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Moucheron

Les moucherons sont de petites mouches au corps mince et aux longues antennes, qui appartiennent à différentes familles. Trois familles sont particulièrement importantes : les moucherons non piqueurs (Chironomidae), les moucherons piqueurs (Ceratopogonidae, no-see-ums en anglais) et les cécidomyies (Cecidomyiidae). Au Canada, on répertorie plus de 1 300 espèces de moucherons nommées appartenant à ces groupes, bien que les scientifiques estiment au double de ce nombre au moins les espèces qui vivent ici. Les larves de la plupart des moucherons non piqueurs et piqueurs sont aquatiques, tandis que la plupart des larves de cécidomyies vivent et se nourrissent à l’intérieur des pousses sur les tissus végétaux. Les moucherons sont présents partout au Canada et dans une variété d’habitats. 

Moucherons non piqueurs

Moucheron non piqueur (Chironomidae)

Près de 800 espèces de Chironomidae vivent au Canada. Sur cette photo, on voit l’espèce Chironomus plumosus. Les moucherons non piqueurs sont connus pour former d’énormes essaims d’accouplement le soir venu.

(« Chironomus plumosus, Deeside, North Wales, April 2015 2 » par Janet Graham sur Flickr, sous licence CC BY-NC 2.0.)


Près de 800 espèces de Chironomidae vivent au Canada, ce qui en fait la famille de mouches la plus riche en espèces du pays. En outre, les scientifiques estiment qu’au moins 1 000 autres espèces vivent ici. On trouve des moucherons non piqueurs presque partout au Canada, jusqu’à la limite nord des terres de l’archipel arctique. Aux hautes latitudes nordiques, ils représentent jusqu’à la moitié de la faune d’insectes. Les stades larvaires sont principalement aquatiques, bien que certaines larves vivent dans la matière en décomposition, le sol et d’autres habitats humides. Les moucherons larvaires sont une source de nourriture importante pour les poissons et autres animaux aquatiques.

Les larves de la plupart des moucherons non piqueurs s’enfouissent dans la boue au fond des plans d’eau, mais certaines filent des tubes de soie pour s’abriter. Les larves de certains moucherons non piqueurs sont appelées vers de vase rouge en raison de leur couleur caractéristique. Cette couleur est due à la présence d’hémoglobine dans leur sang. L’hémoglobine leur permet de survivre dans des environnements à faible teneur en oxygène au fond des lacs. Les vers de vase rouge sont élevés à des fins commerciales pour servir de nourriture aux poissons.

Ce groupe comprend quelques-uns des très rares insectes qui ont évolué pour vivre dans des environnements marins. Certaines espèces sont adaptées à la vie dans des tapis d’algues vertes, tandis que d’autres vivent le long des côtes océaniques dans des eaux pouvant atteindre 30 m de profondeur.

Les moucherons non piqueurs adultes sont des insectes minces qui ressemblent aux moustiques, sans toutefois être dotés d’une trompe. Les mâles adultes ont des antennes plumeuses caractéristiques. Les moucherons non piqueurs forment d’énormes essaims d’accouplement le soir venu. Ces essaims peuvent devenir si grands qu’ils ressemblent à des nuages de fumée. En raison de ces essaims, les moucherons non piqueurs sont souvent considérés comme une nuisance mineure pour l’homme, bien qu’ils soient inoffensifs. Les adultes de la plupart des espèces ont une durée de vie très courte. Ils survivent juste assez longtemps pour s’accoupler et pondre des œufs.

Les vers de cristal (Chaoboridae) sont un autre groupe commun de moucherons non piqueurs, appelés ainsi en raison de leur apparence transparente. Ils sont représentés au Canada par onze espèces. Les larves de vers de cristal sont aquatiques et sont des prédateurs de larves de moustiques et de minuscules crustacés.

Moucherons piqueurs

Moucheron piqueur (Ceratopogonidae)

Au Canada, on répertorie 263 espèces connues de moucherons piqueurs. Les femelles piquent les humains, les mammifères et les oiseaux de la même manière que les moustiques.

(« Culicoides obsoletus » par Christophe Quintin sur Flickr sous licence CC BY-NC 2.0.)


Les moucherons piqueurs (Ceratopogonidae) sont de petites mouches robustes qui peuvent être très gênantes pendant les mois d’été. En anglais, on appelle les moucherons piqueurs « no-see-ums » (mouches invisibles) en raison de leur petite taille et de leur tendance à mordre avant même qu’on ne remarque leur présence. Au Canada, on répertorie 263 espèces connues. En outre, les scientifiques estiment qu’au moins deux fois plus d’espèces vivent ici. Les moucherons piqueurs sont plus abondants près des rivières et des lacs, et le long des côtes. Leurs larves vivent dans la boue ou le sol humide, où elles sont des charognards ou des prédateurs d’autres petits invertébrés.

