Génocide

Un génocide est la destruction intentionnelle d’un groupe donné par des moyens tels que le meurtre, des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale, la restriction des naissances ou le transfert forcé des enfants à un autre groupe. Le gouvernement canadien a formellement reconnu cinq cas de génocides à l’étranger : le génocide arménien, l’Holodomor, l’Holocauste, le génocide Rwandais et le nettoyage ethnique en Bosnie. Au Canada, certains historiens, juristes et activistes soutiennent que le traitement des peuples autochtones, au cours de l’histoire et encore aujourd’hui, constitue un acte de génocide.

Un génocide est la destruction intentionnelle d’un groupe donné par des moyens tels que le meurtre, des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale, la restriction des naissances ou le transfert forcé des enfants à un autre groupe. Le gouvernement canadien a formellement reconnu cinq cas de génocides à l’étranger : le génocide arménien, l’Holodomor, l’Holocauste, le génocide Rwandais et le nettoyage ethnique en Bosnie. Au Canada, certains historiens, juristes et activistes soutiennent que le traitement des peuples autochtones, au cours de l’histoire et encore aujourd’hui, constitue un acte de génocide.
Remembering the Holocaust
Peinture par Aba Bayefsky.

Définition du terme génocide

Le terme génocide est inventé par Raphäel Lemkin en 1944. Il est composé du préfixe grec « genos » (race ou tribu) et du suffixe latin « cide » (tuer) et désigne l’annihilation intentionnelle d’un groupe donné sur la base de son identité partagée. Cette identité est souvent fondée sur la nationalité ou l’ethnie, mais elle peut aussi inclure la race ou l’affiliation religieuse.

Convention sur le génocide

Raphäel Lemkin mène une campagne en faveur d’une convention internationale prohibant ce crime. En 1948, les Nations Unies (ONU) adoptent une Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Basée sur le travail de Lemkin, la Convention déclare ce qui suit :

Article premier. Les Parties contractantes confirment que le génocide, qu’il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre, est un crime du droit des gens, qu’elles s’engagent à prévenir et à punir.

Article premier. Les Parties contractantes confirment que le génocide, qu’il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre, est un crime du droit des gens, qu’elles s’engagent à prévenir et à punir.

Article II. Dans la présente Convention, le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

(a) Meurtre de membres du groupe;
(b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
(c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
(d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
(e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.

Article III. Seront punis les actes suivants :

(a) Le génocide;
(b) L’entente en vue de commettre le génocide;
(c) L’incitation directe et publique à commettre le génocide;
(d) La tentative de génocide;
(e) La complicité dans le génocide.


Depuis l’adoption de la convention, des juristes et des politicologues, entre autres, s’efforcent de définir et de prévenir le génocide. Quand les gouvernements nationaux ou des militaires persécutent des groupes, les autres gouvernements sont souvent réticents à intervenir. Le problème est qu’une intervention porterait atteinte au principe de souveraineté dont tous les États dépendent dans l’ordre mondial actuel.

Reconnaissance du génocide

Le gouvernement canadien a formellement reconnu cinq cas de génocides à l’étranger : le génocide arménien, l’Holodomor, l’Holocauste, le génocide Rwandais et le nettoyage ethnique en Bosnie. Des débats ont actuellement cours à savoir si d’autres crimes contre l’humanité, comme la traite transatlantique des esclaves ou les violences qui se déroulent actuellement à l’encontre des Rohingyas au Myanmar, devraient être reconnus comme des génocides.

Génocide arménien   

Le génocide arménien fait référence au meurtre de 600 000 à 1,2 million d’Arméniens dans l’Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale. Alors que la puissance de l’Empire décline, la faction des « Jeunes Turcs » réclame que le gouvernement sévisse contre les minorités non-musulmanes en Turquie. Ceci comprend les Arméniens chrétiens. En 1915 et 1916, le gouvernement exécute les chefs et les élites de la communauté. Certains hommes sont envoyés dans des camps de la mort, tandis que d’autres sont enlevés ou déportés avec les femmes et les enfants. En raison des restrictions à l’immigration, seulement 1 500 réfugiés arméniens émigrent au Canada pour retrouver leurs familles.

Holodomor

L’Holodomor est une famine artificielle qui a entraîné près de 4 millions de morts en Ukraine en 1932 et 1933. La famine découle de la collectivisation forcée des fermes et des réquisitions de nourriture sous le régime de Joseph Staline. Le gouvernement rejette l’aide humanitaire internationale et s’oppose à l’émigration, tout en censurant les médias et en réprimant la contestation. Beaucoup de pays ont reconnu l’Holodomor comme un génocide parce qu’ils croient y voir une politique délibérée du régime soviétique afin de combattre le nationalisme ukrainien.

