Histoire de la médecine jusqu’à 1950 | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Histoire de la médecine jusqu’à 1950

La théorie et la pratique de la médecine au Canada ont changé de façon significative du XVIe au XXe siècle.
Osler, William
L'influence durable d'Osler provient de son humanisme et de son intérêt empreint de gentillesse pour ses malades et ses étudiants. Il représente à la fois le professeur attentif et le médecin compatissant (avec la permission des Alan Mason Chesney Medical Archives of The Johns Hopkins Medical Institutions/William Osler Collection).
Charles Herbert Best, physiologiste
L'un des chercheurs qui a codécouvert l'insuline (photo de Garnet Lunney/avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/PA-112972).
Portrait de Norman Bethune, pris à Madrid, en Espagne, en 1937 (avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/PA-114788).

La théorie et la pratique de la médecine au Canada ont changé de façon significative du XVIe au XXe siècle. En effet on a vu d’importants développements dans l’éducation médicale et la réglementation, la compréhension de l’anatomie et des maladies, la santé publique et l’immunisation et dans la pharmacologie. Des médecins comme sir William Osler, Norman Bethune, Robert McClure, Emily Howard Stowe, Jennie Kidd Trout et Maude Abbott ont travaillé au pays et partout dans le monde pour promouvoir et améliorer la santé humaine. La recherche médicale au Canada a mené à des percées dans l’anesthésiologie et la neuroscience, et dans le traitement du diabète, de la polio, de la malaria, des maladies cardiaques et de la tuberculose.

Médecine autochtone

Au Canada, la médecine est née des siècles avant que ne viennent s'établir les Français sur les côtes d'Amérique du Nord. Les Autochtones ne transmettant leur tradition qu'oralement, les seuls comptes rendus écrits de leurs coutumes et de leurs croyances ont été relevés par les explorateurs et les colons européens. En général, les Autochtones obtiennent des remèdes d’un chaman ou guérisseur. Les Autochtones soignent également la maladie avec des remèdes à base de plantes très efficaces (par exemple, l'essence de wintergreen, le sang-dragon, le pimbina; voir Utilisation des plantes par les Autochtones) et des traitements physiques comme les sueries et les massages. Jacques Cartier a appris d'un Autochtone comment traiter le scorbut à l'aide d'une décoction d'aiguilles et d'écorce d'épinette blanche ou de pruche. Cette maladie a emporté presque tout son groupe d'explorateurs français. La médecine autochtone commence à disparaître après les contacts prolongés avec les colons européens et leurs maladies, souvent épidémiques, comme la rougeole, les fièvres typhoïdes, le typhus, la diphtérie et la variole. (voir Santé des Autochtones).

XVIIe siècle

La médecine européenne, au temps de la colonisation, se transforme en discipline scientifique distincte, bien que les théories et le savoir à propos de la maladie progressent très lentement. La plupart des premiers praticiens provenant de France ne sont pas des médecins qualifiés, mais des chirurgiens-barbiers, formés par apprentissage rudimentaire, ou des apothicaires qui, théoriquement, ne distribuent que les remèdes prescrits par un médecin, mais qui, en pratique, agissent comme omnipraticiens sans formation adéquate. La pratique consistant à combiner les fonctions de barbier et de chirurgien semble découler de la coutume presque universelle de saigner les patients comme panacée à presque toutes les maladies. Il suffit d'avoir un couteau bien aiguisé et de savoir repérer les veines principales. La chirurgie se limite à des opérations au niveau des bras, des jambes, de la surface du corps et de la tête. Les opérations internes se soldent généralement par la mort du patient. Le recours à des mesures radicales pour provoquer les vomissements et la purge est aussi pratique courante.

Plusieurs de ces hommes ont une réputation suspecte, mais d'autres, comme Robert Giffard et Michel Sarrazin, consacrent leur vie au service des colons. Giffard, un chirurgien-barbier arrivé au Québec en 1627, est le premier médecin de l'HôteI-Dieu, un hôpital (quatre chambres, deux cabinets) fondé par des religieuses de France (voir Soins infirmiers). Sarrazin, arrivé en Nouvelle-France dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, est engagé à titre de chirurgien-major des troupes françaises du Canada et est nommé plus tard médecin officiel de l'Hôtel-Dieu. À ce poste, il devient célèbre pour avoir aidé des centaines de colons à guérir du typhus. Il est aussi un botaniste reconnu.

