Leyrac, Monique | l'Encyclopédie Canadienne

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Leyrac, Monique

Monique Leyrac (née Tremblay). Chanteuse, comédienne (Montréal, 26 février 1928). Elle suivit des cours d'art dramatique avec Jeanne Maubourg puis obtint le rôle de Bernadette dans Le Chant de Bernadette de Franz Werfel au « Radio-théâtre Lux » à la station radiophonique CKAC (1943).

Leyrac, Monique

Monique Leyrac (née Tremblay). Chanteuse, comédienne (Montréal, 26 février 1928). Elle suivit des cours d'art dramatique avec Jeanne Maubourg puis obtint le rôle de Bernadette dans Le Chant de Bernadette de Franz Werfel au « Radio-théâtre Lux » à la station radiophonique CKAC (1943). Après quelques années de travail comme comédienne à la radio, elle s'orienta vers la chanson et se fit entendre au cabaret Au Faisan doré (1948) aux côtés de Charles Aznavour, Pierre Roche et Jacques Normand, interprétant des chansons sud-amér. et puisant dans le répertoire d'Édith Piaf. Elle enregistra alors quelques 78t. pour RCA Victor, joua et chanta les chansons de Pierre Pétel dans le film Lumières de ma ville (1949), puis effectua (1950-51) une tournée en France, en Suisse, en Belgique ainsi qu'au Liban. De retour à Montréal, elle se produisit dans les cabarets Le Montmartre et Au Saint-Germain-des-Prés et rencontra le comédien français Jean Dalmain qu'elle épousa en 1952. À la suite de deux séjours à Paris (1952-54, 1955-58) consacrés surtout au théâtre, elle se révéla au public montréalais dans plusieurs rôles, dont celui de Polly Peachum de L'Opéra de Quat'Sous de Brecht-Weill (1961). Avec Pierre Thériault, elle anima « Plein soleil », une série à la radio de la SRC (1962-64).

La popularité grandissante des auteurs-compositeurs québécois l'incita à se constituer un nouveau répertoire de leurs oeuvres, tout en conservant certaines chansons françaises. Elle enregistra un premier micr. de chansons de Vigneault et Léveillée en 1963. L'année suivante, elle fut hôtesse et chanteuse à l'émission « Pleins feux » à la télévision de la SRC et partagea la vedette avec les Swingle Singers à la PDA. Déléguée par la SRC (1965) au Festival international de la chanson à Sopot, Pologne, elle gagna le Grand prix de la Journée internationale pour son interprétaiton de « Mon pays » de Vigneault et celui de la Journée polonaise avec « La Petite mélodie qui revient ». Elle obtint aussi, la même année, le Grand prix du Festival de la chanson à Ostende, Belgique. Elle se produisit ensuite au Town Hall de New York. Au lendemain de son récital, Simone Auger écrivait : « Monique Leyrac est unique. Et le public américain l'a bien senti, qui l'applaudit à tout rompre après chaque chanson et lui réserva une ovation pour la fin... Tous les sujets semblent bons pour elle, tous les registres. Elle passe du français à l'anglais, du passé au présent, avec une extraordinaire facilité... Outre la voix et l'intelligence, elle a à sa disposition des dons de comédienne » (La Presse, Montréal, 26 mars 1966).

Peu après, elle participa au spectacle « Pleins feux sur le Canada » à l'Olympia de Paris et se rendit en Union soviétique, notamment à Moscou, Leningrad et Tallinn. Elle enregistra 39 émissions pour la radio de la SRC à Toronto. En 1967, elle se fit entendre au Massey Hall de Toronto, au Carnegie Hall de New York et chanta devant la princesse Margaret à Londres. Accompagnée du pianiste André Gagnon, elle se produisit aussi à l'Expo-théâtre et au Pavillon du Canada à l'Expo 67. Elle fut notamment invitée au « Rolf Harris Show » à la BBC de Londres (1968) et au « Ed Sullivan Show » à CBS-TV (1969). Les Parisiens l'accueillirent de nouveau au théâtre Bobino en février 1970. La même année, elle tint un premier rôle dans le film Act of the Heart de Paul Almond et chanta à la Place des nations de Terre des hommes de même qu'au Patriote. La télévision de la SRC présenta le portrait-récital « Une femme comme les autres » à l'émission « Les Beaux dimanches » en 1972.

Monique Leyrac donna plusieurs récitals à la Comédie-Canadienne (1965, 1970), à la PDA (1968, 1971 avec l'OSM, 1972), au théâtre Capitol à Ottawa (1968) et au CNA (1969), et fit des tournées notamment au Québec (1965, 1968, 1970) et ailleurs au Canada (1967, 1970).