La plupart des moucherons qui piquent les humains appartiennent aux genres Culicoides et Leptoconops. Les femelles piquent les humains, les mammifères et les oiseaux de la même manière que les moustiques. Comme les moustiques, ils utilisent leurs pièces buccales perçantes pour prélever du sang sur la peau. Les moucherons piqueurs ne sont pas efficacement repoussés par les produits chimiques, mais ils peuvent être facilement évités en quittant simplement la zone immédiate. Les moucherons piqueurs ne sont pas tous nuisibles. De nombreuses espèces s’attaquent à d’autres insectes, comme les moucherons non piqueurs, en utilisant le son des battements d’ailes de leurs proies pour localiser leurs essaims. Les moucherons prédateurs du genre Forcipomyia sont des pollinisateurs essentiels des fleurs de cacao.

Certains moucherons du genre Culicoides transmettent des maladies. La plus importante de ces maladies est la fièvre catarrhale du mouton, une maladie virale qui touche les ovins et les bovins. La fièvre catarrhale du mouton est présente en Afrique, en Asie, en Australie, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord, bien qu’elle ne soit signalée que rarement au Canada. Le virus a le potentiel de devenir plus répandu ici en raison du réchauffement climatique.

Cécidomyies

Cécidomyie (Cecidomyiidae)

On répertorie 243 espèces connues de Cecidomyiidae au Canada. On voit ici la cécidomyie du sapin de Douglas (Contarinia pseudotsugae). La plupart des cécidomyies forment des galles (ou des excroissances anormales) sur les feuilles, les tiges, les fleurs, les bourgeons ou les racines des plantes.

(« Contarinia pseudotsugae, femelle » par Gilles San Martin sur Flickr sous licence CC BY-SA 2.0.)


Les cécidomyies sont de très petites mouches délicates. Environ deux tiers de toutes les espèces de ce groupe forment des galles sur les feuilles, les tiges, les fleurs, les bourgeons ou les racines des plantes. Les galles sont des excroissances anormales de tissus végétaux. Elles sont généralement produites par la salive des larves d’insectes pour servir de nourriture et d’abri. La tache des feuilles d’érable et la galle du saule sont des exemples de galles causées par les moucherons. La plupart des larves de cécidomyies se nourrissent en perçant les cellules végétales et en aspirant le liquide qu’elles contiennent. Dans cette famille, les larves des espèces non productrices de galles vivent principalement dans des matières végétales en décomposition, du bois pourri ou des champignons. Certaines espèces, comme la cécidomyie du puceron (Aphidoletes aphidimyza), disponible dans le commerce, sont des prédateurs bénéfiques des acariens, des pucerons et des cochenilles. Au Canada, il existe 243 espèces connues de cécidomyies, bien que les scientifiques estiment qu’entre 1 000 et 16 000 espèces vivent ici. Les cécidomyies ne sont pas étroitement liées aux autres moucherons mentionnés dans cet article.

Galle du saule

La galle du saule, causée par Rabdophaga strobiloides, est un exemple du type d’excroissance anormale que les moucherons peuvent créer.

(« 201510041511213034 Willow with pine cone willow galls caused by a tiny midge (Rhabdophaga strobiloides) - Bald Mountain R.A., Oakland Co, MI » par pverdonk sur Flickr sous licence CC BY-NC 2.0.)


Les espèces productrices de galles passent l’hiver sous forme de larves ou de pupes dans des cocons filés dans le sol ou à l’intérieur des galles. Les adultes sortent au printemps ou en été pour s’accoupler, et les femelles pondent leurs œufs sur des plantes hôtes appropriées. Une fois écloses, les larves produisent de nouvelles galles qui leur fournissent de la nourriture pour toute la saison. Certaines espèces engendrent plusieurs générations par an.

La famille comprend un certain nombre de ravageurs importants des plantes, tels que la cécidomyie du chou-fleur (Contarinia nasturtii, un ravageur du canola), la cécidomyie du sapin (Paradiplosis tumifex) et la cécidomyie du cerisier de Virginie (Contarinia virginianae). La mouche de Hesse (Mayetiola destructor) est un grave parasite du blé. Ses larves se nourrissent entre la feuille et la tige, ce qui entraîne l’affaiblissement et la mort de la pousse de la plante.

Taxonomie des moucherons

Règne

Animalia

Embranchement

Arthropoda

Classes

Insecta

Ordre

Diptera

Liens externes