XVIIIe siècle

Malgré les risques conjugués du rude climat, de la maladie, de la faim et des conflits avec les peuples autochtones, en 1763, quand la Nouvelle-France devient britannique, Montréal et Québec sont déjà de petites villes prospères. Le système médical des Britanniques est similaire à celui des Français. Les médecins militaires continuent à dominer la pratique et l'organisation de la profession. Toutefois, il y a un changement : les médecins anglophones se réservent la clientèle de la ville, laissant aux médecins francophones le soin de desservir les régions plus pauvres.

En atteignant la région appelée à devenir l'Ontario, les loyalistes amènent avec eux des chirurgiens de l'armée et des médecins civils. Ces hommes éprouvent souvent de grandes difficultés à gagner leur vie, car la population est clairsemée, les honoraires maigres et la réputation de la profession chancelante. Ils ont souvent un autre emploi, cultivateur ou commerçant.

Les colons du Haut-Canada souffrent de maladies infectieuses aiguës, de blessures de toutes sortes, de malnutrition périodique et de graves maladies récurrentes telles que « la fièvre et les grands frissons » (la malaria). Lorsqu'ils le peuvent, ils recourent aux services d'un médecin, mais ils se traitent aussi souvent avec des remèdes artisanaux et une phytothérapie basée sur les recommandations des autochtones. Ce sont les sages-femmes qui pratiquent habituellement les accouchements.

La situation est à peu près similaire dans les Maritimes. Halifax, la plus grande ville de la région, a une infrastructure médicale assez importante, comptant plusieurs médecins militaires et un certain nombre d'hôpitaux. Les pauvres peuvent obtenir certains services médicaux dans des dispensaires ou des asiles des pauvres. Parmi les premiers médecins des Maritimes, beaucoup réussissent dans une seconde carrière. Abraham Gesner, formé à Londres, est médecin, géologue et minéralogiste et il a, de plus, découvert le kérosène. Le Dr J. Webster est également historien; sir Andrew MacPhail, écrivain; le Dr Charles Tupper, politicien. Un autre médecin des Maritimes, David Parker, qui dispense ses soins dans l'asile pour pauvres de Halifax, est le premier médecin au Canada à recourir à l'anesthésie pour une opération.

Dans l'Ouest, la majeure partie des futures Provinces des Prairies et de la Colombie-Britannique est administrée par la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH), qui emploie ses propres médecins. William Fraser Tolmie, qui immigre à Vancouver, est chirurgien et commerçant pour la CBH. Le mont Tolmie, en Colombie-Britannique, a été nommé en l'honneur de ce botaniste et géologue devenu député. Il semble qu'il ait pratiqué une des premières opérations modernes sur la côte ouest en enlevant une tumeur de la poitrine d'un marin. Tolmie a rapporté des stéthoscopes d'Écosse. Parmi les instruments chirurgicaux qui lui sont fournis à son arrivée en Colombie-Britannique, il y a « une scie à amputation, deux trépans, deux instruments oculaires, un lithotriteur, une boîte de ventouses, deux forceps d'accouchement, une multitude de cathéters, des bougies flexibles et rigides en argent, des tiges exploratrices et des daviers ». Un collègue de Tolmie, le Dr John McLoughlin, né au Bas-Canada, devient représentant de la CBH dans l'Ouest après avoir été en poste à Fort William, au bord du lac Supérieur.

Éducation médicale au XIXe siècle

Au cours du XIXe siècle, l'immigration au Canada, surtout en provenance de la Grande-Bretagne et des États-Unis, augmente considérablement. Parmi les immigrants, on trouve des médecins de renom tels que Christopher Widmer (connu dans le Haut-Canada comme le « père de la chirurgie ») et W.R. Beaumont, un inventeur prolifique d'instruments chirurgicaux. Widmer a pratiqué au York Hospital (devenu le Toronto General).

Les premières facultés médicales du Canada sont fondées au cours des années 1820. L'une des premières dans le Haut-Canada, le Talbot Dispensary, est ouverte par un réformateur, le Dr Charles Duncombe, mais elle est fermée lorsque son bienfaiteur, Thomas Talbot, lui retire son appui, suspectant avec raison que Duncombe utilise le dispensaire comme tremplin politique. De fait, plusieurs des premiers médecins du Canada ont pris activement part à la vie politique. Une deuxième faculté médicale, qui est plus tard affiliée à au Collège Victoria (qui fait maintenant partie de l’Université de Toronto), est fondée par un autre réformateur, le Dr John Rolph. À la fin de 1823, la Montreal Medical Institution, plus tard intégrée à la Faculté de médecine de l'Université McGill, est fondée par le Dr W. Caldwell et ses associés.

