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Espèces de lézards au Canada

Les lézards sont des reptiles qui appartiennent à plusieurs sous-ordres des Squamata (ordre comprenant également les serpents). Ils forment le groupe le plus diversifié de reptiles vivants et se trouvent sur tous les continents, sauf l’Antarctique. Il existe actuellement six espèces de lézards au Canada. Une autre espèce, le lézard à petites cornes mineur, est maintenant disparue du pays. Cela signifie que, bien que ce lézard continue à vivre dans d’autres parties de son aire de répartition, on ne le trouve plus au Canada. Cinq des six espèces de lézards du Canada sont indigènes, tandis que la sixième, le lézard des murailles, est introduite d’Europe.

Grands iguanes à petites cornes mâle et femelle

Espèces de lézards au Canada

Nom commun

Nom scientifique

Provinces/territoires

Scinque pentaligne commun

Plestiodon fasciatus

Ont.

Lézard des murailles commun

Podarcis muralis

C.-B.

Lézard à petites cornes majeur

Phrynosoma hernandesi

Sask., Alb.

Lézard-alligator boréal

Elgaria coerulea

C.-B.

Scinque des prairies

Plestiodon septentrionalis

Man.

Scinque de l’Ouest

Plestiodon skiltonianus

C.-B.


Description

Tous les lézards ont une peau sèche recouverte d’écailles épidermiques. La plupart des lézards sont dotés de pattes, d’une longue queue, de paupières mobiles et d’oreilles bien développées. Les lézards ont généralement une excellente vue et possèdent des chimiorécepteurs (qui leur permettent de détecter les odeurs, notamment), dont ils se servent principalement pour trouver et capturer leurs proies. Certains ont adopté des habitudes propres aux serpents et peuvent être très longs et minces, avec des pattes minuscules ou invisibles de l’extérieur. On pense que les serpents auraient évolué à partir d’ancêtres lézards ayant subi une réduction de leurs membres, de leurs yeux et de leurs oreilles tandis qu’ils s’adaptaient à un mode de vie d’animal fouisseur.

Bien que la plupart des lézards soient de petite taille, beaucoup sont capables de se déplacer rapidement et peuvent facilement distancer un humain qui les poursuit pour se mettre à l’abri. Lorsqu’ils courent, les lézards soulèvent leur corps entier du sol.

Température corporelle

À l’instar des autres reptiles, les lézards sont ectothermes, c’est-à-dire qu’ils ne produisent pas eux-mêmes leur chaleur corporelle. Celle-ci est plutôt régie par des conditions extérieures. Les lézards peuvent réguler leur température corporelle par leur comportement et l’utilisation de leur habitat, par exemple en se déplaçant pour entrer et sortir de l’ombre. Même si les lézards nordiques sont généralement plus tolérants au froid que les espèces tropicales, les températures hivernales des régions tempérées du nord sont trop froides pour permettre leur activité continue ou leur survie. Les lézards du Canada doivent donc hiberner sous le niveau du gel.

Répartition et habitat

Certaines espèces de lézards vivent au sol, tandis que d’autres sont d’excellents grimpeurs et passent une grande partie de leur temps dans les arbres, sur les parois des falaises et dans d’autres endroits difficiles d’accès. La plupart des lézards vivent dans des climats chauds. De nombreuses espèces sont d’ailleurs bien adaptées aux environnements extrêmes, comme les déserts. L’affinité des lézards pour les températures plus chaudes limite les espèces vivant au Canada aux régions méridionales du pays. Au Canada, on trouve généralement les lézards dans les forêts à couvert clairsemé, où ils peuvent se prélasser au soleil pour maintenir une température corporelle optimale. Ces habitats comprennent les clairières et les lisières de forêt, les champs, les déserts, les broussailles, les affleurements rocheux et les pentes de montagne. Les lézards choisissent généralement des habitats qui offrent une couverture suffisante, comme des rochers, des rondins et des écorces, qui fournissent une protection efficace contre les prédateurs et les conditions climatiques extrêmes.

Alimentation et prédation

La plupart des lézards, dont tous ceux retrouvés au Canada, sont des prédateurs. Bien que certaines espèces de plus grande taille se nourrissent de divers animaux (dont des oiseaux et des mammifères), la plupart se nourrissent de petits invertébrés, principalement des insectes. De nombreuses espèces sont des chasseurs actifs tandis que d’autres sont des prédateurs passifs, qui restent immobiles dans l’attente du rapprochement de leur proie.

Reproduction

L’accouplement est généralement précédé d’un comportement de parade nuptiale complexe. Les mâles de nombreuses espèces se battent pour défendre leur territoire, ce qui leur permet de s’assurer des possibilités d’accouplement avec les femelles. Chez la plupart des espèces, la femelle pond des œufs à la coquille coriace dans un site protégé, puis les abandonne – bien que la femelle reste avec les œufs chez certaines espèces comme le scinque de l’Ouest. Chez d’autres espèces (par exemple, l’alligator boréal et les lézards à cornes), les femelles conservent les œufs à l’intérieur de leur corps jusqu’à la naissance de bébés entièrement développés.

Défense contre les prédateurs

Les lézards, chassés par différents prédateurs (dont des mammifères, des serpents, des oiseaux et des invertébrés), adoptent toute une gamme de stratégies défensives. Certaines espèces, comme les lézards à cornes, ont un excellent camouflage et restent souvent parfaitement immobiles pour échapper à la vue des prédateurs. D’autres espèces, comme les scinques, se déplacent à une grande vitesse et s’éloignent rapidement du danger, souvent en grimpant dans un arbre ou en se glissant dans une fissure ou une crevasse où les prédateurs ne peuvent pas les suivre. En outre, de nombreuses espèces de lézards sont capables d’autotomie de la queue, ce qui signifie qu’elles sont en mesure de se séparer de leur queue. La queue, souvent de couleur vive – c’est le cas, par exemple, de tous les scinques du Canada –, continue alors de s’agiter et peut distraire le prédateur pendant que le lézard prend la fuite. Bien que la queue finisse par repousser, l’autotomie et la régénération qui s’ensuit demandent une immense quantité d’énergie de l’animal et peuvent engendrer des répercussions négatives sur ses possibilités d’accouplement futures, sa croissance et sa survie.

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