Holocauste

L’Holocauste (1933-1945) est le meurtre systématique par l’Allemagne nazie de 6 millions de Juifs et de 5 millions de personnes d’autres groupes identifiables comme les Romas et les Sintés, les membres de la communauté LGBTQ et des prisonniers de guerre soviétiques. Selon l’idéologie nazie, les Juifs sont des sous-humains, et pour cette raison, ils sont destinés à une destruction complète. Bien qu’ils fuient les violences en Europe, plusieurs pays, dont le Canada, refusent de les recevoir. (Voir MS St Louis.)

Casques bleus canadiens au Rwanda

Un soldat canadien nettoyant un garçon au Rwanda.

(avec la permission du ministère de la Défense nationale/Anciens combattants Canada)

Génocide rwandais

Quelque 800 000 personnes sont assassinées pendant le génocide rwandais de 1994. À l’époque, le major général Roméo Dallaire dirige la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR). Les troupes de l’ONU sont chargées de surveiller un cessez-le-feu entre le régime rwandais Hutu et le Front patriotique rwandais (FPR), une milice rebelle Tutsi. Les troupes ne sont pas autorisées à faire usage de la force. Le 6 avril, un avion transportant les présidents du Rwanda et du Burundi est abattu au-dessus de Kigali. Peu après, les forces du gouvernement rwandais et des extrémistes Hutu se livrent à une campagne de violences contre la minorité Tutsi et les Hutu modérés. Vers la mi-juillet, le RPR prend le contrôle de la capitale. (Voir Casques bleus canadiens au Rwanda.)

Nettoyage ethnique en Bosnie          

Durant la guerre de Bosnie, les casques bleus de l’ONU échouent à protéger les civils du nettoyage ethnique. C’est particulièrement le cas de ceux qui sont tués au cours du massacre de Srebrenica en juillet 1995. Quelque 20 000 musulmans de Bosnie (Bosniaques) se réfugient à Srebrenica, qui a été déclarée « zone de sécurité » par l’ONU en 1993. Malgré cela, l’armée serbe, dirigée par le général Ratko Mladić, attaque les Bosniaques à Srebrenica. Peu après son arrivée, l’armée transporte de force des femmes, des enfants et des personnes âgées. Huit mille Bosniaques, hommes et garçons, sont emportés et exécutés. (Voir Casque bleus canadiens dans les Balkans.)

Peuples autochtones au Canada

Au Canada même, certains historiens, juristes et activistes croient que le traitement des peuples autochtones, au cours de l’histoire et encore aujourd’hui, représente une forme de génocide. On songe particulièrement au système des pensionnats indiens, qui a été mis sur pied pour assimiler les enfants autochtones à la culture euro canadienne. Bien que les premiers pensionnats aient été établis en Nouvelle-France au 17e siècle, le terme désigne habituellement des écoles créées après 1880. Dans ce système, les enfants sont enlevés à leurs familles, à leurs communautés et à leurs cultures et placés dans des pensionnats dirigés par des églises et financés par l’État canadien. Plus de 150 000 enfants ont fréquenté ces écoles. Selon la Commission de vérité et réconciliation (CVR), au moins 3 200 enfants autochtones y ont trouvé la mort. La présidente, la juge Murray Sinclair, estime que le nombre de décès pourrait dépasser 6 000.

En 2015, la CVR publie son rapport final, assorti de 94 « appels à l’action ». Le rapport conclut que le système des pensionnats indiens représente une forme de « génocide culturel ». La CVR inclut également la « Rafle des années soixante » dans ce génocide culturel à l’égard des peuples autochtones. Par ce terme, on entend le fait de retirer les enfants autochtones de leurs familles et communautés et de les placer dans des centres d’accueil ou des familles adoptives aux États-Unis et au Canada. Cette pratique a commencé en 1951, a connu une croissance exponentielle dans les années 1960 et s’est poursuivie jusque dans les années 1990. Selon des organismes comme la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, les enfants autochtones demeurent surreprésentés dans les systèmes de soins. L’effet à long terme de cette pratique a été la perte de leur identité culturelle.

En décembre 2015, l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées est lancée. Cette enquête fait suite au 41e appel à l’action de la CAR. En 2019, l’enquête conclut que la violence contre les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones constitue un génocide.