Les fondations de facultés de médecine sont inspirées par de nombreux motifs, en particulier le désir des médecins (qui en sont invariablement les fondateurs) de transmettre leurs connaissances et de s'assurer un revenu personnel. Elles sont appuyées par ceux qui croient que la formation donnée aux États-Unis est inadéquate et expose les Canadiens à d'inquiétants principes démocratiques. Aux États-Unis, beaucoup d'écoles de médecine sont devenues des entreprises commerciales prêtes à abaisser leurs normes de façon à augmenter leur clientèle. Au Canada, les facultés recherchent des affiliations avec les universités, et maintiennent des normes d'admission élevées pour décourager les charlatans et améliorer l’image publique des médecins.

Dans les années 1850, les étudiants des facultés de médecine canadiennes assistent à des séminaires sur les « médicaments et les thérapeutiques, l'anatomie et la physiologie, les principes et pratiques de la chirurgie, l'accouchement et les maladies des femmes et des enfants de même que la médecine légale ». Il se pratique quelques dissections, mais il y a peu de travail en laboratoire (les microscopes ne sont utilisés que lorsque William Osler prend en charge la chaire à l'Université McGill, vers le milieu des années 1870). Les locaux de dissection sont connus sous le nom de « maisons des morts ». Celle de la Faculté de médecine de London (Ontario) est probablement typique. Selon l’auteur Donald Jack, le local de dissection est situé dans la salle à manger d'un vieux cottage et la pièce contient « deux tables, quelques chaises, un tas de sciure de bois, une pelle dans un coin, de vieilles blouses et tabliers et des crochets le long des murs. Une trappe dans le plancher conduit à la cave où deux grandes cuves, remplies notamment de vieil alcool de bois, exhalent leurs relents dans tout le bâtiment ».

Les nouveaux étudiants en médecine sont initiés à la dissection de singulière manière : on les oblige à descendre dans la cave pour y chercher les cadavres. Le Dr D.C. MacCallum a laissé un témoignage de la situation à McGill au milieu du XIXe siècle, alors qu'il y préparait les dissections qui devaient faire partie de son cours théorique du lendemain. Il devait passer plusieurs heures, la nuit, dans la salle de dissection, « lugubre et nauséabonde ». Il a écrit que sa seule compagnie consistait en « plusieurs sujets en partie disséqués et de nombreux rats qui menaient un tapage animé en courant sur et sous le plancher et dans les murs de la pièce ».

Il était souvent risqué de se procurer les cadavres, utilisés pour les études anatomiques et la recherche médicale. La demande de corps mène au commerce florissant des vols de cadavres. Quelques étudiants au Québec payent même leurs études en enlevant des corps dans le cimetière Côte-des-Neiges. De telles situations amènent l’Assemblée législative de la Province du Canada à adopter en 1843 la Loi concernant l'anatomie (qui sera modifiée en 1883). La Loi sur l’anatomie permet aux facultés médicales de se procurer de façon légale les corps non réclamés d’institutions gouvernementales.

Réglementation de la profession médicale

À partir de la fin du XVIIIe siècle, les efforts pour réglementer la profession médicale provoquent des controverses entre universités et comités d'examen afin de déterminer si le diplôme de médecine constitue un permis de pratique. Les charlatans et les incompétents qui pratiquent la médecine ont proliféré, en partie parce que la population leur accorde sa confiance, n'ayant aucune raison sociale ou scientifique de choisir des médecins reconnus. Dans le Haut-Canada et le Bas-Canada, les organismes dispensant les permis de pratique existent depuis la fin des années 1800. Au Bas-Canada, un comité mis sur pied par le gouverneur est formé sous l'autorité d'une loi du Parlement britannique afin d'empêcher les non-diplômés de pratiquer la médecine. Les tentatives subséquentes visant à définir la profession dans le Bas-Canada engendrent des tensions entre médecins francophones et anglophones, jusqu'à ce que le Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada soit finalement créé en 1847.

En 1849, la loi créant la corporation est modifiée de façon à inclure automatiquement dans la profession ceux qui pratiquent avant 1847. En 1839, un groupe de médecins de Toronto, dont beaucoup ont été formés en Grande-Bretagne, forme une corporation, le College of Physicians and Surgeons of Upper Canada, mais sa loi d'incorporation est annulée par décret en 1840. En 1869, la Loi médicale de l'Ontario constitue un nouveau Collège des médecins et chirurgiens de l'Ontario. Il a le pouvoir de faire passer des examens aux futurs médecins et aux diplômés des universités. En 1867, l'Association médicale canadienne est instituée. En général, le milieu du XIXe siècle reste une période trouble pour la profession médicale au Canada, déchirée par les divisions entre médecins francophones et anglophones et entre ceux formés au Canada et ceux formés ailleurs.

