défaite en sept matchs contre les Devils du New Jersey, la sixième partie de la série est considérée par plusieurs comme l’une des plus mémorables de la carrière de Paul Kariya dans la LNH. En deuxième période, il encaisse un coup si dur de Scott Stevens, défenseur des Devils, qu’il s’effondre sur la glace et n’en bouge plus. Malgré tout, non seulement revient-il au jeu au cours de la même période, mais il marque un but important et aide les Ducks à rester dans la course grâce à une victoire de 5 à 2.

Le 3 juillet 2003, Paul Kariya signe un contrat d’un an avec l’Avalanche du Colorado. Cette année-là, il ne joue que 51 matchs en raison d’une blessure au poignet. Au cours de ses cinq dernières saisons dans la LNH, le hockeyeur joue deux saisons pour les Predators de Nashville et trois saisons pour les Blues de St. Louis. Il est particulièrement productif dans l’équipe de Nashville en 2005-2006, établissant des records d’équipe pour ce qui est du nombre de passes décisives (54) et de points (85) en une seule saison.

Commotions cérébrales

Paul Kariya prend sa retraite du hockey en 2011, citant les six commotions cérébrales qu’il a subies en jouant comme l’un de ses principaux motifs. Dans une entrevue accordée en 2017 à Scott Morrison de Sportsnet, le hockeyeur déclare que le fait de ne pas avoir représenté le Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 1998 à Nagano en raison d’une commotion cérébrale est sa plus grande déception professionnelle. C’est son médecin qui lui a conseillé de se retirer parce que les risques de subir une autre commotion cérébrale sont trop grands. Au moment de sa retraite, Paul Kariya déclare qu’il veut que son cerveau fonctionne encore une fois sa carrière au hockey terminée. Il la conclut donc dans la LNH avec une fiche de 402 buts et 587 passes décisives et un total de 989 points en 989 matchs en saison régulière.

Style de jeu et héritage

Paul Kariya est connu pour sa vitesse, son contrôle de la rondelle, son leadership et sa discipline, ainsi que pour son intelligence et sa capacité à anticiper le jeu. Grâce à ses 91 passes décisives en 51 matchs avec les Black Bears du Maine et ses 38 passes décisives en 31 matchs avec Équipe Canada en 1993-1994, il est d’abord considéré comme un meneur de jeu fulgurant dans la lignée de Wayne Gretzky. Cela étant dit, Paul Kariya s’épanouit aussi comme buteur, affichant plus de 30 buts par saison à sept reprises.

Comme joueur, Paul Kariya mesure 178 cm (cinq pieds dix pouces) et pèse 82 kg (180 lb), deux facteurs qui contribuent probablement à ses commotions cérébrales et autres blessures. Dans un article de 2017 intitulé « Why Paul Kariya is Even Better than You Remember » (« Pourquoi Paul Kariya est encore meilleur que vous vous en souvenez »), Steve Gamble de Sportsnet explique que les statistiques de carrière de l’athlète sont encore plus impressionnantes si l’on tient compte de ses blessures et des effets néfastes de la trappe : « Paul Kariya a quand même réussi à marquer deux saisons de plus de 100 points pendant cette période, et s’il ne s’était pas blessé, il aurait pu répéter cet exploit quatre ou cinq fois, peut-être même plus. Par exemple, en seulement 22 matchs dans la saison 1997-1998, il a marqué 17 buts et cumulé 14 passes décisives pour un total de 31 points. Pour l’époque, c’est absolument incroyable. »

Retraite et distinctions

Paul Kariya est intronisé au British Columbia Sports Hall of Fame en 2015 et au Temple de la renommée du hockey en 2017. Son numéro de maillot, le neuf, est également retiré par les Ducks lors d’une cérémonie le 21 octobre 2018 contre les Sabres de Buffalo.

Depuis sa retraite, Paul Kariya a commencé à pratiquer le surf. Il vit actuellement avec sa copine Valerie à Dana Point, en Californie.

Prix

  • Trophée Bruce Allison (recrue de l’année), BCJHL (1991)
  • Trophée Bob Fenton (du meilleur esprit d’équipe), BCJHL (1991, 1992)
  • Trophée commémoratif Vern Dye (du joueur le plus utile), BCJHL (1991, 1992)
  • Joueur de l’année de la Ligue junior canadienne, BCJHL (1992)
  • Prix Hobey Baker (du meilleur joueur), NCAA (1993)
  • Trophée commémoratif Lady-Byng (du meilleur esprit d’équipe), LNH (1996, 1997)