Steven Heighton | l'Encyclopédie Canadienne

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Steven Heighton

Steven Heighton, poète, romancier, essayiste (né le 14 août 1961 à Toronto, en Ontario; décédé le 19 avril 2022 à Kingston en Ontario). Steven Heighton est célèbre pour ses poésies primées et ses romans à succès. Son recueil de poésie The Waking Comes Late (2016) remporte le prix littéraire du Gouverneur général tandis que ses romans The Shadow Boxer (2000) et Every Lost Country (2010) sont des succès nationaux. Steven Heighton était un écrivain accompli qui pouvait passer facilement de la poésie à la prose. Ses œuvres, qui ont été traduites en dix langues, ont reçu des éloges pour leur exploration des lieux, de la culture et des politiques.

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Enfance et éducation

Steven Heighton est né à Toronto et grandit entre la ville et Red Lake, dans le nord de l’Ontario. Il étudie à l’Université Queen’s où il obtient son baccalauréat en 1985, et sa maîtrise en 1986. Il vit et travaille aussi dans l’ouest du Canada, mais après avoir enseigné l’anglais au Japon pendant un an, il s’installe à Kingston, en Ontario, afin d’« essayer de percer en tant qu’auteur ».

Début de carrière

En 2005, Steven Heighton déclare dans une entrevue avec le Queen’s Journal qu’il a écrit nombre de ses premiers poèmes pendant des séminaires et des conférences alors qu’il étudie à l’Université Queen’s. Bien que le contenu de ses cours l’inspire, il trouve qu’il est important de maintenir son individualité artistique en dehors des salles de classe. Ses amis constituent une « petite clique d’artistes », dont fait notamment partie l’écrivain Mark Sinnett qui « les définit comme étant en opposition au corps étudiant plus intéressé par l’esprit de l’école ou une mentalité de groupe qui encourage l’uniformité ».

En 1989, Steven Heighton remporte le prix Air Canada de l’écrivain de moins de 30 ans le plus prometteur. Depuis, il a écrit de la poésie, des essais et des romans qui ont été primés et lui ont valu la reconnaissance du public.

Poésie

Certains des premiers poèmes que Heighton a écrits pendant ses années à l’Université Queen’s se retrouvent dans son premier recueil de poésie, Stalin’s Carnival (1989), pour lequel il remporte le prix Gerald Lampert Memorial d’une valeur de 1 000 dollars. Ce recueil, qui inclut une série de poèmes empruntant la voix de Joseph Staline, explore timidement le processus poétique : son côté lyrique, sa langue raffinée et son héritage fragile, bien que durable en tant qu’artefact.

Son second recueil, Foreign Ghosts (1989), documente les voyages de l’écrivain en Extrême-Orient et il constitue un journal de voyage doublé d’un témoignage poétique. The Ecstasy of Skeptics (1994) explore l’étrange imbrication d’Éros et de la mort, car il contient des élégies pour Tom Marshall, son ami poète, empreintes d’amour passionné et de désirs charnels. Heighton poursuit dans ce recueil son exploration du processus artistique dans son développement de la relation nietzschéenne entre Apollon et Dionysos — les polarités rivales de l’esprit sceptique et extatique du poète. The Ecstasy of Skeptics figure parmi les finalistes du prix littéraire du Gouverneur général de la poésie.

Son recueil suivant, The Address Book (2004, qui a fait l’objet d’une seconde et rare impression en 2007 puis d’une troisième en 2016), reçoit aussi des critiques positives. Son cinquième recueil de poésie, Patient Frame (2010), s’est mérité des louanges pour son vaste éventail de thèmes et ses traductions de poètes divers comme Jorge Luis Borges et Horace. Heighton se sert de cette technique une fois de plus dans son sixième recueil de poésie, The Waking Comes Late (2016). Selon Fraser Sutherland du Quill & Quire, la manière dont Heighton traduit et intègre le travail des autres poètes dans son travail et « frôle les frontières de l’intertextualité ». Gagnant 2016 du prix littéraire du Gouverneur général, The Waking Comes Late explore un ensemble de questions sociales, et les critiques ont félicité la participation sophistiquée de Heighton tant au niveau personnel que politique.

Fiction

Steven Heighton est aussi un écrivain de fiction à succès. Dans son premier recueil de nouvelles, Flight Paths of the Emperor (1992), l'auteur explore le lien entre l'Est et l'Ouest, le passé et le présent, dans sa quête d'une évasive authenticité culturelle. Selon Amazon, il s’agit de l’un des dix meilleurs recueils de nouvelles canadiens. Dans son deuxième recueil de nouvelles, On Earth As It Is (1995), Heighton découvre une révélation spirituelle dans le monde de l'amour et de la mort. Son roman The Shadow Boxer (2000), en tête des meilleures ventes canadiennes, raconte la sombre quête d’un jeune poète boxeur qui tente de réconcilier un conflit intérieur.

