Ginette Reno | l'Encyclopédie Canadienne

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Ginette Reno

À ses débuts, elle se produit régulièrement à la Place des Arts (à partir de 1965), au Centre national des arts (à partir de 1969) et à quelques reprises à la Comédie-Canadienne (1968, 1969) et au Grand Théâtre de Québec (1974, 1976).

Ginette Reno

 Ginette Reno (née Raynault). Chanteuse (Montréal, 28 avril 1946). À 14 ans, elle commence à participer à divers concours d'amateurs, notamment « Les Découvertes de Jean Simon » au Café de l'Est à Montréal où elle se classe première. Elle fait ensuite (1960-1964) la tournée des cabarets et des studios de radio et de télévision à travers le Québec, tout en suivant des cours de chant avec Roger Larivière. En 1961, elle enregistre un premier 45t. chez Apex comprenant « Non papa » et « J'aime Guy », suivi bientôt de « Roger »; ces trois chansons lui assurent immédiatement la faveur populaire. Chantant avec autant d'aisance en anglais qu'en français, elle oriente sa carrière dès les débuts dans la tradition américaine de l'industrie du spectacle. Choisie « Découverte » au Gala des artistes (1964), elle obtient cette même année un succès remarquable avec « Tu vivras toujours dans mon cœur ». Par la suite, son répertoire est surtout constitué de ballades sentimentales.

À ses débuts, elle se produit régulièrement à la Place des Arts (à partir de 1965), au Centre national des arts (à partir de 1969) et à quelques reprises à la Comédie-Canadienne (1968, 1969) et au Grand Théâtre de Québec (1974, 1976). À l'Olympia de Paris, elle participe avec d'autres artistes québécois aux revues « Vive le Québec » (1967) et « Musicorama » (1968). L'année 1968 est marquée par son élection au titre de Miss Radio-Télévision et par l'obtention d'un trophée au festival du MIDEM à Cannes. Elle se produit aussi en récital au Jardin des étoiles de l'Expo 67et gagne trois trophées au Festival du disque (chanteuse la plus populaire, valeur commerciale la plus sûre, meilleur micr.). Elle se fait entendre en concert avec l'Orchestre symphonique de Montréal à la PDA et au CNA en 1969. La même année, elle signe un contrat avec la maison Decca et présente deux spectacles à la télévision de la BBC.

Carrière 1970-1989

Elle retourne à Londres en janvier 1970 pour chanter au Savoy Theatre et en 1971 pour animer une série d'émissions avec le chanteur Roger Whittaker. Elle connaît un grand succès au Canada anglais grâce à « Beautiful Second Hand Man », qui atteint la sixième position du palmarès de la chanson de CHUM en novembre 1970. Puis, en 1972, elle obtient le premier prix d'interprétation au Festival international de la chanson de Tokyo avec « I Can't Let You Walk Out of My Life » de Les Reed. Elle reçoit le Prix Juno de la meilleure chanteuse canadienne en 1970 et de la meilleure interprète féminine en 1972 et 1973. Tout en poursuivant sa carrière au Québec, elle vit à Los Angeles (1974-1976) pour y étudier au studio d'art dramatique de Lee Strasberg.

En 1974, avec Jean-Pierre Ferland, elle enregistre un autre succès, « T'es mon amour, t'es ma maîtresse ». À la télévision de la SRC, elle prend part à de nombreuses émissions spéciales, dont « Bonjour Canada » (1970), « Spécial Ginette Reno » (1972), « Gershwin 76 »(1976), « Vingt-cinq ans ensemble » (1977) et « Superstar » (1978, 1979). Elle effectue des tournées au Canada (1968, 1970) et au Québec (1969, 1970, 1976) et chante aussi aux États-Unis, où elle est notamment invitée aux spectacles télévisés de Johnny Carson, Merv Griffin et Dinah Shore (1978). En 1977, elle crée sa propre maison de disques, Melon-Miel. Son disque Je ne suis qu'une chanson (1979) devient son plus grand succès et un des plus grands de la chanson au Québec (387 000 exemplaires vendus).