Épidémies et santé publique

La croissance démographique en Amérique du Nord britannique augmente la vulnérabilité aux épidémies. En 1832, 1834, 1849 et au cours des années 1850, les épidémies de choléra ravagent le pays. En 1832, la maladie s'étend de la ville de Québec à la plupart des villes et villages du Haut-Canada en seulement trois semaines. Au cours des années de choléra, les médecins canadiens ne s'entendent pas quant à savoir si la maladie est contagieuse. Ils sont plutôt enclins à la considérer comme une maladie du sang. Les traitements comprennent des saignées, des doses massives de calomel et d'opium et la cautérisation.

En 1854, l'Italien Filippo Pacini identifie le vibrion cholérique (la bactérie qui cause le choléra) visible au microscope. Cependant, sa découverte est largement ignorée à l’époque. Ce n'est que quand la théorie des germes, élaborée par Louis Pasteur, est plus ou moins acceptée plus tard au cours du siècle que la cause du choléra peut être isolée. Dans les années 1880, Robert Koch, un chercheur allemand découvre de manière indépendante le bacille du choléra et le bacille causant la tuberculose.

Bien que le lien entre les micro-organismes et la maladie ne soit bien compris qu’au XIXe siècle, les autorités canadiennes adoptent des lois pour protéger la santé du public. Dès 1834, William Kelly, un chirurgien de la Marine royale, suggère qu'il existe une corrélation entre les maladies et les mesures d'assainissement, notamment en obtenant une eau non contaminée. Les bureaux locaux de santé sont fondés pour mettre en vigueur les quarantaines et les lois sanitaires. À la fin du XIXe siècle, la santé publique est mise en valeur par une série de lois concernant la restriction de l'immigration, la protection contre la vente d'aliments avariés et l'instauration de mesures d'assainissement appropriées.

La résistance de la population à ces mesures est vive, comme pour la vaccination obligatoire. Ainsi, bien qu'un vaccin antivariolique soit introduit au Canada au début du XIXe siècle par un médecin de la Nouvelle-Écosse, les épidémies de variole ravagent le pays jusqu'au début du XXe siècle, lorsque la valeur de la vaccination est enfin acceptée.

Anesthésie et antisepsie

Deux autres grandes découvertes de la médecine marquent le milieu du XIXe siècle. La première est l'utilisation, en 1840, de l'anesthésie, ce qui élimine la douleur lors des chirurgies. Plus tard, deux médecins canadiens apportent leur contribution au développement de l'anesthésiologie. En 1923, W.E. Brown, de l'Université de Toronto, démontre la valeur de l'éthylène comme anesthésiant, et en 1942, le Dr Harold Griffith fait progresser l'anesthésiologie en utilisant du curare (commercialement connu sous le nom d'Intocostrin), un extrait de plantes dont les tribus d'Amérique du Sud enduisent leurs flèches pour les empoisonner.

La seconde découverte, faite par l'Anglais Joseph Lister, découle des travaux de Pasteur. Lister prouve que le taux de récupération des patients souffrant de blessures peut être amélioré de façon considérable si les plaies sont désinfectées. À cette fin, il utilise au début du phénol.

À cette époque, les chirurgiens du Toronto General, comme partout ailleurs, opèrent en redingote en tenant leurs instruments entre leurs dents lorsqu'ils ne les utilisent pas. Les instruments sont lavés de façon sommaire ou simplement essuyés sur une serviette. Les traitements antiseptiques de Lister sont décrits dans les revues canadiennes dans les quelques mois qui suivent ses expériences, et ils sont utilisés, encore que de façon incomplète, dans les salles d'opération du Toronto General Hospital et de l'Hôpital général de Montréal à partir de 1869. Toutefois, la plupart des médecins canadiens résistent, du moins au début, à la technique et aux tentatives d'Archibald Malloch, un chirurgien ontarien ayant travaillé avec Lister à Glasgow, d'enseigner les principes d'antisepsie. On accorde à Thomas Roddick le crédit d'avoir été le premier médecin à baser ses techniques opératoires sur ces principes, à l'Hôpital général de Montréal.

