Koje-Do | l'Encyclopédie Canadienne

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Koje-Do

L’île de Koje-Do (aujourd’hui Geojedo) est située à 40 km au sud-ouest de Busan, en Corée du Sud. Pendant la Guerre de Corée, les États-Unis y opéraient un camp de prisonniers de guerre.

L’île de Koje-Do (aujourd’hui Geojedo) est située à 40 km au sud-ouest de Busan, en Corée du Sud. Pendant la Guerre de Corée, les États-Unis y opéraient un camp de prisonniers de guerre. En 1952, les prisonniers nord-coréens et chinois se rebellent et s’emparent du camp. À la demande de l’armée américaine, les troupes canadiennes aident à le reprendre, mais leur participation conduit à un incident diplomatique entre Ottawa et Washington.

Révolte des prisonniers de guerre

Dès 1952, les Américains et leurs alliés des Nations Unies prennent un grand nombre de prisonniers de guerre. Koje-Do est choisi comme emplacement pour l’un des camps de prisonniers. L’île se remplit rapidement de 160 000 prisonniers nord-coréens et chinois. Des enclos individuels contiennent jusqu’à 6 000 hommes.

Les prisonniers, mal surveillés dans le camp géré par les Américains, se révoltent contre son commandement. En mai 1952, ils s’emparent d’une grande partie du camp et tiennent en otage son commandant, le Brigadier général Francis Dodd. Pendant sa détention, il aurait avoué avoir traité inhumainement des prisonniers. Il est libéré sain et sauf quelques jours plus tard.

Protestations canadiennes

Espérant répartir le poids de l’administration des prisonniers de guerre entre les autres troupes sous l’égide des Nations Unies en Corée, les Américains demandent l’aide d’unités du Commonwealth britannique pour contenir la révolte du camp, mais sans consulter leurs gouvernements respectifs.

Le 25 mai, une compagnie du Régiment royal du Canada est dépêchée à Koje-Do. Sans effusion de sang, elle aide à rétablir l’ordre dans une partie du camp et à surveiller certains des prisonniers, principalement une enceinte de 3 200 prisonniers composée surtout d’officiers nord-coréens. Les prisonniers communistes accueillent les Canadiens avec une grande banderole : « Canadiens, Britanniques, Néerlandais, employés des impérialistes américains! Ne soyez pas les marionnettes des impérialistes américains venus massacrer les prisonniers de guerre ».

En juin, les forces américaines entrent dans les camps rebelles avec des fantassins et des chars d’assaut. Les deux parties subissent des pertes, mais les forces sous le commandement américain reprennent le contrôle de la prison.

Irrité par le déploiement des troupes canadiennes à Koje-Do sans son consentement, le gouvernement canadien adresse une protestation diplomatique publique à Washington, faisant valoir que le Canada a pour politique d’assurer que ses troupes demeurent unifiées sous commandement canadien. Toutefois, plusieurs croient qu’Ottawa craint des répercussions politiques domestiques si elle ne s’oppose pas à l’utilisation des troupes canadiennes de cette façon.

Les autorités américaines se font publiquement accommodantes et, le 8 juillet 1952, les soldats du Régiment royal du Canada sont relevés de leurs fonctions auprès des prisonniers de guerre. Cependant, en privé, les autorités américaines sont vivement irritées par la protestation canadienne.