Elle remporte les trophées Félix du disque populaire, du disque le plus vendu et de l'interprète féminine de l'année 1980. En 1981, elle coanime la soirée des Prix Juno avec Frank Mills. Suivent de nombreuses tournées et plusieurs voyages en France, où elle ne connaît cependant pas le succès espéré. Elle anime l'émission française « Champs-Élysées », enregistrée au Québec avec Michel Drucker (1986), et chante avec l'Orchestre symphonique de Québec au Grand Théâtre (1987). Au gala Métrostar de 1987, elle remporte les trophées de l'artiste le plus aimé du public et de la chanteuse de l'année. Après le lancement de Ne m'en veut pas, elle parcourt le Québec avec le spectacle La Prochaine fois que j'aurai 20 ans.

Interprétation et enregistrements, de 1990 à aujourd'hui

La carrière de Ginette Reno prend un virage lorsqu'elle tourne dans son premier film, Léolo, de Jean-Claude Lauzon (1991). Elle poursuit sa carrière d'actrice dans la minisérie télévisée Million Dollar Babies/Les jumelles Dionne, en 1994, et dans la série franco-canadienne Une voix en or, en 1997, où elle tient le rôle principal. Plus récemment, Ginette Reno raffine son jeu dans C't'à ton tour Laura Cadieux (1998), Mambo Italiano (2003) et Le secret de ma mère (2006). Entre ses contrats d'actrice, elle continue d'enregistrer, gagnant l'album de l'année à l'ADISQ en 1992 avec L'essentiel et en 1996 avec La chanteuse, sur lequel elle collabore avec Luc Plamondon. En 1995, elle reçoit le Félix Hommage et, en 1998, enregistre Love Is All, son premier album en anglais depuis 1979. Suivent un album de Noël en anglais, The First Noel, et sa version française, Un grand Noël d'amour (2000). Depuis l'an 2000, Ginette Reno est reconnue comme l'une des influences majeures des artistes québécois, au même titre que la vedette internationale Céline Dion. Une compilation rétrospective de huit CD paraît en 2004. Pour Fais-moi la tendresse (2009), Reno reçoit le prix de l'album populaire de l'année et la chanson-titre lui vaut le prix de la chanson populaire de l'année à l'ADISQ ainsi qu'un prix Félix dans la catégorie meilleure artiste féminine de l'année.

Éloges

La popularité de cette chanteuse ne se tarit pas au fil des années. À la suite d'un récital à la PDA en 1977, Pierre Beaulieu écrit : « Quelle énorme bête de scène, quelle magnifique interprète, quelle voix, quelle âme, quelle chaleur elle dégage... Ginette Reno, c'est la musique, la musique tout court, la musique sans nationalité, la musique sans âge, sans époque. Ginette Reno, c'est le soul, c'est l'âme, une suite de notes qu'elle repense, qu'elle reconstruit, à laquelle elle redonne vie pour nous la livrer finalement à travers sa façon de voir les choses, sa chaleur, sa voix et son talent incroyable » (La Presse, Montréal, 1er  juin 1977). « Tout repose en quelque sorte sur ce timbre particulier qu'un seul souffle suffit à déployer [...] Elle est là à l'état brut, dans une pureté à la limite irréelle », dit Mireille Simard dans Le Devoir (Montréal, 9 avril 1984).

« Les Yeux fermés », « Aimez-le si fort », « La Dernière valse », « Reste auprès de moi » et « Le Sable et la mer » comptent parmi ses plus grands succès, de même que « À ma manière » et « Je ne suis qu'une chanson », composée à son intention par Diane Juster. Les prix qui lui sont décernés témoignent de son talent. Nommée officière de l'Ordre du Canada en 1982, elle reçoit le Prix du Gouverneur général pour les arts de la scène en 1999 ainsi qu'une étoile sur l'Allée des célébrités canadiennes en 2000. Elle est nommée Chevalier de l'Ordre national du Québec en 2004. Ginette Reno est en nomination pour le Choix du public aux Juno en 2010.

Discographie choisie

Ginette Reno en spectacle au Casa Loma : 1966; Apex ALF-1595.

Quelqu'un à aimer : 1967; Apex ALF-71597.