Les femmes en médecine au XIXe siècle

Dans les années 1850, les femmes canadiennes commencent à demander l'accès aux facultés de médecine, mais, jusque vers les années 1880, presque toutes les femmes médecins pratiquant au Canada (notamment Emily Howard Stowe et Jennie Kidd Trout) sont formées dans des facultés ou par des médecins hors du pays. En 1883, le Women's Medical College, affilié à l'Université Queens, et le Woman's Medical College, affilié à l'Université de Toronto et à l'Université Trinity College, sont ouverts. Les deux établissements offrent les cours obligatoires, mais ne décernent pas de diplômes. Cependant, après 1895, des étudiantes de l'Ontario Medical College for Women, succédant à l'école de Toronto, peuvent prendre part aux examens de la faculté médicale de leur choix. Par la suite, la formation médicale est offerte aux femmes à l'Université Dalhousie (1890), à l'Université Western Ontario (au cours des années 1890) et à l'Université du Manitoba (1891), mais les universités McGill, Laval et de Montréal n'ouvrent leurs portes aux femmes que bien plus tard. Les premières femmes praticiennes, comme Elizabeth Matheson, dans les Territoires du Nord-Ouest, et Maude Abbott avec, entre autres, ses travaux sur les cardiopathies congénitales, ont contribué de façon importante à l'avancement de la médecine canadienne.


Médecins célèbres

Parmi les médecins du XIXe siècle qui ont contribué au prestige de la médecine canadienne à l'étranger, le plus éminent reste sans doute William Osler. Formé à la Toronto School of Medicine et à McGill, il est professeur de médecine à l'U. de Pennsylvanie, engagé par le Johns Hopkins Hospital and Medical School et titulaire de la chaire de médecine à Oxford. Auteur, en 1892, de The Principles and Practice of Medicine, qui a indirectement inspiré la fondation du Rockefeller Institute of Medical Research, il contribue à la science par sa découverte des plaquettes sanguines et ses études des maladies du coeur, de la malaria et de la tuberculose. L'accent qu'il met sur l'étude de l'anatomie et sur les leçons médicales au chevet des patients a révolutionné l'enseignement de la médecine en Amérique du Nord. Son collègue, le Dr Francis Shepherd, a introduit de nouvelles méthodes scientifiques d'enseignement à McGill et, comme Osler, a mis l'accent sur l'importance d'avoir de solides connaissances anatomiques pour la compréhension de la médecine.

De nombreux médecins canadiens, tels que John Schultz, John Sebastian Helmcken, Clarence Hincks et John Richardson, ont influencé l'évolution de leur pays, non seulement en tant que médecins, mais comme politiciens, inventeurs, explorateurs, écrivains, militaires et chefs de file de leur communauté. Beaucoup d'autres, comme Robert McClure (dont les travaux ont été décrits dans Journey to War de W.H. Auden et Christopher Isherwood), Florence Murray, Davidson Black et Norman Bethune, sont devenus célèbres pour leur travail hors du Canada, dans des pays comme la Chine et l'Inde.

Progrès du XXe siècle

Les progrès de la recherche médicale au Canada ont été accélérés par la découverte, en 1922, de l'insuline et ses applications cliniques par Frederick Banting, Charles Best et J.J.R. MacLeod. Grâce à de tels succès et à la croissance de l'intérêt pour la recherche médicale, le gouvernement a commencé à participer au financement, et de plus en plus d'études sont effectuées et de nombreux instituts de recherche sont créés. Ainsi, en 1934, Wilder Penfield, subventionné par la fondation Rockefeller, fonde l'Institut neurologique de Montréal qui, en combinant les disciplines de la neurochirurgie, de la neuropathologie, de la neurologie et des sciences fondamentales connexes, a transformé l'étude du cerveau.


À l'approche de la Deuxième Guerre mondiale, la pratique médicale change lentement, influencée par la découverte de l'immunisation. La santé en général s'améliore, en grande partie grâce à une nutrition et à un régime alimentaire meilleurs ainsi qu'à des mesures de santé publique plus efficaces. Les hôpitaux sont devenus des endroits plus sûrs pour les malades, et les techniques chirurgicales sont plus raffinées et plus susceptibles d'atteindre des résultats satisfaisants. La découverte des sulfamides (antibiotiques synthétiques) dans les années 1930 et la production de masse de pénicilline dans les années 1940 améliore de beaucoup le traitement et la prévention des infections bactériennes. Au début des années 1950, un vaccin, qu’Aventis Pasteur Limitée de l'Université de Toronto a contribué à mettre au point, a raison d'une maladie redoutée, la poliomyélite.

Liens externes