Heighton est aussi acclamé internationalement pour son roman historique Afterlands (2005), un compte rendu romancé des 19 passagers d’une expédition au pôle Nord dans les années 1870 qui survivent pendant six mois sur une banquise avant d’être secourus près des côtes de Terre-Neuve. La préproduction d’un film basé sur le roman a commencé. Une option d’adaptation cinématographique par Rhombus Media a été déposée pour le roman de Steven Heighton paru en 2010 et intitulé Every Lost Country. Ce roman, qui s’inspire de faits réels, suit un médecin canadien et sa fille, qui lors d’une expédition d’alpinisme au Népal, assistent et participent à la fuite d’un groupe de réfugiés tibétains tentant de s’échapper des mains des soldats chinois.

Le recueil de nouvelles de Heighton intitulé The Dead Are More Visible (2012) est finaliste du prix littéraire Trillium et s’est mérité des éloges pour son « mélange riche de suspense, d’humour et d’intimité ». Son roman le plus récent, The Nightingale Won’t Let You Sleep (2017), est un roman à suspense qui donne vie à Varosha, un village chypriote grec abandonné, du point de vue d’Elias Trifannis, un soldat canadien aux racines grecques.

Les romans de fiction les plus récents de Heighton sont parfois décrits comme des « romans à suspense politiques », et bien que la plupart des histoires de ses romans soient inspirées d’événements politiques, Heighton ne trouve pas que son œuvre est ouvertement politique. Il oppose une résistance à toute catégorisation de son œuvre, disant même au Globe and Mail en 2010 : « Je voulais que [Every Lost Country] soit un roman littéraire en termes de conscience de l’écriture elle-même, des complications et des contradictions des personnages… comme de vraies personnes ». Les personnages aux antécédents et points de vue divers sont explorés sans pour autant faire une distinction entre les « bons » et les « méchants ».

Autre travail

Steven Heighton est le rédacteur en chef du magazine littéraire Quarry de 1988 à 1994. Il contribue aussi à de nombreuses anthologies et magazines. Il est actuellement critique littéraire pour les romans de fiction pour le New York Times Book Review.

Enseignement et résidences

Heighton est écrivain résident dans des universités et des centres d’art de tout le Canada, y compris l’Université McGill, l’ Université Concordia , Massey College de l’Université de Toronto, l’ Université Queen’s , l’Université d'Ottawa, le Collège militaire royal du Canada et l’Université de l'Île-du-Prince-Édouard. Il enseigne aussi la création littéraire et donne des ateliers au Centre d'arts de Banff et lors de séminaires littéraires d’été à Saint-Pétersbourg, en Russie. Il vit à Kingston, en Ontario, depuis 1988.

Honneurs

Lorsqu’on le questionne au sujet des prix littéraires pour œuvres de langue anglaise, Heighton explique que pour lui, les prix « ne veulent rien dire sur un plan esthétique parce qu’un certain nombre de très mauvais livres ont remporté des tas de prix ». Il reconnaît, toutefois, que les prix qu’il a remportés l’ont aidé à gagner sa vie en tant qu’écrivain, même s’il estime qu’ils lui ont été donnés pour les «  mauvaises raisons ».

Prix

Prix du magazine canadien

  • Médaille d’or (« Five Paintings of the New Japan »), Prix du magazine canadien (1991)
  • Médaille d’or (« 2001 », « An Elegy », « Blackjack », « Ravines »), Prix du magazine canadien (2003)
  • Médaille d’or (« The Dead Are More Visible »), Prix du magazine canadien (2007)
  • Médaille d’or (« Shared Room on Union »), Prix du magazine canadien (2009)
  • Médaille d’or (« Election Night Dream, November 2008 », « World Enough », « Ribs (pour Paul Quarrington) »), Prix du magazine canadien (2010)

Autres

  • Meilleur écrivain de moins de 30 ans, Prix Air Canada (Stalin’s Carnival) (1989)
  • Prix Gerald Lampert Memorial (Stalin’s Carnival) (1990)
  • Prix Petra Kenney pour la poésie (2002)
  • Prix K.M. Hunter Award pour la littérature (2010)
  • Prix du fondateur P.K. Page (« Jet Lag ») (2011)
  • Prix littéraire du Gouverneur général pour la poésie (The Waking Comes Late) (2016)