Les grands succès d'une grande vedette, Ginette Reno : 1968; Apex ALF-71802.

Ginette Reno : 1969; Grand Prix GPS-3301.

Ginette Reno à la Comédie-Canadienne 69 : 1969; Grand Prix GPS-3304.

Ginette Reno : 1969; Parrot PAS-71032.

Beautiful Second Hand Man : 1970; Parrot PAS-71045.

Touching Me, Touching You : 1971; Parrot PAS-71058.

Aimez-le si fort : 1971; Grand Prix GPS-3310.

Ginette Reno à la Comédie-Canadienne : 1971; Grand Prix GPS-1399.

Ombre et soleil : v. 1973; Grand Prix GPS-3314.

Aimons-nous : 1974; Trans-World TWK-6507.

En direct de la Place des arts : 1974; Trans-World International TWI-8000.

The Best of Ginette Reno : 1975; Parrot PAS-71074.

Ce que j'ai de plus beau : 1977; Melon-Miel MM-501.

Trying to find a way : 1979; Honey-Dew HD-1000.

Je ne suis qu'une chanson : 1979; Melon-Miel MM-502.

Souvenirs tendres : 1984; Melon-Miel MM-506 (micr.).

Ginette Reno : 1985; Melon-Miel MM-507 (micr.).

Si ça vous chante/De plus en plus fragile : 1986; Melon-Miel MM-508-2 (micr.).

Ne m'en veux pas : 1988; Melon-Miel MM-509 (micr.).

Ma vie en chansons : 1990; Melon-Miel MM-510 (CD).

L'essentiel : 1991; Melon-Miel MM-511 (CD).

Versions Reno : 1995; Melon-Miel MM-513 (CD).

La chanteuse : 1997; Melon-Miel MMCD-514.

Love Is All : 1998; Honey Dew ACD-1513.

Un peu plus haut - le nouveau spectacle : 1999; Melon-Miel MMCD-515.

Un grand Noël d'amour : 2000; Melon-Miel MMCD-516.

The First Noel : 2000; Melon-Miel MMCD-517.

Mademoiselle Reno (1. Tu vivras toujours, 2. T'es mon amour) : 2004; Melon-Miel MM-518 (coffret CD).

Moi c'est Ginette (3. À ma manière, 4. L'essentiel) : 2004; Melon-Miel MM-519 (coffret CD).

Les grands soirs (5. Ma mère chantait toujours, 6. Léolo) : 2004; Melon-Miel MM-520 (coffret CD).

Vocally Yours (7. Beautiful Second Hand Man, 8. Somewhere) : 2004; Melon-Miel MM-521 (coffret CD).

Fais-moi la tendresse : 2009; Melon-Miel MMCD 524.

Bibliographie

J. RUDEL-TESSIER. « Ginette Reno : l'escalier de la gloire, ça se monte lentement », La Presse (Montréal, 23 avril 1970).

Robert JUSTER, « Rencontre avec Ginette Reno », Madame, 1 (juin 1974).

Thérèse DAVID, « Une femme qui prend l'amour par la main », Le Mois à Québec, 1 (nov. 1977).

Pierre BEAULIEU, « Ginette Reno : Cette année vous allez avoir droit à un show! », La Presse (Montréal, 7 oct. 1978).

Wayne GRIGSBY, « If you haven't seen me, you simply don't know », Maclean's (30 oct. 1978).

« Ginette Reno » (interview accordée à Noah JAMES), Today (18 juill. 1981).

Brenda ZOSKY, « Reno : songs mask a decade of pain », The Gazette (Montréal, 19 déc. 1981).

Ginette Reno : l'histoire d'une superstar, sa biographie illustrée (Montréal 1984).

Larry LEBLANC, « Ginette Reno : Chanteuse québécoise », Billboard, vol. 108, no  4 (27 janvier 1996).

Suzanne GAUTHIER, « Ginette Reno retrouve son deuxième souffle », Le Journal de Montréal (3 décembre 1996).

T'cha DUNLEVY, « People's vedette warms to season », The Gazette (Montréal, 16 novembre 2002).

Lecture supplémentaire