Fortier Danse Création | l'Encyclopédie Canadienne

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Fortier Danse Création

Lancée officieusement comme une compagnie de fortune sous le nom de Théâtre Danse Paul-André FORTIER, la compagnie prend officiellement le nom de Fortier Danse Création en 1983.

Fortier Danse Création

Lancée officieusement comme une compagnie de fortune sous le nom de Théâtre Danse Paul-André FORTIER, la compagnie prend officiellement le nom de Fortier Danse Création en 1983. Les premières créations, Parlez-moi donc du cul de mon enfance (1979) et Violence, décadence et indécence (1980) sont provocantes, théâtrales, troublantes et iconoclastes. Ces oeuvres collectives démontrent combien cette troupe entend se démarquer de la danse traditionnelle.

Les oeuvres de Fortier sont présentées partout au Canada et en Europe. En 1984, la compagnie s'était déjà produite à la Riverside Church de New York. Les critiques sociales et les insinuations d'ordre sexuel présentes dans les diverses oeuvres de Fortier donnent le ton à la plupart des expérimentations chorégraphiques réalisées à Montréal à cette période, ce qui atteste de l'intérêt grandissant pour la danse théâtrale.

En tant que directeur artistique et principal chorégraphe de sa nouvelle compagnie, Fortier dispose de très peu de temps pour danser. En 1987, il participe à la fondation de MONTRÉAL DANSE, une petite compagnie à répertoire dont l'objectif est de monter les oeuvres originales de divers chorégraphes. Il danse dans Fortier en Solo, une soirée de pièces courtes commandées par des confrères chorégraphes du Québec et produite par Fortier Danse Création. Fortier Danse Création devient par la suite un véhicule pour des oeuvres en solo créées et exécutées par Fortier lui-même. Les males heures (1989) met fin à ce cycle créatif de danse théâtrale iconoclaste où domine l'humour noir.

Les chorégraphies de Fortier durant les années 90 marquent un rapprochement des arts visuels et un éloignement du théâtre. Il réalise La tentation de la transparence (1991) et Bras de plomb (1993) en collaboration avec Betty Goodwin, une artiste visuelle renommée de Montréal. Les oeuvres de Fortier sont devenues plus rationnelles et moins théâtrales, et mettent en valeur son grand talent d'interprète. Elles sont suggestives et subtiles, les mouvements grotesques des caricatures sociales ayant fait place à des mouvements simples, beaux et plastiques. Avec La part des anges (1996), Fortier poursuit ces tendances vers la douceur et le minimalisme et revient aux pièces de groupe pour quatre danseurs. Jeux de Fous (1998) se risquera dans le vocabulaire d'un mouvement d'inspiration dada.