Après avoir chanté dans The Threepenny Opera au Festival de Stratford 1972, elle se rendit en France et y demeura jusqu'en 1975 alors qu'elle vint jouer Mademoiselle Marguerite de Roberto Athayde au Théâtre du Nouveau-Monde. Elle chanta ensuite au Kennedy Center à Washington et au Centennial Hall de Winnipeg, puis présenta un récital consacré à Émile Nelligan dont elle dit et chanta les poèmes au Patriote, au Gesù, et en tournée au Québec et en Ontario (le spectacle fut repris à l'Odéon de Paris en 1978 et à Montréal en 1985). Elle interpréta ensuite à Montréal et au Québec des chansons de Félix Leclerc dans un récital « d'une richesse incomparable », selon Pierre Beaulieu (La Presse, 27 octobre 1976). Elle se produisit à la boîte à chansons de l'hôtel Méridien à l'automne de 1978 et fut par la suite vedette et animatrice de quatre émisisons « Faut voir ça » à la télévision de la SRC. Ses dons de fantaisiste furent particulièrement mis en évidence dans un spectacle intitulé « Ragtime » qu'elle présenta à la PDA en avril 1979.

Dans les années 1980, Monique Leyrac a écrit et monté plusieurs spectacles dans lesquels elle interprétait des chansons tout en jouant la comédie. En 1981, elle créa « Divine Sarah », sur la vie de Sarah Bernhardt, qu'elle interpréta en français et en anglais à Montréal, Québec et Toronto. L'année suivante, ce fut « Les Paradis artificiels », sur Baudelaire, qui tint l'affiche trois mois au Café de la PDA à Montréal. Elle interpréta ensuite des chansons d'Aristide Bruant et Yvette Guilbert dans « Spectacle 1900 », également au Café de la PDA. En 1986 et 1987, elle joua le rôle de Laurence dans le téléroman « Des dames de coeur » à la SRC. De retour à la scène, elle créa, avec Paul Savoie, « Paris-Berlin » sur des textes de Bertold Brecht et Jacques Prévert, et « Sara and the Beast » de Michael Bawtree qu'elle joua ensuite en français à Montréal et Québec. Elle a joué le rôle de Bélize dans Les Femmes savantes de Molière avec la Nouvelle compagnie théâtrale (1990), pour lequel elle obtint le prix de la critique de la meilleure comédienne de soutien.

Monique Leyrac fut proclamée deux fois « meilleure chanteuse de l'année » et deux fois « femme de l'année » par les rédactrices des rubriques féminines de la presse canadienne. À la suite d'une première à l'Olympia de Paris, Pierre Kyria écrivit : « Monique Leyrac porte l'émotion au plus haut, parce qu'elle restitue les saisons du coeur avec l'ampleur d'une aventure spirituelle. Qu'elle soit admirablement servie par des poètes comme Vigneault et Léveillé, qu'elle choisisse la fantaisie ou la tendresse, dans son répertoire qui est étonnamment divers, elle sert la chanson avec un ton et une qualité d'âme qui ne trompent pas » (Combat, 1er septembre 1966). Elle fut nommée officier de l'Ordre du Canada en 1967 et reçut le Prix de musique Calixa-Lavallée 1979. Elle a publié un volume autobiographique, Mon enfance à Rosemont (Montréal 1983).

Discographie

Monique Leyrac chante Vigneault et Léveillée : 1963; Col FS-601 et Harmonie KHF-90084.

Pleins feux sur Monique Leyrac : 1964; Col FS-622; Mes premières chansons (repiquage du précédent) : (1973); Harmonie KHF-90232.

Monique Leyrac en concert : Montréal 1965, Paris 1966; Col FS-644.

Monique Leyrac (langue anglaise) : 1967; Col ELS-316.

Monique Leyrac à Paris : 1967; Col FS-657.

Beautiful Morning : 1968; Col ELS-324.

Monique Leyrac : 1969; Col FS-720.

Monique Leyrac chante la joie de vivre : 1969; Col FS-695.

Les Grands succès de Monique Leyrac : (1971?); Col GFS-90009.

Monique Leyrac (1678-1972) : 1972; Zodiaque ZOX-6003.

Qui êtes-vous Monique Leyrac? : 1972; RCI F-679.

Parlez-moi de vous : (1973); Col GFS-90019.

Monique Leyrac chante Nelligan : 1975; Barclay 9001.

Monique Leyrac chante Félix Leclerc : 1977; Poly 2424-157.

Voir aussi DISCOGRAPHIE de Chansonniers.

Lecture supplémentaire